Face à la confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo et son clan et aux multiples exactions que
subit le Sud sous leur contrôle, Bouaké grogne et menace de sortir ses muscles. Interrogé samedi
dernier, Fofana Bema, le président du Sénat, tribune de libre expression de la capitale du Centre, l’a clairement dit avant d’ajouter que l’usage de la force reste la seule alternative capable de mettre fin aux souffrances du peuple. Une reprise des hostilités entre les FAFN et les FDS n’est pas à exclure.
Que représente votre Sénat à Bouaké?
Le sénat à Bouaké, c’est la tribune de libre expression qui permet à tous ceux qui le souhaitent, de
venir s’exprimer librement. C’est la tribune du peuple comme on l’appelle ici.
Est-ce la réplique des agoras et parlements à Abidjan ?
Non, pas du tout ! A notre niveau, nous n’avons pas voulu que ce soit le même esprit, c’est-à-dire
la pensée unique. Ici, on ne fait pas de culte de la personnalité, on ne donne pas dans la délation, le mensonge et l’intoxication. La contradiction est réelle et c’est la majorité qui décide. Dès cet instant-là, nous pensons que notre espace est démocratique. La preuve, c’est que des gens qui ne sont pas du même bord politique que nous y prennent la parole et donnent leur opinion sur des sujets qui les intéressent, sans être inquiétés outre mesure. C’est donc, une tribune très ouverte. Cinq mois après l’éclatement de la crise en 2002, nous avons fait venir ici des journalistes pro-FPI, on en a été critiqué en son temps, par certains de nos partisans. Mais, c’était notre position. Plus tard, nous avons été compris et nous avançons dans un esprit d’ouverture.
Pensez-vous avoir eu raison de créer un Sénat ?
Oui, nous le pensons, car les effets sont positifs en ce sens que nous avons pu entrer en contact, à l’époque, avec tous nos camarades à Abidjan et sur toute l’étendue du territoire, et nous avons surtout créé une symbiose entre le Nord et le Sud divisés. Nous avons fait des tournées dans tout le pays pour prôner la réconciliation et la démocratie. Donc, je pense qu’à ce niveau, nous avons eu raison de prendre cette initiative, surtout que nous l’avons fait de bonne foi.
Vous vous êtes battus pour le retour de la paix et voilà qu’au moment où tout le monde croyait à
la fin définitive de la crise, tout s’écroule comme un château de cartes, avec la crise postélectorale
provoquée par le camp Gbagbo. Quelle est votre position sur cet autre blocage?
Notre position est très claire. Avant même qu’on arrive aux élections, nous, en tant que responsables du Sénat, et conformément à la volonté de la majorité, avions décidé de soutenir le candidat du RDR, le Docteur Alassane Ouattara. Dieu merci, ce candidat-là est aujourd’hui élu Président et il est reconnu par l’ensemble de la communauté internationale.
Maintenant que sa victoire est confisquée, qu’allez-vous faire ?
Ce que nous allons faire, c’est de nous battre jusqu’à ce que son pouvoir lui soit cédé. Déjà, le 16
décembre dernier, nous avons essayé de marcher de Bouaké à Abidjan. Mais nous avons été freinés à Tiébissou. Il y a eu 39 blessés dans nos rangs. Nous sommes revenus sur nos bases pour nous réorganiser. J’en profite pour appeler tous les Ivoiriens à la résistance. On ne peut pas accepter que la victoire de notre candidat soit confisquée. Et pour cela, nous allons nous battre jusqu’au bout.
Vous qui côtoyez au quotidien la jeunesse de Bouaké, dites-nous quel est son état d’âme réel.
C’est une jeunesse flouée par ce que le camp Gbagbo lui sert, une jeunesse très remontée qui
s’organise, et je pense que dans les prochains jours, nous allons nous prononcer, de façon très claire, sur la conduite à tenir. Nous venons de tenir une grande réunion. Dès cette semaine, de grandes décisions vont tomber et nous allons entrer en action.
A quoi peut-on s’attendre ?
Nous avons plusieurs méthodes. Nous allons d’abord laisser l’UA se prononcer, mais nous disons
d’ores et déjà que le panel et les négociations n’ont plus leur sens. Nous allons appeler tous nos
camarades, tous les démocrates à ne pas accepter qu’il y ait encore une quelconque négociation.
Nous avons déjà voté. Tous les bulletins ont été comptés, un candidat a été déclaré vainqueur par la CEI, le résultat a été certifié par le certificateur de l’ONU. Tous les observateurs ont reconnu que le scrutin s’est bien déroulé, donc nous ne trouvons aucune raison qui justifierait un éventuel
recomptage des voix. Tout cela est proposé pour nous retarder. Il n’y a plus de débat là-dessus. Il
faut qu’on arrête de jouer avec la vie et le choix des Ivoiriens avec une soi-disant négociation à
l’africaine. Nous disons non et non ! Gbagbo a perdu, il faut que les Chefs d’Etat africains aient le
courage de le lui dire haut et fort et qu’ils lui exigent de céder le pouvoir à l’ayant droit maintenant.
