Une mesure injuste. C'est ainsi que la population d'Abobo qualifient le couvre-feu instauré depuis le 12 janvier 2011 à leur commune. Injuste parce que Abobo n'a pas été la seule localité où il y a eu des affrontements meurtriers après l'élection présidentielle d u 28 novembre dernier. Dans les rares localités où un couvre-feu a été instauré, cela n'a pas duré plus de trois jours. En fait, la population considère que le couvre-feu qui dure depuis plus de trois semaines moins qu'une mesure sécuritaire, est plus un riposte punitive à la témérité des jeunes de la commune qui se sont organisé pour se défendre contre les asseaux répétés des forces de l'ordre. Le constat est clair. Le couvre-feu de Gbagbo, selon la terminologie des gens que nous avons rencontrés, est inopportun. La mesure est préjudiciable pour les populations dont elle a énormément déstabilisé les activités économiques tant en interne qu'en dehors de la commune. « Nous sommes obligés de rentrer à partir de 20H. Or c'est à ce moment que nos gros clients de grands quartiers viennent » nous a confié cette tenancière qui ne décolère pas. A l'entendre, le couvre-feu a provoqué un manque à gagner énorme chez les professionnels de petits commerces de nuit. De l'avis de la population, le couvre-feu ne se justifie plus. Elle grogne et entend même de le dénoncer bruyamment dans les jours à venir.
IBK
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