Que veut le Président sud africain Jacob Zuma à la Côte d’Ivoire ? A-t-il besoin d’éclaireur pour lui faire comprendre qu’il est ainsi soupçonné d’ingratitude vis-à-vis de tout le soutien que feu Félix Houphouët Boigny a apporté à leur combat ? A-t-il choisi de sacrifier les bonnes règles de la diplomatie pour des intérêts personnels ? En tout cas, ses agissements et ses déclarations nécessitent qu’on s’y arrête pour y réfléchir et inviter les Ivoiriens à lui faire savoir que les petits-fils du premier Président de Côte d’Ivoire ne sauront tolérer indéfiniment ses dérapages.
D’abord un peu d’histoire
L’Afrique du Sud, aujourd’hui considérée comme la puissance économique et militaire (le pays fabrique des armes légères) a été longtemps dirigée par des citoyens blancs qui ont relégué la majorité noire à un rang de second citoyen qui n’avait pas accès au confort dans tous les chapitres de la société : à l’école, dans la Fonction Publique et même dans le sport. En dehors de cette dédaigneuse politique au plan humain, ils ont développé le pays et l’ont doté de l’arme nucléaire qu’ils ont pris soin de démanteler au moment de céder le pouvoir à l’ANC de Nelson Mandela. Tout le monde sait que Mandela, leader charismatique de l’ANC et symbole de la lutte des noirs d’Afrique du Sud a bénéficié du soutien du monde entier. A sa sortie de prison, avant même de prendre le pouvoir, il a tenu à remercier par des visites, les grands soutiens dont il a bénéficié pour lui-même et pour son mouvement. Ainsi, après la visite au Président Français François Mitterrand, il s’est rendu à Yamoussoukro pour saluer et remercier le Président Félix Houphouët-Boigny. Combien de personnes savaient que les leaders blancs venaient à Yamoussoukro s’entretenir avec le Président Houphouët-Boigny et retournaient discuter en prison avec Mandela au moment de préparer sa libération ? Qui peut chiffrer le montant exact du soutien financier que le Président Houphouët a apporté à l’ANC des Mbeki, Zuma et autres ? Après l’éclatement de la crise dans notre pays en 2002, l’Afrique du Sud de Thabo M’Béki s’est trouvé des vertus de négociateur et a arraché à la fébrile France le dossier ivoirien sous le fallacieux prétexte, malheureusement accepté par les acteurs de la crise, qu’il s’agit d’une affaire africaine que les africains peuvent régler. Et Thabo Mbéki de débarquer à Abidjan en 2005 avec deux avions de transport et de guerre transportant ses jeep et au moins 150 soldats pour se pavaner dans les rues d’Abidjan à vive allure. Il n’eût même pas ce ‘’geste africain’’ d’aller s’incliner sur la tombe de Félix Houphouët Boigny, même pour la simple reconnaissance du ventre.
Bref, en terme de ‘’dossier africain’’, c’est finalement en Afrique de l’Ouest, qu’un certain Blaise Compaoré a usé de la légendaire sagesse africaine en pardonnant tous les affronts subis justement dans ce conflit, et a accepté de conduire les accords politiques qui ont réussi à conduire le pays aux élections présidentielles les 31 octobre et 28 novembre 2010. Pendant que M. Gbagbo Laurent, le candidat vaincu n’a totalisé que 45,9%, contre le vainqueur 54,1% du suffrage exprimé tente de confisquer le pouvoir. L’Afrique du Sud reprend service pour le malheur du peuple majoritaire de Côte d’Ivoire. Pourquoi une telle attitude ?