En tout cas, cette position n’est pas négociable à notre niveau ici et nous demandons au Président
Alassane Ouattara d’être très ferme. C’est vrai, on peut faire des concessions, mais ce n’est pas de cette manière. C’est pourquoi, nous demandons à l’UA de se ressaisir. On ne peut pas envoyer un homme comme Mugabe régler un problème de démocratie. Je ne voudrais pas trop tirer sur lui, mais je pense que ce serait une insulte à la Côte d’Ivoire et une honte pour toute l’Afrique que de
demander à ce dictateur d’intervenir dans une affaire de ce genre. Qu’on arrête de se moquer de
nous. Comme nous ne sommes pas encore violents, les gens pensent qu’on va se laisser abuser
encore longtemps. S’ils veulent que nous devenions violents, nous allons le devenir. Que cela soit
très clair dans leur esprit. Nous ne sommes pas prêts à nous faire hara-kiri. De gré ou de force, il faut que les Chefs d’Etat fassent partir Gbagbo au lieu de proposer des solutions qui vont contre la démocratie. Si en 2002, des gens ont eu le courage de prendre les armes, c’est parce que, quelque part, ils ont été bafoués. Donc, nous pouvons encore prendre les armes. Quand on confisque une victoire, il y a forcément une réaction et nous réagirons. La situation que nous vivons est d’autant frustrante que nous avions pensé que, dans la conduite du processus de sortie de crise, le clan Gbagbo était de bonne foi et qu’on pouvait lui faire confiance.
Nous avons cru qu’ils avaient véritablement tiré les leçons de la crise militaro-politique, pour éviter
un autre calvaire au peuple de Côte d’Ivoire. Hélas ! Et pourtant, Gbagbo sait très bien qu’il ne peut
pas gagner une élection face au PDCI et au RDR réunis. Il est minoritaire, et la seule alternative qui lui restait, c’est ce qu’il a fait. A savoir la confiscation du pouvoir.
Même si vous ne vivez pas au Sud, vous avez les échos des tueries qui y ont cours. Quel
commentaire ?
De mon point de vue, je pense que la communauté internationale est complice. Nous pensions que
cette communauté était de notre côté mais dans les faits, c’est tout à fait le contraire. Je ne peux pas comprendre que l’ONUCI qui a une mission de protection des populations soit en Côte d’Ivoire et qu’au vu et au su de tout le monde, on massacre des gens aux mains nues sans qu’elle réagisse. Les gens vont jusqu’à tirer sur les Casques Bleus, ils brûlent leurs véhicules sans riposte. Dès cet instant-là, nous pensons que l’ONUCI n’a plus sa raison d’être en Côte d’Ivoire. Elle peut donc se retirer de notre pays puisque sa présence est égale à son absence. Elle n’était pas là quand nous avons pris nos responsabilités en 2002, pour équilibrer la terreur. Si les Casques Bleus n’en peuvent plus, qu’ils se retirent pour nous laisser nous battre. Et je pense que sans l’ONUCI, nous allons très rapidement finir ce combat. Aujourd’hui, la présence de cette force nous crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.
En attendant, Gbagbo est là et le peuple brûle d’impatience de le voir partir…
Je voudrais simplement dire aux Ivoiriens, aux jeunes qui ont porté leur choix sur le Président
Alassane Ouattara que l’heure de la mobilisation a sonné. Aujourd’hui, nous devons nous armer
de courage. Chacun doit protéger son vote. Et je souhaite que, de façon sincère et vigoureuse, le
RHDP prenne ses responsabilités. Il ne sert à rien de s’asseoir au Golf pour lancer des mots d’ordre.
Il faut que sur le terrain, ceux qui vont servir de relais aient des moyens pour faire appliquer les mots d’ordre. Je souhaite vivement que les stratégies soient renforcées et dynamisées afin de permettre à tout le pays de savoir que nous avons réellement gagné et que nous devons exercer maintenant le pouvoir. Gbagbo a perdu, Alassane a gagné, cela doit être respecté, et c’est cela que nous devons faire comprendre à LMP qui gagnerait à retourner dans l’opposition pour les prochaines batailles électorales. En démocratie, quand un parti perd, il cède le pouvoir au vainqueur qui peut, s’il le veut, lui ouvrir son gouvernement. Si le FPI veut faire partie du gouvernement du Dr Alassane, il peut en faire la demande. Autrement dit, qu’il retourne à l’opposition et se prépare pour la prochaine échéance. C’est ça, la démocratie et ça doit se respecter.
