Avant de mettre les pieds dans le plat de la crise post-électorale, à partir de dimanche prochain, l’Afrique du sud a clairement affiché, à travers son ministère des Affaires étrangères, sa position.
Contrairement aux autres pays, membre du panel qui travaillera à résorber la crise ivoirienne, la position de l’Afrique du sud ne fait pas l’objet de polémique au sein des deux camps opposés. Selon le président sud-africain, Jacob Zuma, les tentatives de résoudre la crise ivoirienne en demandant à l’un des chefs de partir n’aboutissant pas, une autre approche doit être trouvée. «Nous devons faire quelque chose d’autre que de demander à l’un des deux chefs de partir», a-t-il estimé, en présence des représentations diplomatiques dans son pays fin janvier. Cette sortie du numéro un du pays de Nelson Mandela a pris le contrepied des anti-Gbagbo, dévoilant publiquement leurs manœuvres souterraines aux yeux du monde, qu’ils ont feint d’accepter la proposition de Gbagbo visant à évaluer le processus électoral. Mais à Addis-Abeba, cette proposition (prise en compte par le président sortant de l’Ua et soumise à l’assemblée), malgré qu’elle soit prise en compte, semble façonnée au goût du clan anti-Gbagbo. Depuis lors, cette nébuleuse s’agite et s’évertue à ramener l’opinion au point de départ, c’est-à-dire le blocage (un des points majeurs à l’ordre du jour) qui a débouché sur la tenue du sommet de l’Union africaine. Face à la neutralité affichée du pays de Mandela qui va à la recherche de la vérité, l’Onu, à travers Ban Ki-Moon, une partie de l’Union africaine, la France… continuent d’imposer à l’opinion leur principe selon lequel « Ouattara est le président élu ». Si tel est le cas, que viennent alors chercher le panel des cinq chefs d’Etat et les experts qui vont les assister ? C’est donc ce parti pris, avant même d’avoir révélé la vérité qui explique la récente sortie de l’Afrique du sud. Ce pays veut demeurer dans le rôle d’arbitre que les autres membres du panel et leurs gourous ont du mal à rester. «Nous ne sommes ni en faveur de Laurent Gbagbo ni en faveur d’Alassane Ouattara. Nous pensons que les deux leaders doivent s’engager dans un processus visant à trouver une solution pacifique et durable en Côte d’Ivoire», a précisé le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères. C’est d’ailleurs dans cette posture que le président Laurent Gbagbo a appelé des observateurs internationaux pour faire la lumière sur le deuxième tour du scrutin présidentiel. Les Ivoiriens, les démocrates, ne demandent pas qu’un membre du panel prenne partie pour un candidat ou falsifie les conclusions de leurs travaux au profit de tel ou tel acteur de la crise post-électorale. Jacob Zuma est donc en phase avec les Ivoiriens et l’opinion internationale qui souhaitent que la lumière se fasse dans ce flou artistique mené par certaines puissances étrangères avec des suppôts africains. Ce faisant, Jacob Zuma se positionne dans ce panel des chefs d’Etat comme une personnalité crédible, qui porte les espoirs d’une Afrique digne, qui aspire à se défaire des pesanteurs impérialistes. En plantant ce décor, c’est aussi un signal fort qu’il envoie à ses homologues qui voudront jouer le jeu des puissances étrangères au sein du panel. Lesquelles puissances prédisent déjà l’issue des travaux avant même que les choses ne démarrent.
Les confidences d’un diplomate sud-africain
Un diplomate sud-africain, sous le couvert de l’anonymat, a indiqué que son pays se rendait en Côte d’Ivoire pour faire en sorte que la vérité éclate aux yeux de l’opinion internationale. «Il s’agit pour les Africains de construire une démocratie s’ils ne veulent pas être à la remorque des pays occidentaux», a-t-il précisé. Indiquant que pour son pays, il ne sera pas question de faire plaisir à telle puissance ou telle autre organisation en tirant un voile épais sur la vérité. «Si nous le faisons, nous risquons de faire perdurer la dénomination d’Etats satellites que les pays développés nous attribuent. Si le processus électoral mérite d’avoir du crédit, nous le dirons. Mais si ce n’est pas le cas, nous l’avouerons également (…) Nous nous inscrivons dans une démarche consensuelle», a expliqué le diplomate sud-africain dont le pays, à travers son ministre des Affaire étrangère, a officiellement tenu, de façon subtile, des propos similaires mercredi dernier.
