C’est toujours le même refrain. Les tueries sauvages de civils dans les différents quartiers de la ville d’Abidjan sont mises au compte des supposées recherches de matériels de guerre et de rebelles. Sans jamais trouver d’armes, on tue impunément.
Le temps passe, le nombre de civils tués par la soldatesque de l’ancien président, Laurent Gbagbo, ne cesse de s’accroître. La crise postélectorale, née de la volonté du Machiavel des lagunes de confisquer le pouvoir d’Etat malgré sa lourde défaite dans les urnes face à son rival, Alassane Ouattara, est marquée, en effet, par de récurrentes descentes meurtrières des Fds dans différents quartiers de la capitale économique, Abidjan. Le ballet macabre a commencé dans la nuit du 2 décembre. Dans l’attente des résultats du scrutin du 28 novembre, le silence du couvre-feu nocturne est violemment déchiré par des tirs à la Kalachnikov. Le lendemain, la découverte des populations est difficile à supporter. Le siège du Rdr, situé dans ce quartier de Yopougon, avait été toute la nuit la cible des tueurs à gage à la solde de la junte militaire d’Abidjan.
Du sang partout, des habits en lambeau par ci, des pièces d’identité et autres chaussures par là, c’est ce qui reste des militants qui avaient décidé d’observer le couvre-feu au siège pour suivre de bout en bout la proclamation des résultats. Bilan de la boucherie : plusieurs dizaines de tués selon des rescapés de cette scène horrible. Cependant, l’armée ivoirienne déclare officiellement 8 morts.
Avant de donner le motif de la folie meurtrière. «Suite à un appel anonyme faisant état de la présence d’un colis suspect dans une cour qui s’est avéré être le siège d’un parti politique, une patrouille dépêchée sur les lieux a été accueillie par des tirs à l’arme automatique. Celle-ci a riposté et les affrontements ont fait 8 morts», a justifié le porte-parole de la grande muette, le colonel-major Hilaire Badri Gohourou. La chasse aux prétendus rebelles et autres caches d’armes imaginaires ouverte, c’est le siège du Pdci qui a subit, le 4 janvier, l’assaut des forces de défense et de sécurité restées fidèles au squatter du palais du Plateau. L’expédition punitive coûte la vie à Sidibé Karim dit Krimo et des nombreux militants tirés de leur sommeil à 5 h du matin sont blessés par balles quand d’autres sont embarqués dans les cargos pour des destinations inconnues.
Encore une fois l’armée brandit le prétexte d’une perquisition aux fins de débusquer une cache d’armes et des rebelles. Des armes et des rebelles, il y en a à Abobo précisément au quartier «PK18» et il faut les dénicher à tout prix pour permettre à Charles Blé Goudé de tenir un meeting à Abobo en toute tranquillité. Et l’opération «bouclage pénétration» qui consiste à investir le quartier et perquisitionner les cours avec son corolaire d’exactions débute au petit matin du 12 janvier. 5 civils sont froidement abattus par les Fds zélés. Cependant, un commando mystérieux entre en jeu et met en déroute les tueurs de civils. Les soldats, cette fois, en grand nombre, chargent à nouveau toute la nuit. Des civils et aussi des Fds tombent. Un couvre-feu nocturne est instauré et prolongé à plusieurs reprises. C’est dans cette atmosphère tendue qu’une autre opération de recherche d’armes et de rebelles menée le 7 février au quartier «derrière rail» de la même commune emporte 3 civils. Le hic. Depuis décembre que l’armée ivoirienne s’est lancée dans une course aux caches d’armes et aux rebelles, aucune saisie d’armes n’a été présentée au peuple ivoirien. Seulement les personnes tuées sont exposées dans les journaux proches du pouvoir illégal comme des rebelles. N’est-ce pas facile d’accuser des morts? De toute façon, aucune réplique des mis en cause ne viendra prendre le contre pied de l’accusation. Et les armes trouvées lors des fouilles meurtrières? Motus et bouche cousue. La refondation périmée tue, tue impunément des civils.
