Le président de la Facaci (Fédération des associations des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire) ne veut pas faire pâle de figure face à la misère des consommateurs dans cette crise postélectorale. Dans cet entretien, Marius Comoé accuse les gouvernants de ne rien faire pour soulager les consommateurs.
Pourquoi ce silence sur la scène médiatique ?
Nous ne sommes pas du tout absent sur la scène médiatique ivoirienne étant entendu que, nous continuons notre travail de plaidoyer et de sensibilisation. Notre travail est de défendre et protéger les intérêts du consommateur sur l’ensemble du territoire national partout où le besoin s’avère nécessaire. Nous sommes en contact permanent avec les pouvoirs publics, opérateurs économiques. La défense des droits et la protection des intérêts du consommateur ne se font pas seulement et uniquement dans les rues et dans les médias.
Où est passé ce bouillonnant président qui tirait à boulets rouges sur les gouvernants ?
Vous savez, la Côte d’Ivoire a connu depuis 2002, divers gouvernements. Nous avons connu des gouvernements «N’zassa». Et, dans ce gouvernement, vous aviez des ministres qui véritablement n’avaient aucune ambition pour le pays. Surtout pour le département ministériel dont ils avaient la charge de sorte que, cela nous révoltait. A cette époque donc, on a dû nous voir monter au créneau pour dire, ce que nous avions à dire à la demande des présidents d’association de consommateurs sur plaintes des consommateurs eux-mêmes. Désormais, avec la fin des élections, nous avons quoiqu’on dise un gouvernement qui est en place et qui siège dans les bâtiments de l’Etat, qui abrite les départements ministériels. Chaque fois que, nous aurons des hommes et des femmes qui occuperont les bâtiments de l’Etat abritant les ministères ayant en charge d’assurer le bien-être des populations, nous irons toujours vers ces hommes et ces femmes. C’est ce qui se fait en ce moment. Si demain, çà devait changer, nous allons nous conformer à cette nouvelle la situation. Mais, pour l’heure, il se trouve que, des hommes occupent ces départements. Donc, nous allons vers eux. Nous continuerons d’aller vers eux pour travailler aux fins d’une nette amélioration des conditions de vie des populations. Nous ne prenons pas fait et cause pour un camp politique parce que le consommateur n’a pas de choix politique à faire.
Face à la paupérisation grandissante, quelle est la position de la Facaci ?
L’appauvrissement galopant que connaît la population et qui sévit aujourd’hui en Côte d’Ivoire, est du fait de nos politiques. Depuis 1990, plus particulièrement depuis 2002, avec l’avènement de la crise politique qui a cours quand bien même, e nous avons organisé des élections et que les Institutions de la république dans leur fonctionnement ont désigné un des candidats «Président».
Vous remarquez que la sortie de crise qui, d’ailleurs nous donnait beaucoup d’espoir constitue aujourd’hui pour nous un nœud gordien qui va falloir dénouer. Parce que, quoiqu’on dise, toute l’activité politique telle que pratiquée à ce jour cause du tort aux consommateurs. La paupérisation grandissante dont il s’agit, est du fait de l’inconscience de certains hommes politiques qui n’ont pas encore perçu que leurs déclarations, comportements et agissements ont une répercussion sur le bien-être des populations. Remarquez : aujourd’hui, on appelle la communauté économique financière internationale à se détourner de la destination Côte d’Ivoire.
On sanctionne même des opérateurs économiques qui sont importateurs des grandes denrées alimentaires, des produits de très grande consommation tels que le riz, la farine de blé etc. Et, j’en passe. Donc, il est tout à fait évident que, de telles politiques aient une répercussion sur le vécu des Ivoiriens. Si la Côte d’Ivoire ne disposait pas de riz comment les Ivoiriens allaient-ils se nourrir ? On ne fait pas de la politique pour voir ces populations mourir de faim. On fait de la politique pour tout simplement améliorer les conditions de vie des populations. Malheureusement, en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, la politique est faite au détriment des consommateurs.
