Abobo a encore basculé dans la violence hier. Ce quartier qui défraie la chronique depuis quelque temps a, une fois de plus, enregistré des pertes en vies humaines. Deux hommes et une femme selon certaines sources. Et plusieurs blessés. Tout serait parti d'une altercation entre des policiers à bord de véhicules 4X4 et des petits dealers dans le sous quartier communément appelé Derrière-Rails. Les policiers qui craignaient que les émeutes gagnent l'antenne de la RTI d'Abobo, affirment nos sources, ont fait feu sur les jeunes tuant un d’entre eux. Furieux ces jeunes ont décidé de conduire le mort au commissariat du 21eme qu'ils ont tenté d'incendier. Leur route, poursuivent nos sources, sera coupée par les mêmes policiers qui ont encore tiré. Cette fois un homme cordonnier, de son état et une femme qui fuyaient sont mortellement atteints. Et plusieurs autres personnes blessées. Une des victime tués, répondrait au nom de Samaké Drissa. Après ces tueries, la situation a dégénéré à Abobo Derrière-Rails et même à la Gare. Au moment où nous tentions d'arriver sur les lieux à 16h 55 mn, une fumée noire était visible dans le ciel de la gare d'Abobo, depuis le carrefour "Sans manqué". De fait, c'était un bus de la SOTRA qui brûlait au carrefour de la mairie d'Abobo. "Il n'y a pas de route" nous a crié un chargeur de la gare. En effet, au niveau de la dernière station (Petroci) sur le tronçon, des véhicules rebroussaient chemin. Des gbaka descendaient leurs passagers. Des jeunes interrogés en ce lieu, nous apprennent qu'il n'est pas possible d'avancer. Un coup de feu est entendu dans le lointain. Nous apercevons une foule de personnes au pas de course qui cherchaient à regagner leur domicile dans d'autres sous quartiers d'Abobo et à Anyama, plus au Nord. " Des gbaka déposent leurs passagers au Banco (axe autoroute Abobo) et tout le monde marche… " nous confiaient les jeunes rencontrés quand 4 coups de feu ont retenti cette fois pas loin de notre position. Plus tard, il nous est revenu que de nombreux cargos de policiers ont assiégé Abobo et que le couvre-feu qui était fixé à 21 heures depuis quelques jours a été ramené à 19h.
Diarrassouba Sory et Foumaséké Coulibaly
Diarrassouba Sory et Foumaséké Coulibaly