La haine empruntée à Dos Santos et l’affairisme
Pour chercher à comprendre ce comportement inexplicable du Président Zuma, nous avons exploré deux voies dont la première, celle de Dos Santos. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, et cela est de notoriété publique, Dos Santos trouve en Laurent Gbagbo l’allié pour opérer une vengeance post-mortem contre Félix Houphouët, le soutien de Jonas Savimbi son ennemi qu’il a fini par assassiner grâce à une complicité nationale et internationale. Mieux, Gbagbo n’a pas hésité à fermer le bureau abidjanais du parti de Savimbi et à annuler tous les passeports diplomatiques ivoiriens déclinés à ses proches. Dans l’entente qui s’en suivra, la société ivoirienne obtient de commencer avec le pétrole d’Angola en raffinerie. Dieu seul sait le deal qui en découle. Depuis l’éclatement de la crise postélectorale, Dos Santos est le principal allié faucon de Laurent Gbagbo. Conseils militaires, camouflages d’armes au détriment de l’embargo de l’ONU. Aujourd’hui, on trouve des gardes de corps angolais dans la garde rapprochée de Gbagbo, sans compter les mercenaires qu’il a mis au service de son ami et qui ont commencé à placer des mines anti-personnel dans le pays. Personne ne sera étonné que Dos Santos occupe le banc de Taylor à La Haye un jour. Et ce ne sera que justice rendue aux vrais combattants de la démocratie sur le continent.
Le cas de Zuma
Après le scandale qui a emporté Thabo Mbéki, Jacob Zuma a pris la tête de l’Afrique du Sud. Impartial au départ dans le dossier ivoirien, il s’est vite trouvé des raisons de faire un choix. Est-il entré dans la logique de l’affairisme adopté par certains de nos chefs d’Etats ? Il est vrai qu’un mari de trois femmes avec plusieurs enfants peut facilement céder à des intéressements. Une chose est sûre, Thabo Mbeki a obtenu la société de téléphonie mobile MTN pour son pays et a marché aussitôt sur toute bonne moralité pour s’accoquiner avec Laurent Gbagbo. Mais malheureusement pour lui et heureusement pour nous, sur ce côté nous avons entre nos mains la clef de notre propre dignité. Nous lui enverrons les premiers signaux le jour de son arrivée à Abidjan à travers l’opération 24 h sans MTN que nous allons initier. Quant à l’insulte au peuple de Côte d’Ivoire en envoyant un navire de guerre aux larges de nos côtes sous prétexte qu’il peut servir à une rencontre entre Gbagbo et Ouattara pour d’éventuelles négociations, nous nous interrogeons tout simplement sur la capacité de cet homme à diriger l’Afrique du Sud ce qui est bien dommage pour ce grand pays ! Nous y reviendrons.
Laurent Maurin
D’abord un peu d’histoire
L’Afrique du Sud, aujourd’hui considérée comme la puissance économique et militaire (le pays fabrique des armes légères) a été longtemps dirigée par des citoyens blancs qui ont relégué la majorité noire à un rang de second citoyen qui n’avait pas accès au confort dans tous les chapitres de la société : à l’école, dans la Fonction Publique et même dans le sport. En dehors de cette dédaigneuse politique au plan humain, ils ont développé le pays et l’ont doté de l’arme nucléaire qu’ils ont pris soin de démanteler au moment de céder le pouvoir à l’ANC de Nelson Mandela. Tout le monde sait que Mandela, leader charismatique de l’ANC et symbole de la lutte des noirs d’Afrique du Sud a bénéficié du soutien du monde entier. A sa sortie de prison, avant même de prendre le pouvoir, il a tenu à remercier par des visites, les grands soutiens dont il a bénéficié pour lui-même et pour son mouvement. Ainsi, après la visite au Président Français François Mitterrand, il s’est rendu à Yamoussoukro pour saluer et remercier le Président Félix Houphouët-Boigny. Combien de personnes savaient que les leaders blancs venaient à Yamoussoukro s’entretenir avec le Président Houphouët-Boigny et retournaient discuter en prison avec Mandela au moment de préparer sa libération ? Qui peut chiffrer le montant exact du soutien financier que le Président Houphouët a apporté à l’ANC des Mbeki, Zuma et autres ? Après l’éclatement de la crise dans notre pays en 2002, l’Afrique du Sud de Thabo M’Béki s’est trouvé des vertus de négociateur et a arraché à la fébrile France le dossier ivoirien sous le fallacieux prétexte, malheureusement accepté par les acteurs de la crise, qu’il s’agit d’une affaire africaine que les africains peuvent régler. Et Thabo Mbéki de débarquer à Abidjan en 2005 avec deux avions de transport et de guerre transportant ses jeep et au moins 150 soldats pour se pavaner dans les rues d’Abidjan à vive allure. Il n’eût même pas ce ‘’geste africain’’ d’aller s’incliner sur la tombe de Félix Houphouët Boigny, même pour la simple reconnaissance du ventre.
