Les organisations de la société civile se sont fortement impliquées dans l’organisation de la présidentielle d’octobre-novembre 2010. Elles étaient à tous les niveaux du processus électoral, depuis les audiences foraines jusqu’à l’observation du scrutin en passant par la sensibilisation des électeurs. Ces Ong ont travaillé d’arrache-pied sur le terrain pour une compétition apaisée avec le soutien financier de la Cei et des bailleurs de fonds étrangers. Grâce à leur regroupement au sein de sept plateformes, les équipes ont pu couvrir l’ensemble des bureaux de vote. Leurs rapports après les deux tours du scrutin, sont allés dans le même sens : le vote s’est bien déroulé malgré quelques incidents qui n’entachent pas le verdict des urnes. La fracture entre les Ong va intervenir au second tour à cause de la zizanie créée par le camp du président sortant qui refuse de reconnaître sa défaite devant Alassane Ouattara. La belle collaboration qui a jusque-là régné entre les Ong a vite volé en éclats. La grande majorité dit reconnaître les résultats publiés par la Commission électorale indépendante (Cei) qui a proclamé Alassane Ouattara vainqueur avec 54,1%. Ce chiffre a été certifié par le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, Young Jin Choi. Telle est la position affichée par l’Observatoire sur le code de bonne conduite des partis, groupements, et forces politiques formé des « têtes de pont » que sont la Coalition de la société civile pour la paix (Cosopci), la Coalition des femmes leaders (Cfelci), le Rassemblement des acteurs ivoiriens des droits des humains (Raidh), etc. Ces Ong battent en brèche le « verdict » du président du Conseil constitutionnel qui a dû annuler le vote dans sept régions pour assurer la victoire à son ami Laurent Gbagbo. « C’est pourquoi, le Foscao exprime son indignation face à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider les résultats de plusieurs départements où le vote s’est déroulé dans la sérénité et le calme dans la plupart des bureaux de vote », s’est indignée sa coordinatrice nationale, Mme Nathalie Koné, dans une déclaration publique. D’autres structures de la société civile lui ont emboîté le pas en insistant sur le respect du verdict des urnes. Une plateforme d’Ong féminines accréditées auprès de la Cei a plaidé pour la « la reconnaissance des résultats tels que proclamés par la Cei et certifiés par le représentant de la Cei de l’Onu qui donnent vainqueur le président Alassane Dramane Ouattara ». Elles invitent les Ivoiriens à rompre « ce silence coupable » en cautionnant la forfaiture de Laurent Gbagbo. Les juristes doivent travailler à la « manifestation de la vérité », ont supplié les femmes. Des leaders d’Ong mènent ouvertement campagne pour que le choix des Ivoiriens soit respecté. Quitte à faire usage de la force si le mauvais perdant refuse de lâcher le fauteuil présidentiel. « La Cedeao ne vient pas comme un cheveu sur la soupe. Elle a d’abord envoyé plusieurs délégations auprès du président sortant pour l’emmener à libérer pacifiquement le pouvoir. C’est après toutes ces tentatives que la Cedeao a évoqué d’utiliser la force. Cette option est celle de la majorité des Ivoiriens qui a voté pour Alassane Ouattara », défend Mme Traoré Nathalie. Comme à pareille occasion, des structures se réclamant de la société civile ont affiché leur soutien au squatteur du palais du Plateau. Mais ces Ong arrivent difficilement à faire avaler la couleuvre aux Ivoiriens.
Nomel Essis
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