Patrick De Séri
Envoyé spécial à Bouaké
subit le Sud sous leur contrôle, Bouaké grogne et menace de sortir ses muscles. Interrogé samedi
dernier, Fofana Bema, le président du Sénat, tribune de libre expression de la capitale du Centre, l’a clairement dit avant d’ajouter que l’usage de la force reste la seule alternative capable de mettre fin aux souffrances du peuple. Une reprise des hostilités entre les FAFN et les FDS n’est pas à exclure.
Que représente votre Sénat à Bouaké?
Le sénat à Bouaké, c’est la tribune de libre expression qui permet à tous ceux qui le souhaitent, de
venir s’exprimer librement. C’est la tribune du peuple comme on l’appelle ici.
Est-ce la réplique des agoras et parlements à Abidjan ?
Non, pas du tout ! A notre niveau, nous n’avons pas voulu que ce soit le même esprit, c’est-à-dire
la pensée unique. Ici, on ne fait pas de culte de la personnalité, on ne donne pas dans la délation, le mensonge et l’intoxication. La contradiction est réelle et c’est la majorité qui décide. Dès cet instant-là, nous pensons que notre espace est démocratique. La preuve, c’est que des gens qui ne sont pas du même bord politique que nous y prennent la parole et donnent leur opinion sur des sujets qui les intéressent, sans être inquiétés outre mesure. C’est donc, une tribune très ouverte. Cinq mois après l’éclatement de la crise en 2002, nous avons fait venir ici des journalistes pro-FPI, on en a été critiqué en son temps, par certains de nos partisans. Mais, c’était notre position. Plus tard, nous avons été compris et nous avançons dans un esprit d’ouverture.
Pensez-vous avoir eu raison de créer un Sénat ?
Oui, nous le pensons, car les effets sont positifs en ce sens que nous avons pu entrer en contact, à l’époque, avec tous nos camarades à Abidjan et sur toute l’étendue du territoire, et nous avons surtout créé une symbiose entre le Nord et le Sud divisés. Nous avons fait des tournées dans tout le pays pour prôner la réconciliation et la démocratie. Donc, je pense qu’à ce niveau, nous avons eu raison de prendre cette initiative, surtout que nous l’avons fait de bonne foi.
Vous vous êtes battus pour le retour de la paix et voilà qu’au moment où tout le monde croyait à
la fin définitive de la crise, tout s’écroule comme un château de cartes, avec la crise postélectorale
provoquée par le camp Gbagbo. Quelle est votre position sur cet autre blocage?
Notre position est très claire. Avant même qu’on arrive aux élections, nous, en tant que responsables du Sénat, et conformément à la volonté de la majorité, avions décidé de soutenir le candidat du RDR, le Docteur Alassane Ouattara. Dieu merci, ce candidat-là est aujourd’hui élu Président et il est reconnu par l’ensemble de la communauté internationale.
Maintenant que sa victoire est confisquée, qu’allez-vous faire ?
Ce que nous allons faire, c’est de nous battre jusqu’à ce que son pouvoir lui soit cédé. Déjà, le 16
décembre dernier, nous avons essayé de marcher de Bouaké à Abidjan. Mais nous avons été freinés à Tiébissou. Il y a eu 39 blessés dans nos rangs. Nous sommes revenus sur nos bases pour nous réorganiser. J’en profite pour appeler tous les Ivoiriens à la résistance. On ne peut pas accepter que la victoire de notre candidat soit confisquée. Et pour cela, nous allons nous battre jusqu’au bout.
Vous qui côtoyez au quotidien la jeunesse de Bouaké, dites-nous quel est son état d’âme réel.
C’est une jeunesse flouée par ce que le camp Gbagbo lui sert, une jeunesse très remontée qui
s’organise, et je pense que dans les prochains jours, nous allons nous prononcer, de façon très claire, sur la conduite à tenir. Nous venons de tenir une grande réunion. Dès cette semaine, de grandes décisions vont tomber et nous allons entrer en action.
A quoi peut-on s’attendre ?
Nous avons plusieurs méthodes. Nous allons d’abord laisser l’UA se prononcer, mais nous disons
d’ores et déjà que le panel et les négociations n’ont plus leur sens. Nous allons appeler tous nos
camarades, tous les démocrates à ne pas accepter qu’il y ait encore une quelconque négociation.
Nous avons déjà voté. Tous les bulletins ont été comptés, un candidat a été déclaré vainqueur par la CEI, le résultat a été certifié par le certificateur de l’ONU. Tous les observateurs ont reconnu que le scrutin s’est bien déroulé, donc nous ne trouvons aucune raison qui justifierait un éventuel
recomptage des voix. Tout cela est proposé pour nous retarder. Il n’y a plus de débat là-dessus. Il
faut qu’on arrête de jouer avec la vie et le choix des Ivoiriens avec une soi-disant négociation à
l’africaine. Nous disons non et non ! Gbagbo a perdu, il faut que les Chefs d’Etat africains aient le
courage de le lui dire haut et fort et qu’ils lui exigent de céder le pouvoir à l’ayant droit maintenant.