Quelles sont les voies que peut recourir un consommateur qui pense être grugé par un commerçant ?
Il y a plusieurs voies de recours qui s’offrent à lui. Pour l’instant, en attendant la mise en place de la commission de la concurrence, si un consommateur est grugé par un opérateur économique ou un commerçant, il a d’abord à se référer à l’organisation de consommateurs dont nous représentons les intérêts, qui à son tour saisira la fédération. Et, à partir de ce moment, nous allons étudier la question et pourquoi pas la soumettre aux juridictions compétentes parce que notre rôle est aussi d’encadrer le consommateur à faire prévaloir ses droits. Mais au-delà de notre rôle au niveau même des ministères étatiques en place, au niveau des Mines et Energies, il y a des services qui ont en charge d’écouter les organisations de consommateurs. Il y a des consommateurs qui viennent formuler des plaintes. Il y également des structures de régulations et de contrôle. Au niveau de l’électricité, vous avez l’ANARE qui est notre porte d’entrée dans le secteur électrique qui gère les conflits entre les consommateurs et les opérateurs du secteur. Au niveau du ministère du Commerce qui est notre ministère de tutelle, vous avez une direction de la consommation, au dessus de laquelle se trouve une direction générale du commerce intérieur, qui a en charge naturellement de veiller à une bonne pratique de commerce en Côte d’Ivoire sans pour autant biaiser le consommateur. Chaque fois qu’un consommateur est victime d’un dysfonctionnement ou d’une violation de droit , plusieurs voies s’offrent à lui .Soit venir vers la fédération soit aller vers les structures de l’Etat qui ont en charge la protection du consommateur. Mais l’idéal serait toujours de venir rencontrer la fédération.
Un mot sur la situation socioéconomique actuelle en Côte d’Ivoire…
Il faut dire que, cette situation est des plus délétères. Aujourd’hui, les opérateurs économiques soufflent le chaud et le froid. C’est difficile pour eux parce que tout simplement, vous avez des Ivoiriens qui ont embrassé une carrière politique et qui pensent que, la meilleure manière de faire la politique, c’est affamer leur population. Rien que pour voir partir un adversaire politique, on décide d’assoiffer et de rendre misérables les populations qu’on veut gouverner. Mais qu’adviendra-t-il à la gestion du pays ? Si tant est que, lorsqu’on n’est pas au pouvoir, il faut faire de sorte que, les populations ne puissent pas se nourrir, ne puissent pas avoir leur salaire pour ceux qui travaillent.
Il faut appeler les banques à refuser de payer leur population. Finalement, on ne fait plus de la politique. On s’attaque au cœur de la république qui est le peuple. Et, cela ne peut être accepté par les organisations de consommateurs qui n’ont aucune ethnie, qui ne sont d’aucune religion, race, d’obédience politique. Le consommateur, c’est le consommateur. Qu’il soit du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, le consommateur reste égal à lui-même. Donc, on ne peut pas associer la survie du consommateur à la démission ou l’évincement d’un homme politique.
Aujourd’hui la politique est faite de sorte qu’on veut voir la Côte d’Ivoire être un pays avec un peuple affamé. Sinon avec des finances incapables d’assurer leur devoir. Cela est inacceptable !
Et, cela est voulu par des filles et fils de ce pays. Je suis d’accord qu’on puisse mener la lutte dans la perspective d’évincer un régime en place. Quand on crée un parti politique, c’est pour gouverner. Mais on ne gouverne pas avec des morts, on ne gouverne pas avec des peuples affamés. On ne gouverne pas en rendant son peuple affamé. On ne gouverne pas en appauvrissant son peuple. On ne cherche pas à gouverner en détruisant les fondements de la république. Ça, nous ne saurions l’accepter. C’est, pour cela qu’on ne nous entend pas. On ne nous entend pas parce que nous ne voulons pas aller dans l’arène politique. Nous ne voulons pas mener le combat des hommes politique à leur place. Nous sommes certes observateurs mais nous ne sommes pas d’accord lorsqu’on touche le peuple que constitue le consommateur.
