La journée d'hier a été aussi chaude à Duékoué qu'à Abobo à Abidjan. On a encore enregistré des morts dans cette ville de l'Ouest. Deux au total, tombés sous les balles assassines de coupeurs de route, qui sévissent dans la zone. Le rapport que nous ont fait des témoins rélèvent que les faits commencent très tôt dans la matinée, aux environs de 6h30 mn. Un véhicule de transport en commun de type massa, immatriculé 5654ES 01 et en provenance de Man pour Abidjan, est stoppé net sur l’axe Bangolo-Duékoué, à 3km de la position des éléments de l’ONUCI par 8 coupeurs de route armés de kalachnikovs. Ces malfrats n'hésitent pas à ouvrir le feu sur le véhicule en intimant l’ordre au chauffeur de s’arrêter. L'engin est détourné de sa trajectoire et conduit dans la brousse où les passagers sont débarqués et dépouillés de leurs biens. 5 femmes, au nombre des passagers, sont violées par les ravisseurs, sans état d'âme. Pendant qu'ils accomplissent leur sale besogne, leurs acolytes qui font le guet sur la voie principale, aperçoivent une moto (en partance pour Man) qui approche. Ils ordonnent également aux usagers de cet autre engin, Doumbia Aboubacar Sidiki et Ismaélienne Savané, tous deux de nationalité ivoirienne, de mettre pied à terre. Ces derniers refusent d'obtempérer et sont aussitôt criblés de balles par les malfaiteurs. L'information, enrichie par les rumeurs comme celle de triste mémoire, il y a un mois, parvient à leurs parents et amis. Elle suscite le courroux de ceux-ci qui se dépêchent à la morgue.
Le constat fait, ils décident de venger les victimes, très connues dans la ville de Duékoué. Des négociations s'ensuivent pour préserver le calme, après les énormes dégâts humains et matériels causés par une situation similaire, il y seulement quelques semaines. Vent de panique dans la ville, qui ne s'est pas encore remise des récents massacres. Les autochtones Guéré s'empressent de trouver refuge à la mission catholique, où sont regroupés déjà des milliers de victimes des événements passés, tandis que les allochtones malinké (communauté des deux défunts) se dirigent vers le camp dozo. Calme précaire dans la ville. Les activités reprennent plus tard, mais dans la psychose d'une reprise des affrontements des 3, 4 et 5 janvier derniers. Les populations sont presque toutes restées terrées chez elles, craignant des représailles à la suite de cet autre incident malheureux. La gendarmerie, soutenue par un détachement militaire en renfort dans la zone, s'est saisie de l'affaire à en croire des indiscrétions, trois jeunes nommés Amara, jumeaux et Kadhafi, tous de Bangolo, seraient à l’origine de ces meurtres sur l'axe de Duékoué. Mais, chaque fois qu’il s’est agi de mettre les grappins sur ces cyniques individus, des autorités de la région se seraient opposées, prétextant de l’appartenance de ces jeunes, précisément du nommé Amara, à la confrérie de masques très redoutée dans la zone pour son caractère hautement sacré et mystique.
F.D.BONY
Le constat fait, ils décident de venger les victimes, très connues dans la ville de Duékoué. Des négociations s'ensuivent pour préserver le calme, après les énormes dégâts humains et matériels causés par une situation similaire, il y seulement quelques semaines. Vent de panique dans la ville, qui ne s'est pas encore remise des récents massacres. Les autochtones Guéré s'empressent de trouver refuge à la mission catholique, où sont regroupés déjà des milliers de victimes des événements passés, tandis que les allochtones malinké (communauté des deux défunts) se dirigent vers le camp dozo. Calme précaire dans la ville. Les activités reprennent plus tard, mais dans la psychose d'une reprise des affrontements des 3, 4 et 5 janvier derniers. Les populations sont presque toutes restées terrées chez elles, craignant des représailles à la suite de cet autre incident malheureux. La gendarmerie, soutenue par un détachement militaire en renfort dans la zone, s'est saisie de l'affaire à en croire des indiscrétions, trois jeunes nommés Amara, jumeaux et Kadhafi, tous de Bangolo, seraient à l’origine de ces meurtres sur l'axe de Duékoué. Mais, chaque fois qu’il s’est agi de mettre les grappins sur ces cyniques individus, des autorités de la région se seraient opposées, prétextant de l’appartenance de ces jeunes, précisément du nommé Amara, à la confrérie de masques très redoutée dans la zone pour son caractère hautement sacré et mystique.
F.D.BONY