Il est temps que les africains trouvent, eux-mêmes, des solutions aux crises africaines, comme le rappelait le président Mauritanien. Les européens ont résolu de nombreuses crises en s’inspirant des pensées de grands philosophes ou hommes politiques occidentaux. Face à la crise ivoirienne qui perdure, il serait temps que nous nous inspirions, nous aussi, de la philosophie politique de grands hommes africains qui connaissent assez bien les réalités africaines. Au Secrétaire général de l’ONU qui a affirmé au sommet de l’UA que le recompte des voix en Côte d’Ivoire, serait une grave injustice, le sage de l’Afrique, Houphouët Boigny répond: « Si je dois choisir entre l’injustice et le désordre, je choisirai l’injustice qui peut être réparée ». Le chaos paralyse, au contraire, toutes les institutions. La pensée de ce grand africain qui connaissait l’Afrique mieux que quiconque, s’est vérifiée de 2002 jusqu’à ce jour. L’ONU a été au chevet de la Côte d’Ivoire durant ces années, sans être capable de créer les conditions d’élections transparentes. Des résultats provisoires ont été proclamés, en lieu et place, des résultats définitifs. Le président élu de la Côte d’Ivoire conformément à notre constitution, n’est pas reconnu par les occidentaux conformément à la raison d’Etat, et non selon le droit, la justice. En Tunisie, le peuple invite à mettre à la tête de leurs institutions des hommes, qui n’ont aucune affinité avec Ben Ali. Bien avant l’organisation des élections, l’ONU pouvait introduire des recours, dans ce sens, si elle doutait de la bonne foi du président du Conseil constitutionnel ivoirien, proche de Gbagbo. L’annulation des élections par Yao N’Dré aurait conduit la Côte d’Ivoire au chaos puisque les esprits avaient été formatés à travers des messages électroniques, afin de faire croire que Gbagbo tenait à s’accrocher au pouvoir alors que son camp introduisait des recours face aux fraudes que l’on constatait au Nord du pays. L’ONU, en entérinant des résultats provisoires, malgré des fraudes, donnent à nos jeunes un mauvais modèle à suivre, dans la conquête du pouvoir en Afrique. Des champions du monde sportif perdent leur victoire quand il est démontré qu’ils ont triché durant la course. L’on devrait plutôt abonder dans le même ordre d’idée, en inculquant aux jeunes africains des valeurs saines pour éviter le chaos en Afrique ; qui fraude durant des élections doit être simplement éliminé de la course. Le grand sage africain, Houphouët, aurait accepté d’emprunter le chemin de l’injustice ; le recompte des voix, pour aplanir ensuite tous les obstacles inhérents à l’organisation des élections présidentielles, à l’assemblée nationale, une grande institution, où l’on peut modifier les législatives pour les adapter à notre histoire. La seconde solution possible est celle proposée par le président angolais ; la réorganisation des élections. Cette solution permettrait de créer les véritables conditions d’une élection transparente. L’ONU démontrerait ainsi sa bonne foi en réunifiant le pays ; alors le meilleur gagnera. Houphouët et Eduardo Dos Santos savent de quoi ils parlent. Les solutions qui viennent de l’Asie ou de l’Occident ne sont pas adaptées aux réalités africaines, car on se retrouvera dans un chaos qui s’étendra, cette fois-ci à toute l’Afrique de l’Ouest car Gbagbo n’est pas l’obstacle à la crise ivoirienne mais les solutions occidentales imposées aux africains.
Politique Publié le mercredi 2 février 2011 | L’intelligent d’Abidjan