En tout cas, cette position n’est pas négociable à notre niveau ici et nous demandons au Président
Alassane Ouattara d’être très ferme. C’est vrai, on peut faire des concessions, mais ce n’est pas de cette manière. C’est pourquoi, nous demandons à l’UA de se ressaisir. On ne peut pas envoyer un homme comme Mugabe régler un problème de démocratie. Je ne voudrais pas trop tirer sur lui, mais je pense que ce serait une insulte à la Côte d’Ivoire et une honte pour toute l’Afrique que de
demander à ce dictateur d’intervenir dans une affaire de ce genre. Qu’on arrête de se moquer de
nous. Comme nous ne sommes pas encore violents, les gens pensent qu’on va se laisser abuser
encore longtemps. S’ils veulent que nous devenions violents, nous allons le devenir. Que cela soit
très clair dans leur esprit. Nous ne sommes pas prêts à nous faire hara-kiri. De gré ou de force, il faut que les Chefs d’Etat fassent partir Gbagbo au lieu de proposer des solutions qui vont contre la démocratie. Si en 2002, des gens ont eu le courage de prendre les armes, c’est parce que, quelque part, ils ont été bafoués. Donc, nous pouvons encore prendre les armes. Quand on confisque une victoire, il y a forcément une réaction et nous réagirons. La situation que nous vivons est d’autant frustrante que nous avions pensé que, dans la conduite du processus de sortie de crise, le clan Gbagbo était de bonne foi et qu’on pouvait lui faire confiance.
Nous avons cru qu’ils avaient véritablement tiré les leçons de la crise militaro-politique, pour éviter
un autre calvaire au peuple de Côte d’Ivoire. Hélas ! Et pourtant, Gbagbo sait très bien qu’il ne peut
pas gagner une élection face au PDCI et au RDR réunis. Il est minoritaire, et la seule alternative qui lui restait, c’est ce qu’il a fait. A savoir la confiscation du pouvoir.
Même si vous ne vivez pas au Sud, vous avez les échos des tueries qui y ont cours. Quel
commentaire ?
De mon point de vue, je pense que la communauté internationale est complice. Nous pensions que
cette communauté était de notre côté mais dans les faits, c’est tout à fait le contraire. Je ne peux pas comprendre que l’ONUCI qui a une mission de protection des populations soit en Côte d’Ivoire et qu’au vu et au su de tout le monde, on massacre des gens aux mains nues sans qu’elle réagisse. Les gens vont jusqu’à tirer sur les Casques Bleus, ils brûlent leurs véhicules sans riposte. Dès cet instant-là, nous pensons que l’ONUCI n’a plus sa raison d’être en Côte d’Ivoire. Elle peut donc se retirer de notre pays puisque sa présence est égale à son absence. Elle n’était pas là quand nous avons pris nos responsabilités en 2002, pour équilibrer la terreur. Si les Casques Bleus n’en peuvent plus, qu’ils se retirent pour nous laisser nous battre. Et je pense que sans l’ONUCI, nous allons très rapidement finir ce combat. Aujourd’hui, la présence de cette force nous crée plus de problèmes qu’elle n’en résout.
En attendant, Gbagbo est là et le peuple brûle d’impatience de le voir partir…
Je voudrais simplement dire aux Ivoiriens, aux jeunes qui ont porté leur choix sur le Président
Alassane Ouattara que l’heure de la mobilisation a sonné. Aujourd’hui, nous devons nous armer
de courage. Chacun doit protéger son vote. Et je souhaite que, de façon sincère et vigoureuse, le
RHDP prenne ses responsabilités. Il ne sert à rien de s’asseoir au Golf pour lancer des mots d’ordre.
Il faut que sur le terrain, ceux qui vont servir de relais aient des moyens pour faire appliquer les mots d’ordre. Je souhaite vivement que les stratégies soient renforcées et dynamisées afin de permettre à tout le pays de savoir que nous avons réellement gagné et que nous devons exercer maintenant le pouvoir. Gbagbo a perdu, Alassane a gagné, cela doit être respecté, et c’est cela que nous devons faire comprendre à LMP qui gagnerait à retourner dans l’opposition pour les prochaines batailles électorales. En démocratie, quand un parti perd, il cède le pouvoir au vainqueur qui peut, s’il le veut, lui ouvrir son gouvernement. Si le FPI veut faire partie du gouvernement du Dr Alassane, il peut en faire la demande. Autrement dit, qu’il retourne à l’opposition et se prépare pour la prochaine échéance. C’est ça, la démocratie et ça doit se respecter.
Patrick De Séri
Envoyé spécial à Bouaké