Bref, en terme de ‘’dossier africain’’, c’est finalement en Afrique de l’Ouest, qu’un certain Blaise Compaoré a usé de la légendaire sagesse africaine en pardonnant tous les affronts subis justement dans ce conflit, et a accepté de conduire les accords politiques qui ont réussi à conduire le pays aux élections présidentielles les 31 octobre et 28 novembre 2010. Pendant que M. Gbagbo Laurent, le candidat vaincu n’a totalisé que 45,9%, contre le vainqueur 54,1% du suffrage exprimé tente de confisquer le pouvoir. L’Afrique du Sud reprend service pour le malheur du peuple majoritaire de Côte d’Ivoire. Pourquoi une telle attitude ?
La haine empruntée à Dos Santos et l’affairisme
Pour chercher à comprendre ce comportement inexplicable du Président Zuma, nous avons exploré deux voies dont la première, celle de Dos Santos. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, et cela est de notoriété publique, Dos Santos trouve en Laurent Gbagbo l’allié pour opérer une vengeance post-mortem contre Félix Houphouët, le soutien de Jonas Savimbi son ennemi qu’il a fini par assassiner grâce à une complicité nationale et internationale. Mieux, Gbagbo n’a pas hésité à fermer le bureau abidjanais du parti de Savimbi et à annuler tous les passeports diplomatiques ivoiriens déclinés à ses proches. Dans l’entente qui s’en suivra, la société ivoirienne obtient de commencer avec le pétrole d’Angola en raffinerie. Dieu seul sait le deal qui en découle. Depuis l’éclatement de la crise postélectorale, Dos Santos est le principal allié faucon de Laurent Gbagbo. Conseils militaires, camouflages d’armes au détriment de l’embargo de l’ONU. Aujourd’hui, on trouve des gardes de corps angolais dans la garde rapprochée de Gbagbo, sans compter les mercenaires qu’il a mis au service de son ami et qui ont commencé à placer des mines anti-personnel dans le pays. Personne ne sera étonné que Dos Santos occupe le banc de Taylor à La Haye un jour. Et ce ne sera que justice rendue aux vrais combattants de la démocratie sur le continent.
Le cas de Zuma
Après le scandale qui a emporté Thabo Mbéki, Jacob Zuma a pris la tête de l’Afrique du Sud. Impartial au départ dans le dossier ivoirien, il s’est vite trouvé des raisons de faire un choix. Est-il entré dans la logique de l’affairisme adopté par certains de nos chefs d’Etats ? Il est vrai qu’un mari de trois femmes avec plusieurs enfants peut facilement céder à des intéressements. Une chose est sûre, Thabo Mbeki a obtenu la société de téléphonie mobile MTN pour son pays et a marché aussitôt sur toute bonne moralité pour s’accoquiner avec Laurent Gbagbo. Mais malheureusement pour lui et heureusement pour nous, sur ce côté nous avons entre nos mains la clef de notre propre dignité. Nous lui enverrons les premiers signaux le jour de son arrivée à Abidjan à travers l’opération 24 h sans MTN que nous allons initier. Quant à l’insulte au peuple de Côte d’Ivoire en envoyant un navire de guerre aux larges de nos côtes sous prétexte qu’il peut servir à une rencontre entre Gbagbo et Ouattara pour d’éventuelles négociations, nous nous interrogeons tout simplement sur la capacité de cet homme à diriger l’Afrique du Sud ce qui est bien dommage pour ce grand pays ! Nous y reviendrons.
Laurent Maurin