Le 2 décembre, la Cedeao condamnait fermement les violences
A la CEDEAO, on doit avoir l’art de se dédire. Le 2 décembre dernier, soit 5 jours après la clôture du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, l’organisation sous-régionale est montée au créneau pour dénoncer les irrégularités constatées dans certaines régions du nord du pays. Devant le blocage constaté dans la publication des résultats provisoires par la CEI et en tenant compte des informations dont elle disposait, la CEDEAO, depuis son siège d’Abuja au Nigeria, a publié un communiqué dont la clarté le dispute à la concision (voir communiqué CEDEAO). «En conséquence, la CEDEAO rappelle que les incidents qui ont perturbé ou empêché les citoyens d’exprimer leur suffrage, notamment dans certaines régions du Nord, sont à condamner fermement et à sanctionner conformément à la loi en vigueur», écrit le communiqué du président Goodluck Jonathan. Très au fait du déroulement du scrutin présidentiel et maîtrisant à la perfection le fonctionnement de la CEI, le texte ajoute : «Elle les (les parties prenantes, ndlr) exhorte à fournir, en toute bonne foi, les informations indispensables pour faciliter et diligenter le travail de compilation, de recoupement et de consolidation en vue d’une publication consensuelle des résultats provisoires dans les meilleurs délais et ce, dans le respect du mode opératoire retenu». A l’endroit des deux candidats, la CEDEAO dit qu’elle «les invite à accepter et à respecter les résultats consensuels provisoires qui seront annoncés par la CEI et les exhorte instamment à recourir exclusivement aux voies légales pour le traitement de toute réclamation et de tout contentieux électoral». La CEDEAO sait, au vu de ce qu’elle a écrit dans son communiqué du 2 décembre, qu’il y a eu des incidents dans des régions du nord qui ont empêché des citoyens d’exprimer librement leur suffrage. C’est pourquoi elle les a condamnés fermement et demandé leur sanction selon la loi en vigueur. Or, en matière électorale, la seule juridiction qui siège ultra-petita pour régler ce genre de problème, notamment en matière d’élection présidentielle, est le Conseil constitutionnel. Lequel a reçu effectivement des plaintes en annulation de la part d’un candidat. Ces plaintes se rapportant aux graves incidents intervenus justement dans des régions du nord. Là aussi, le candidat Laurent Gbagbo, auteur des plaintes, a non seulement respecté la voie légale conseillée par la CEDEAO, mais a surtout fait ce que lui demande la Constitution de son pays. Et c’est au vu de toutes les pièces à conviction déposées par le candidat Gbagbo que le Conseil a siégé pour vider le contentieux électoral. Au moment où l’on s’attendait à ce que la CEDEAO félicite chaleureusement le Conseil constitutionnel pour avoir fait ce qu’il devait faire en toute transparence, l’organisation politique sous-régionale se débine. Elle change de posture et s’aligne sur celle de l’Union européenne qui ne veut reconnaître que des résultats provisoires qui n’ont d’ailleurs jamais existé. La CEDEAO s’est jetée pieds et mains joints dans le tourbillon de la mafia internationale qui jette la poussière aux yeux, écrase la vérité et étouffe tous autres sons qu’elle juge discordants. Quand James Victor Gbeho, le président de la Commission de la CEDEAO, sera à Abidjan avec les experts du Panel, il faudra lui sortir ce communiqué pour qu’il le commente devant tous et donne un sens à tous les mots et autres épithètes qu’il a utilisés pour rendre clair son communiqué. Ce jour-là, la vérité renaîtra.
Abdoulaye Villard Sanogo
A la CEDEAO, on doit avoir l’art de se dédire. Le 2 décembre dernier, soit 5 jours après la clôture du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, l’organisation sous-régionale est montée au créneau pour dénoncer les irrégularités constatées dans certaines régions du nord du pays. Devant le blocage constaté dans la publication des résultats provisoires par la CEI et en tenant compte des informations dont elle disposait, la CEDEAO, depuis son siège d’Abuja au Nigeria, a publié un communiqué dont la clarté le dispute à la concision (voir communiqué CEDEAO). «En conséquence, la CEDEAO rappelle que les incidents qui ont perturbé ou empêché les citoyens d’exprimer leur suffrage, notamment dans certaines régions du Nord, sont à condamner fermement et à sanctionner conformément à la loi en vigueur», écrit le communiqué du président Goodluck Jonathan. Très au fait du déroulement du scrutin présidentiel et maîtrisant à la perfection le fonctionnement de la CEI, le texte ajoute : «Elle les (les parties prenantes, ndlr) exhorte à fournir, en toute bonne foi, les informations indispensables pour faciliter et diligenter le travail de compilation, de recoupement et de consolidation en vue d’une publication consensuelle des résultats provisoires dans les meilleurs délais et ce, dans le respect du mode opératoire retenu». A l’endroit des deux candidats, la CEDEAO dit qu’elle «les invite à accepter et à respecter les résultats consensuels provisoires qui seront annoncés par la CEI et les exhorte instamment à recourir exclusivement aux voies légales pour le traitement de toute réclamation et de tout contentieux électoral». La CEDEAO sait, au vu de ce qu’elle a écrit dans son communiqué du 2 décembre, qu’il y a eu des incidents dans des régions du nord qui ont empêché des citoyens d’exprimer librement leur suffrage. C’est pourquoi elle les a condamnés fermement et demandé leur sanction selon la loi en vigueur. Or, en matière électorale, la seule juridiction qui siège ultra-petita pour régler ce genre de problème, notamment en matière d’élection présidentielle, est le Conseil constitutionnel. Lequel a reçu effectivement des plaintes en annulation de la part d’un candidat. Ces plaintes se rapportant aux graves incidents intervenus justement dans des régions du nord. Là aussi, le candidat Laurent Gbagbo, auteur des plaintes, a non seulement respecté la voie légale conseillée par la CEDEAO, mais a surtout fait ce que lui demande la Constitution de son pays. Et c’est au vu de toutes les pièces à conviction déposées par le candidat Gbagbo que le Conseil a siégé pour vider le contentieux électoral. Au moment où l’on s’attendait à ce que la CEDEAO félicite chaleureusement le Conseil constitutionnel pour avoir fait ce qu’il devait faire en toute transparence, l’organisation politique sous-régionale se débine. Elle change de posture et s’aligne sur celle de l’Union européenne qui ne veut reconnaître que des résultats provisoires qui n’ont d’ailleurs jamais existé. La CEDEAO s’est jetée pieds et mains joints dans le tourbillon de la mafia internationale qui jette la poussière aux yeux, écrase la vérité et étouffe tous autres sons qu’elle juge discordants. Quand James Victor Gbeho, le président de la Commission de la CEDEAO, sera à Abidjan avec les experts du Panel, il faudra lui sortir ce communiqué pour qu’il le commente devant tous et donne un sens à tous les mots et autres épithètes qu’il a utilisés pour rendre clair son communiqué. Ce jour-là, la vérité renaîtra.
Abdoulaye Villard Sanogo