Laurent Gbagbo poursuit ses actions d’éclat. Non content de caporaliser les médias audiovisuels et les organes de régulation du secteur, Gbagbo vient de prendre une décision impopulaire. Hier, il a ordonné le dégommage d’Eugène Dié Kacou, Président du Conseil National de la Presse (CNP). A sa place, les informations citent les noms de Déby Dally, actuel Directeur de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) et Honorat de Yédagne, ancien Directeur de Fraternité-Matin. Le dénominateur commun des deux hommes est qu’ils sont des indécrottables militants du FPI, parti de Laurent Gbagbo. De sources crédibles, c’est dans la matinée d’hier que l’information a été portée à la connaissance du président du CNP par les hommes de Ouattara Gnonzié, le collaborateur de Laurent Gbagbo qui squatte les bureaux du ministère de la Communication au Plateau, depuis qu’il a été coopté dans le gouvernement fantoche et illégal du prétendu premier ministre Aké N’Gbo.
Le tort d’Eugène Kacou, de l’avis des acteurs du monde des médias en Côte d’Ivoire, est son refus de cautionner la forfaiture. En effet, dans sa tentative de confiscation du pouvoir, Gbagbo a réussi à mettre à ses pieds certains responsables d’organes de régulation et dirigeants de médias qui n’étaient en réalité que de fieffés militants du FPI. Respectivement, Franck Anderson Kouassi du CNCA; Brou Amessan de la RTI (radio et télé à capitaux publics) et Jean- Baptiste Akrou (Fraternité matin) ont tous fait allégeance à Gbagbo. Mais, Eugène Kacou, mu par l’impartialité et le respect de la règle sacro- saint de la liberté de la presse, refuse de tremper dans la forfaiture pour faire valoir l’impartialité du régulateur de la presse écrite qu’il est. Et M. Kacou l’a fait savoir clairement à Ouattara Gnonzié lors de la visite de ce dernier, le 21 janvier dernier, au CNP. « Le CNP ne saurait recevoir d’ordre de quelque dirigeant que ce soit. La presse ivoirienne est à un niveau de liberté et de professionnalisme aujourd’hui que quelque autorité que ce soit ne saurait autoriser la suspension de parution d’un journal… » Le disant, Eugène Kacou coupait ainsi l’herbe sous les pieds de Gnonzié qui caressait depuis peu le noir dessein d’interdire les journaux proches du RHDP qui reconnaissent- ce qui est- la victoire d’Alassane Ouattara et qui le désignent Président de la République. C’est donc le fait de désigner Laurent Gbagbo- dans l’ordre normal des choses- "ancien chef de l’Etat" qui motive aussi cette décision de Gnonzié. Déjà, début janvier, lorsque Dogbo Blé Brunot, le bras séculier de Gbagbo au sein de la Garde républicaine suspend de parution, pour 48 Heures, Le Patriote, Le Nouveau Réveil et l’Intelligent d’Abidjan pour le même motif, le CNP a publié un communiqué pour s’élever contre ce coup de massue à la liberté de la presse.
On le voit, Gbagbo qui pense conserver le pouvoir par la force, avec ses décisions nulles et de nuls effets, continue de désaxer tous les secteurs d’activités de la vie sociopolitique et économique. Après les actions impopulaires qu’il prend, pour laisser une Côte d’Ivoire exsangue, tels que le braquage de la BECEAO, les coupures d’eau et d’électricité dans les zones CNO…Gbagbo lorgne désormais le monde des médias. Il veut interdire de parution les journaux du RHDP.
Gageons que Gbagbo n’osera pas pousser le bouchon à l’extrême. Surtout que les lecteurs de ces journaux, qui participent au dynamisme de la vie publique, sont déterminés à « équilibrer la terreur » au cas où leur droit à l’information venait à être bafoué.
Jean- Antoine Doudou
Le tort d’Eugène Kacou, de l’avis des acteurs du monde des médias en Côte d’Ivoire, est son refus de cautionner la forfaiture. En effet, dans sa tentative de confiscation du pouvoir, Gbagbo a réussi à mettre à ses pieds certains responsables d’organes de régulation et dirigeants de médias qui n’étaient en réalité que de fieffés militants du FPI. Respectivement, Franck Anderson Kouassi du CNCA; Brou Amessan de la RTI (radio et télé à capitaux publics) et Jean- Baptiste Akrou (Fraternité matin) ont tous fait allégeance à Gbagbo. Mais, Eugène Kacou, mu par l’impartialité et le respect de la règle sacro- saint de la liberté de la presse, refuse de tremper dans la forfaiture pour faire valoir l’impartialité du régulateur de la presse écrite qu’il est. Et M. Kacou l’a fait savoir clairement à Ouattara Gnonzié lors de la visite de ce dernier, le 21 janvier dernier, au CNP. « Le CNP ne saurait recevoir d’ordre de quelque dirigeant que ce soit. La presse ivoirienne est à un niveau de liberté et de professionnalisme aujourd’hui que quelque autorité que ce soit ne saurait autoriser la suspension de parution d’un journal… » Le disant, Eugène Kacou coupait ainsi l’herbe sous les pieds de Gnonzié qui caressait depuis peu le noir dessein d’interdire les journaux proches du RHDP qui reconnaissent- ce qui est- la victoire d’Alassane Ouattara et qui le désignent Président de la République. C’est donc le fait de désigner Laurent Gbagbo- dans l’ordre normal des choses- "ancien chef de l’Etat" qui motive aussi cette décision de Gnonzié. Déjà, début janvier, lorsque Dogbo Blé Brunot, le bras séculier de Gbagbo au sein de la Garde républicaine suspend de parution, pour 48 Heures, Le Patriote, Le Nouveau Réveil et l’Intelligent d’Abidjan pour le même motif, le CNP a publié un communiqué pour s’élever contre ce coup de massue à la liberté de la presse.
On le voit, Gbagbo qui pense conserver le pouvoir par la force, avec ses décisions nulles et de nuls effets, continue de désaxer tous les secteurs d’activités de la vie sociopolitique et économique. Après les actions impopulaires qu’il prend, pour laisser une Côte d’Ivoire exsangue, tels que le braquage de la BECEAO, les coupures d’eau et d’électricité dans les zones CNO…Gbagbo lorgne désormais le monde des médias. Il veut interdire de parution les journaux du RHDP.
Gageons que Gbagbo n’osera pas pousser le bouchon à l’extrême. Surtout que les lecteurs de ces journaux, qui participent au dynamisme de la vie publique, sont déterminés à « équilibrer la terreur » au cas où leur droit à l’information venait à être bafoué.
Jean- Antoine Doudou