Réalisé par Armand Kouamé
Pourquoi ce silence sur la scène médiatique ?
Nous ne sommes pas du tout absent sur la scène médiatique ivoirienne étant entendu que, nous continuons notre travail de plaidoyer et de sensibilisation. Notre travail est de défendre et protéger les intérêts du consommateur sur l’ensemble du territoire national partout où le besoin s’avère nécessaire. Nous sommes en contact permanent avec les pouvoirs publics, opérateurs économiques. La défense des droits et la protection des intérêts du consommateur ne se font pas seulement et uniquement dans les rues et dans les médias.
Où est passé ce bouillonnant président qui tirait à boulets rouges sur les gouvernants ?
Vous savez, la Côte d’Ivoire a connu depuis 2002, divers gouvernements. Nous avons connu des gouvernements «N’zassa». Et, dans ce gouvernement, vous aviez des ministres qui véritablement n’avaient aucune ambition pour le pays. Surtout pour le département ministériel dont ils avaient la charge de sorte que, cela nous révoltait. A cette époque donc, on a dû nous voir monter au créneau pour dire, ce que nous avions à dire à la demande des présidents d’association de consommateurs sur plaintes des consommateurs eux-mêmes. Désormais, avec la fin des élections, nous avons quoiqu’on dise un gouvernement qui est en place et qui siège dans les bâtiments de l’Etat, qui abrite les départements ministériels. Chaque fois que, nous aurons des hommes et des femmes qui occuperont les bâtiments de l’Etat abritant les ministères ayant en charge d’assurer le bien-être des populations, nous irons toujours vers ces hommes et ces femmes. C’est ce qui se fait en ce moment. Si demain, çà devait changer, nous allons nous conformer à cette nouvelle la situation. Mais, pour l’heure, il se trouve que, des hommes occupent ces départements. Donc, nous allons vers eux. Nous continuerons d’aller vers eux pour travailler aux fins d’une nette amélioration des conditions de vie des populations. Nous ne prenons pas fait et cause pour un camp politique parce que le consommateur n’a pas de choix politique à faire.
Face à la paupérisation grandissante, quelle est la position de la Facaci ?
L’appauvrissement galopant que connaît la population et qui sévit aujourd’hui en Côte d’Ivoire, est du fait de nos politiques. Depuis 1990, plus particulièrement depuis 2002, avec l’avènement de la crise politique qui a cours quand bien même, e nous avons organisé des élections et que les Institutions de la république dans leur fonctionnement ont désigné un des candidats «Président».
Vous remarquez que la sortie de crise qui, d’ailleurs nous donnait beaucoup d’espoir constitue aujourd’hui pour nous un nœud gordien qui va falloir dénouer. Parce que, quoiqu’on dise, toute l’activité politique telle que pratiquée à ce jour cause du tort aux consommateurs. La paupérisation grandissante dont il s’agit, est du fait de l’inconscience de certains hommes politiques qui n’ont pas encore perçu que leurs déclarations, comportements et agissements ont une répercussion sur le bien-être des populations. Remarquez : aujourd’hui, on appelle la communauté économique financière internationale à se détourner de la destination Côte d’Ivoire.
On sanctionne même des opérateurs économiques qui sont importateurs des grandes denrées alimentaires, des produits de très grande consommation tels que le riz, la farine de blé etc. Et, j’en passe. Donc, il est tout à fait évident que, de telles politiques aient une répercussion sur le vécu des Ivoiriens. Si la Côte d’Ivoire ne disposait pas de riz comment les Ivoiriens allaient-ils se nourrir ? On ne fait pas de la politique pour voir ces populations mourir de faim. On fait de la politique pour tout simplement améliorer les conditions de vie des populations. Malheureusement, en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, la politique est faite au détriment des consommateurs.
Quelles sont les voies que peut recourir un consommateur qui pense être grugé par un commerçant ?
