Plus la crise post-électorale perdure, plus le nombre de personnalités sanctionnées et proches de Laurent Gbagbo s’accroît. L’Union européenne a ajouté mercredi, six nouvelles personnes à sa liste de personnes sanctionnées pour leurs liens avec le clan du président déchu, Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir. Il s’agit du gouverneur démissionnaire de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao), Philippe-Henri Dacoury-Tabley, du directeur national de la Bceao en Côte d’Ivoire Denis N’Gbé, du directeur général de l’Economie Oussou Kouassi, du Dg de la Banque nationale d’investissement (Bni), Ossay Eugène Amonkou. Elles concernent également un entrepreneur libanais, Ibrahim Ezzedine et un autre chef d’entreprise, membre du Conseil économique et social, Roland Dagher. Au titre des entités inscrites sur cette liste «noire», l’on note la présence la Cnce (Caisse nationale des caisses d’épargne de Côte d’Ivoire et la Bhci (Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire). Il est reproché à ces personnes et structures d’avoir contribué «au financement de l’administration illégitime de Laurent Gbagbo». Cette nouvelle liste a été publiée au Journal officiel (Jo) de la Commission européenne. En effet, l’ex-gouverneur de la Bceao, Philippe Henry Dacoury-Tabley, et le directeur national de la Bceao en Côte d’Ivoire, Denis N’Gbé, figurent sur la liste pour «avoir refusé de se placer sous l’autorité du président démocratiquement élu», Alassane Ouattara et en raison de leur contribution «au financement de l’administration illégitime de Laurent Gbagbo», précise le Jo. La décision de principe de sanctionner ces deux responsables avait déjà été prise le 21 janvier par les ambassadeurs des pays européens à Bruxelles. Les sanctions portent sur un gel des avoirs et une interdiction de visa en Europe. M. Dacoury-Tabley, faut-il l’indiquer, lorsqu’il était en poste, a outrepassé une décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) du 23 décembre qui donne à Alassane Ouattara, tous les pouvoirs de gérer au nom de son pays, les affaires liées à cette institution et à la Banque centrale. Or, de 60 à 100 milliards de Fcfa ont été décaissés par la Bceao en faveur du régime Gbagbo depuis cette date. L’extension de la liste de sanctions par l’Ue porte ainsi à 91 le nombre de personnes qui y figurent désormais, auxquelles s’ajoutent 13 entreprises, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely