Le défi était grand, mais Adzopé, l'a relevé. Considéré comme un bastion de Laurent Gbagbo, Adzopé vient de démontrer le contraire. Hier, à l'appel de la cellule de crise postélectorale dirigée par Koné Inza, la ville a répondu positivement au mot d'ordre de pays mort, lancé depuis quelques jours par le directoire du RHDP. Conséquence, le grand marché de la ville, poumon économique de la ville est resté fermé toute la journée. Les magasins et boutiques environnant, ceux des autres quartiers de la ville et même les kiosques de cabines téléphoniques, sont également restés fermés. L'école, non plus n'a fonctionné. Au total, la ville d'Adzopé, hier donnait l'allure d'une ville fantôme. Le temps d'une opération, la ville est restée sans activité. C'est tout naturellement à pied, que les habitants de la ville se sont déplacés dans la ville. « Je travaille à l'hôpital de la ville, pour m'y rendre j'ai été obligé de marcher», a témoigné sous le couvert de l'anonymat un travailleur de l'hôpital. Les rues de la ville qui étaient toutes désertes ont donné l'occasion à quelques enfants pour s'adonner à une partie de football. « Nous avons décidé d'obéir au mot d'ordre du Président de la République, Alassane Ouattara. Nous avons donc décidé de fermer nos magasins en restant chez nous », a indiqué Ouattara B, opérateur économique. Comme lui, la plupart de ceux avec qui nous avons échangé, qu'ils soient dans le commerce ou dans le transport, n'ont pas dit autre chose. La joie des organisateurs était totale, d'autant plus que dans le camp adverse, avec l'appui du maire, Léon Emmanuel Monnet, l'on a voulu perturber le mouvement. « Le maire a fait convoyer des miliciens à bord de deux cars de la société CETAF. Il l'est a parqués dans la cour de la radio de la ville pour nous intimider. Mais, nous sommes restés sereins », a déclaré l'un des organisateurs. La journée ville morte s'est déroulée sans heurt. Pourtant, les menaces et les intimidations de camp adverse du camp adverse n'ont pas manqué. Au titre des intimidations, il faut citer le licenciement de Traoré Aly et Karamoko Mamadou, tous deux, agents municipaux. La population d'Adzopé a fait preuve d'un sang froid qui fera école. Dans les jours à venir, la ville d'Akoupé située à 32 km d'Adzopé attend imiter sa voisine. Les réunions dans ce sens, se multiplient de jour comme de nuit.
Thiery Latt
Thiery Latt