Il y a plusieurs voies de recours qui s’offrent à lui. Pour l’instant, en attendant la mise en place de la commission de la concurrence, si un consommateur est grugé par un opérateur économique ou un commerçant, il a d’abord à se référer à l’organisation de consommateurs dont nous représentons les intérêts, qui à son tour saisira la fédération. Et, à partir de ce moment, nous allons étudier la question et pourquoi pas la soumettre aux juridictions compétentes parce que notre rôle est aussi d’encadrer le consommateur à faire prévaloir ses droits. Mais au-delà de notre rôle au niveau même des ministères étatiques en place, au niveau des Mines et Energies, il y a des services qui ont en charge d’écouter les organisations de consommateurs. Il y a des consommateurs qui viennent formuler des plaintes. Il y également des structures de régulations et de contrôle. Au niveau de l’électricité, vous avez l’ANARE qui est notre porte d’entrée dans le secteur électrique qui gère les conflits entre les consommateurs et les opérateurs du secteur. Au niveau du ministère du Commerce qui est notre ministère de tutelle, vous avez une direction de la consommation, au dessus de laquelle se trouve une direction générale du commerce intérieur, qui a en charge naturellement de veiller à une bonne pratique de commerce en Côte d’Ivoire sans pour autant biaiser le consommateur. Chaque fois qu’un consommateur est victime d’un dysfonctionnement ou d’une violation de droit , plusieurs voies s’offrent à lui .Soit venir vers la fédération soit aller vers les structures de l’Etat qui ont en charge la protection du consommateur. Mais l’idéal serait toujours de venir rencontrer la fédération.
Un mot sur la situation socioéconomique actuelle en Côte d’Ivoire…
Il faut dire que, cette situation est des plus délétères. Aujourd’hui, les opérateurs économiques soufflent le chaud et le froid. C’est difficile pour eux parce que tout simplement, vous avez des Ivoiriens qui ont embrassé une carrière politique et qui pensent que, la meilleure manière de faire la politique, c’est affamer leur population. Rien que pour voir partir un adversaire politique, on décide d’assoiffer et de rendre misérables les populations qu’on veut gouverner. Mais qu’adviendra-t-il à la gestion du pays ? Si tant est que, lorsqu’on n’est pas au pouvoir, il faut faire de sorte que, les populations ne puissent pas se nourrir, ne puissent pas avoir leur salaire pour ceux qui travaillent.
Il faut appeler les banques à refuser de payer leur population. Finalement, on ne fait plus de la politique. On s’attaque au cœur de la république qui est le peuple. Et, cela ne peut être accepté par les organisations de consommateurs qui n’ont aucune ethnie, qui ne sont d’aucune religion, race, d’obédience politique. Le consommateur, c’est le consommateur. Qu’il soit du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, le consommateur reste égal à lui-même. Donc, on ne peut pas associer la survie du consommateur à la démission ou l’évincement d’un homme politique.
Aujourd’hui la politique est faite de sorte qu’on veut voir la Côte d’Ivoire être un pays avec un peuple affamé. Sinon avec des finances incapables d’assurer leur devoir. Cela est inacceptable !
Et, cela est voulu par des filles et fils de ce pays. Je suis d’accord qu’on puisse mener la lutte dans la perspective d’évincer un régime en place. Quand on crée un parti politique, c’est pour gouverner. Mais on ne gouverne pas avec des morts, on ne gouverne pas avec des peuples affamés. On ne gouverne pas en rendant son peuple affamé. On ne gouverne pas en appauvrissant son peuple. On ne cherche pas à gouverner en détruisant les fondements de la république. Ça, nous ne saurions l’accepter. C’est, pour cela qu’on ne nous entend pas. On ne nous entend pas parce que nous ne voulons pas aller dans l’arène politique. Nous ne voulons pas mener le combat des hommes politique à leur place. Nous sommes certes observateurs mais nous ne sommes pas d’accord lorsqu’on touche le peuple que constitue le consommateur.
Réalisé par Armand Kouamé