Par Saint-Claver Oula
saintcoula@nouveaucourrier.com
Contrairement aux autres pays, membre du panel qui travaillera à résorber la crise ivoirienne, la position de l’Afrique du sud ne fait pas l’objet de polémique au sein des deux camps opposés. Selon le président sud-africain, Jacob Zuma, les tentatives de résoudre la crise ivoirienne en demandant à l’un des chefs de partir n’aboutissant pas, une autre approche doit être trouvée. «Nous devons faire quelque chose d’autre que de demander à l’un des deux chefs de partir», a-t-il estimé, en présence des représentations diplomatiques dans son pays fin janvier. Cette sortie du numéro un du pays de Nelson Mandela a pris le contrepied des anti-Gbagbo, dévoilant publiquement leurs manœuvres souterraines aux yeux du monde, qu’ils ont feint d’accepter la proposition de Gbagbo visant à évaluer le processus électoral. Mais à Addis-Abeba, cette proposition (prise en compte par le président sortant de l’Ua et soumise à l’assemblée), malgré qu’elle soit prise en compte, semble façonnée au goût du clan anti-Gbagbo. Depuis lors, cette nébuleuse s’agite et s’évertue à ramener l’opinion au point de départ, c’est-à-dire le blocage (un des points majeurs à l’ordre du jour) qui a débouché sur la tenue du sommet de l’Union africaine. Face à la neutralité affichée du pays de Mandela qui va à la recherche de la vérité, l’Onu, à travers Ban Ki-Moon, une partie de l’Union africaine, la France… continuent d’imposer à l’opinion leur principe selon lequel « Ouattara est le président élu ». Si tel est le cas, que viennent alors chercher le panel des cinq chefs d’Etat et les experts qui vont les assister ? C’est donc ce parti pris, avant même d’avoir révélé la vérité qui explique la récente sortie de l’Afrique du sud. Ce pays veut demeurer dans le rôle d’arbitre que les autres membres du panel et leurs gourous ont du mal à rester. «Nous ne sommes ni en faveur de Laurent Gbagbo ni en faveur d’Alassane Ouattara. Nous pensons que les deux leaders doivent s’engager dans un processus visant à trouver une solution pacifique et durable en Côte d’Ivoire», a précisé le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères. C’est d’ailleurs dans cette posture que le président Laurent Gbagbo a appelé des observateurs internationaux pour faire la lumière sur le deuxième tour du scrutin présidentiel. Les Ivoiriens, les démocrates, ne demandent pas qu’un membre du panel prenne partie pour un candidat ou falsifie les conclusions de leurs travaux au profit de tel ou tel acteur de la crise post-électorale. Jacob Zuma est donc en phase avec les Ivoiriens et l’opinion internationale qui souhaitent que la lumière se fasse dans ce flou artistique mené par certaines puissances étrangères avec des suppôts africains. Ce faisant, Jacob Zuma se positionne dans ce panel des chefs d’Etat comme une personnalité crédible, qui porte les espoirs d’une Afrique digne, qui aspire à se défaire des pesanteurs impérialistes. En plantant ce décor, c’est aussi un signal fort qu’il envoie à ses homologues qui voudront jouer le jeu des puissances étrangères au sein du panel. Lesquelles puissances prédisent déjà l’issue des travaux avant même que les choses ne démarrent.
Les confidences d’un diplomate sud-africain
Un diplomate sud-africain, sous le couvert de l’anonymat, a indiqué que son pays se rendait en Côte d’Ivoire pour faire en sorte que la vérité éclate aux yeux de l’opinion internationale. «Il s’agit pour les Africains de construire une démocratie s’ils ne veulent pas être à la remorque des pays occidentaux», a-t-il précisé. Indiquant que pour son pays, il ne sera pas question de faire plaisir à telle puissance ou telle autre organisation en tirant un voile épais sur la vérité. «Si nous le faisons, nous risquons de faire perdurer la dénomination d’Etats satellites que les pays développés nous attribuent. Si le processus électoral mérite d’avoir du crédit, nous le dirons. Mais si ce n’est pas le cas, nous l’avouerons également (…) Nous nous inscrivons dans une démarche consensuelle», a expliqué le diplomate sud-africain dont le pays, à travers son ministre des Affaire étrangère, a officiellement tenu, de façon subtile, des propos similaires mercredi dernier.
Par Saint-Claver Oula
saintcoula@nouveaucourrier.com