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Politique Publié le mercredi 9 février 2011 | L’Inter

Abobo PK-18 : 03 personnes égorgées découvertes dans la rue

La grande commune d'Abobo connaît une agitation particulière en ce début d'année 2011. Après la fusillade du 11 janvier dernier entre éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) et un mystérieux commando ayant fait 5 morts (2 policiers et 3 civils) puis l'attaque du commissariat du 21ème arrondissement de Police par des manifestants et qui s'est soldée par plusieurs victimes, le lundi 07 février dernier un autre crime est venu noircir la rubrique des faits divers. Trois (03) corps ont été découverts, hier mardi, au quartier PK-18 «Derrière pont». Le premier corps qui gisait sur le macadam à la descente de ce pont, portait une large entaille au cou. A moins de 25 mètres de là, se trouvait le deuxième à la hauteur de l'Eglise méthodiste d'Agouéto. Le troisième corps était non loin du Collège Koné Famoussé (carrefour Diallo). Ces trois corps à moitié dénudés étaient sommairement recouverts, chacun, par un morceau de pagne. Et tous avaient un dénominateur commun, c'est que les victimes ont été ligotées avant d'être égorgées. Mais qui a pu bien commettre ces crimes odieux. Sur la question, des riverains ont eu différentes réactions. ''Nous avons trouvé ce corps à cet endroit ce matin à l'ouverture'', a confié un jeune mécanicien que notre équipe de reportage a rencontré au carrefour Diallo. Comme lui, une jeune fille a dit ne rien savoir sur ces morts. Dans notre progression, un jeune au physique robuste, entretenu par une pratique sportive assidue nous interpelle. ''On peut savoir de quel organe de presse vous êtes ?'', nous interroge-t-il avec fermeté avant d'exiger nos badges. ''Du groupe Olympe'' avons-nous répondu presqu'en choeur. ''Ok ! vous êtes un groupe sérieux, je peux vous parler'', a-t-il réagi. A l'en croire, les trois victimes ont été enlevées depuis le samedi 06 février par des hommes armés.

Depuis lors, le quartier était sans nouvelles de ces jeunes gens jusqu'à la découverte macabre.

''C'est ce matin (Ndlr ; mardi 08 février) vers 1 heure 30 qu'une bâchée estampillée «62» à bord de laquelle se trouvent des hommes en treillis est venue larguer ces corps. Comme nous avons un comité d'auto-défense qui surveille le quartier, il nous a été possible d'observer à distance'', a confié notre interlocuteur sous le sceau de l'anonymat pour des raisons purement sécuritaires.

Poursuivant, celui-ci a indiqué que l'une des victimes se nommerait Siaka Traoré. Ce dernier, a-t-il révélé, se trouvait en compagnie de son frère aîné quand une patrouille de la police les a soumis à un contrôle de routine. ''Siaka Traoré qui n'avait pas d'argent a été embarqué ; son frère plus chanceux a été relâché parce qu'il a donné de l'argent. Dans l'attente de le voir regagner la maison, c'est son corps qu'on a découvert ce matin'', s'est-il indigné notamment. Mais qui sont ces hommes en armes ? A cette inquiétude majeure, nous n'avons pu avoir de plus amples informations au sein des populations. Ainsi, nous avons mis le cap sur le commissariat du 14ème arrondissement afin d'en savoir davantage. Mais sur place, le commissaire qui était en plein déménagement – ses services ayant subi les assauts des manifestants le lundi – nous a renvoyé au chef du District de police d'Abobo. Joint par téléphone, parce qu’absent des lieux, le commissaire Michel Koudou du District, nous a gentiment demandé de nous mettre en rapport avec la Préfecture de police d'Abidjan. Mais là encore, nous avons déchanté. Au moment où nous mettions sous presse, des indiscrétions nous ont confié que ces morts sont des ''prisonniers'' des attaques du lundi 07 février 2011. Vrai ou faux ? Seule une enquête approfondie pourra situer sur cette boucherie digne d'un film d'épouvante.

G. DE GNAMIEN
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