Lacina Ouattara
Le temps passe, le nombre de civils tués par la soldatesque de l’ancien président, Laurent Gbagbo, ne cesse de s’accroître. La crise postélectorale, née de la volonté du Machiavel des lagunes de confisquer le pouvoir d’Etat malgré sa lourde défaite dans les urnes face à son rival, Alassane Ouattara, est marquée, en effet, par de récurrentes descentes meurtrières des Fds dans différents quartiers de la capitale économique, Abidjan. Le ballet macabre a commencé dans la nuit du 2 décembre. Dans l’attente des résultats du scrutin du 28 novembre, le silence du couvre-feu nocturne est violemment déchiré par des tirs à la Kalachnikov. Le lendemain, la découverte des populations est difficile à supporter. Le siège du Rdr, situé dans ce quartier de Yopougon, avait été toute la nuit la cible des tueurs à gage à la solde de la junte militaire d’Abidjan.
Du sang partout, des habits en lambeau par ci, des pièces d’identité et autres chaussures par là, c’est ce qui reste des militants qui avaient décidé d’observer le couvre-feu au siège pour suivre de bout en bout la proclamation des résultats. Bilan de la boucherie : plusieurs dizaines de tués selon des rescapés de cette scène horrible. Cependant, l’armée ivoirienne déclare officiellement 8 morts.
Avant de donner le motif de la folie meurtrière. «Suite à un appel anonyme faisant état de la présence d’un colis suspect dans une cour qui s’est avéré être le siège d’un parti politique, une patrouille dépêchée sur les lieux a été accueillie par des tirs à l’arme automatique. Celle-ci a riposté et les affrontements ont fait 8 morts», a justifié le porte-parole de la grande muette, le colonel-major Hilaire Badri Gohourou. La chasse aux prétendus rebelles et autres caches d’armes imaginaires ouverte, c’est le siège du Pdci qui a subit, le 4 janvier, l’assaut des forces de défense et de sécurité restées fidèles au squatter du palais du Plateau. L’expédition punitive coûte la vie à Sidibé Karim dit Krimo et des nombreux militants tirés de leur sommeil à 5 h du matin sont blessés par balles quand d’autres sont embarqués dans les cargos pour des destinations inconnues.
Encore une fois l’armée brandit le prétexte d’une perquisition aux fins de débusquer une cache d’armes et des rebelles. Des armes et des rebelles, il y en a à Abobo précisément au quartier «PK18» et il faut les dénicher à tout prix pour permettre à Charles Blé Goudé de tenir un meeting à Abobo en toute tranquillité. Et l’opération «bouclage pénétration» qui consiste à investir le quartier et perquisitionner les cours avec son corolaire d’exactions débute au petit matin du 12 janvier. 5 civils sont froidement abattus par les Fds zélés. Cependant, un commando mystérieux entre en jeu et met en déroute les tueurs de civils. Les soldats, cette fois, en grand nombre, chargent à nouveau toute la nuit. Des civils et aussi des Fds tombent. Un couvre-feu nocturne est instauré et prolongé à plusieurs reprises. C’est dans cette atmosphère tendue qu’une autre opération de recherche d’armes et de rebelles menée le 7 février au quartier «derrière rail» de la même commune emporte 3 civils. Le hic. Depuis décembre que l’armée ivoirienne s’est lancée dans une course aux caches d’armes et aux rebelles, aucune saisie d’armes n’a été présentée au peuple ivoirien. Seulement les personnes tuées sont exposées dans les journaux proches du pouvoir illégal comme des rebelles. N’est-ce pas facile d’accuser des morts? De toute façon, aucune réplique des mis en cause ne viendra prendre le contre pied de l’accusation. Et les armes trouvées lors des fouilles meurtrières? Motus et bouche cousue. La refondation périmée tue, tue impunément des civils.
Lacina Ouattara