«Nous déplorons le comportement des forces de défense et de sécurité (FDS) à notre égard. Nous sommes constamment objets de racket, de frustrations de toutes sortes. En cette période post-électorale, nous sommes insultés, humiliés, et rançonnés à chaque corridor par les FDS. Nous nous interrogeons de savoir si elles ne sont pas en mission contre la communauté malinké. Elles ont contribué, par leur comportement désagréable, à créer la psychose. Cette attitude entraîne des frustrations et radicalise nos positions. Le capital de confiance est rompu entre les FDS et nous. Nous souhaitons que vous mettiez un terme à nos souffrances. Chose grave, nous sommes habités par la peur car il y a une chasse aux sorcières qui est menée par les responsables politiques et leurs milices contre la communauté malinké et leurs alliés. Nous sommes victimes d'exactions et de menaces, ce qui justifie le fait que nous érigions des barricades dans nos quartiers pour nous mettre à l'abri de toute attaque. Nous dénonçons aussi les propos haineux, exclusionistes, xénophobes et guerriers des cadres et élus à l'endroit de notre communauté. Pendant que les FDS nous traquent, perquisitionnent nos domiciles, de l'autre côté, des miliciens armés, en treillis, sévissent contre les populations, opèrent des braquages en toute impunité. Nous ne comprenons pas pourquoi la communauté malinké est si traquée. Sur dénonciation calomnieuse, nos frères malinkés, enseignants, ont été chassés du quartier Bada, sous prétexte qu'ils hébergeraient des rebelles», ont fait savoir les différents porte- parole. Face au cri de détresse des populations malinké, le Préfet a tenu à faire certaines mises au point: «Notre démarche consiste à faire tomber le mur de méfiance entre les différentes communautés. Car, nous avons constaté qu'en dépit de nos efforts, les positions se radicalisent. J'invite donc les uns et les autres à mettre balle à terre. Fumons ensemble le calumet de la paix. Désarmons nos cœurs et nos esprits. Nous devons faire en sorte que Divo connaisse la paix», a plaidé le préfet auprès de la communauté malinké avant de les rassurer: «Je vous invite à lever les barrages dans vos quartiers. Comprenez que les FDS sont sous ma responsabilité et ne sont contre personne à plus forte raison une communauté. EIles sont là pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Ayez confiance en nous. Nous vous avons compris. Chacun de nous a souffert et continue de souffrir. Mais, nous devons tuer en nous toutes récriminations», a-t-il conclu.
Correspondance particulière
Correspondance particulière
