L`argent n`aime pas le bruit. Cette maxime s`applique présentement aux entreprises ivoiriennes qui sont dans une totale agonie en dépit de ce que veulent faire croire les affidés de l`ex-président Gbagbo. Aujourd`hui, selon un document confidentiel paru récemment, c`est tout le système bancaire qui est perturbé et qui répond difficilement aux attentes des clients. Pour les grandes entreprises industrielles de Côte d`Ivoire, les problèmes de disponibilité d`intrants se posent avec acuité puisque certains arrivages ont été déroutés vers d`autres ports de la sous-région. Au niveau des bâtiments et travaux publics, c`est la grande désolation avec l`arrêt des projets sur financement de l`Union européenne et de la Banque mondiale. Des mises en sommeil des entreprises sont envisagées voire leur disparition. Dans ce secteur, il y a même des pertes de marché et autre manques à gagner évalués à 20 milliards de FCFA. Avec son corollaire de mise en chômage technique massif. Cela peut occasionner des risques de délestage si les investissements prévus ne sont pas faits dans les plus brefs délais. Ce domaine enregistre une baisse de son chiffre d`affaires pouvant atteindre 70%. En ce qui concerne les Assurances, l`on perçoit nettement l`inquiétude des réassureurs avec une augmentation des primes de réassurance. Conséquences : clients peu préoccupés par le renouvellement de leurs contrats, problèmes de recouvrement des primes Etat et Epn (Etablissements privés nationaux), suspensions de contrats de partenariat en cours de conclusion. Un secteur qui aujourd`hui enregistre une baisse de son chiffre d`affaires pouvant atteindre les 30%. Le secteur maritime n`est pas non plus épargné par cette crise. L`on note toujours des difficultés à l`import-export avec de lentes opérations (délais moyens de livraison à l`import et à l`export respectivement de 16 jours et 12 jours du 03 au 09 janvier 2011), une concurrence accrue des ports voisins et détournements de trafic. Les sanctions de l`Union européenne à l`endroit de certaines entreprises dont le Port autonome d`Abidjan et celui de San Pedro (gel des avoirs et interdiction aux navires d`immatriculation européennes d`accoster) impactent sur le trafic maritime, les activités des transitaires, consignataires et manutentionnaires et les entreprises des autres secteurs. Quant au transport des marchandises, il subit également des difficultés liées à l`aspect sécuritaire, une recrudescence du racket et une campagne cotonnière en péril alors que les cours du coton sont actuellement à un bon niveau. Par ailleurs, l`hôtellerie est de nos jours l`un des secteurs les plus gravement touché. Avec un taux d`occupation n`excédant pas les 20% et environ 80% du personnel qui est au chômage technique. Pour les Pme/Pmi, il existe un sérieux problème de trésorerie. En effet, des Pme n`ont pu payer les salaires de novembre, décembre. Des moratoires négociés avec la Direction générale des Impôts n`ont pu être respectés et certaines Pme sont même dans l`incapacité de faire face aux prochaines échéances. Des mises en chômage technique pour les mois de janvier et février ont été mises à exécution dans la plupart des entreprises. Toutes ces difficultés sont surtout liées à la situation de crise qui, à son tour, a occasionné la diminution des recettes fiscales et douanières. A cela, il faudrait retenir l`impossibilité de paiement des salaires des travailleurs du secteur privé, des fonctionnaires et autres agents de l`Etat. Ce qui occasionne une aggravation de la pauvreté là où la cherté de la vie est de plus en plus avérée.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA