Affaibli financièrement, le clan Gbagbo multiplie les parades et autres gesticulations pour mobiliser les ressources publiques. Pour ce faire, il veut instituer de nouvelles taxes.
Le clan du président déchu, Laurent Gbagbo, tourbillonne toujours pour faire face à la disette financière dans laquelle il se trouve et, qu’il a lui-même provoqué dans son obstination à confisquer le pouvoir perdu dans les urnes le 28 novembre. La parade est toute trouvée. Elle s’appuie désormais sur la nouvelle configuration de son budget «utopiste» 2011, qui s’équilibre, dit-on, en recettes et charges à 2907,3 milliards de Fcfa pour enfoncer l’économie dans le gouffre avec des conséquences fâcheuses sur la vie des Ivoiriens. Les opérateurs économiques et autres associations de consommateurs semblent sur le qui-vive et entendent donner une réponse appropriée à ce qu’ils appellent «une grosse imposture pour appauvrir davantage les populations». En effet, le soi-disant ministre délégué du Budget du gouvernement illégitime de Gbagbo a planté le décor de cette nouvelle trouvaille, mercredi, au cours d’une pseudo-rentrée budgétaire où la sérénité n’était plus de mise sur les visages.
Des taxes «injustifiées»
«Cette rentrée budgétaire est exceptionnelle parce qu’elle intervient dans un contexte d’interrogations. Mais nous voulons dire au monde que, même dans la tourmente, la Côte d’Ivoire reste la Côte d’Ivoire. Ce budget est le meilleur instrument pour traduire les aspirations du gouvernement, et cette cérémonie, l’expression de la bonne gouvernance», a soutenu Justin Koné Katina. Ajoutant que «la Côte d’Ivoire n’est pas le premier pays qui connaît ce type de situation et elle n’est pas à sa première expérience». Au-delà de ce patriotisme dénué de tout son sens et ponctué uniquement que par des effets d’annonce, le groupe d’Aké N’Gbo, financièrement et économiquement à bout de souffle, a ainsi décidé d’inclure dans son budget, de nouvelles taxes pendant que les entreprises croulent sous le poids de graves difficultés avec à la clé, des vagues de licenciement et de chômage technique. Il s’agit notamment de la taxe sur les télécommunications, la taxe sur le caoutchouc granulé et la reconduction de la contribution nationale de sortie de crise. Contrairement aux deux premières taxes dont la base imposable reste encore à déterminer, la troisième qui a été instituée par l’annexe fiscale à l’ordonnance n°2009-382 du 26 novembre 2009 concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à un milliard Fcfa, toutes taxes comprises”. Une contribution qui doit être acquittée trimestriellement par les entreprises assujetties, au plus tard le 15 du mois suivant, la fin de chaque trimestre civil. Le montant total annuel dû au titre de cette contribution est limité à 150 millions Fcfa. Selon Soumahoro Farikou, président national de la Fédération nationale de Côte d’Ivoire (Fenacci), «c’est une mesure illégale et inadmissible». «Nous ne nous sentons pas concernés par ces nouvelles taxes qui ne sont pas justifiées et qui ne sont pas prises par les nouvelles autorités légalement et internationalement reconnues», prévient l’opérateur économique qui soutient que si de telles mesures passent, elles vont aggraver les conditions de vie des populations. Puisque les entreprises qui sont à la recherche de profit vont les répercuter sur les prix à la consommation. Il estime que c’est une mesure «suicidaire» qui n’a d’autre objectif que de servir uniquement le camp Gbagbo.
Les souffrances des Ivoiriens vont s’accentuer
«Les opérateurs économiques, depuis le mois d’octobre, broient du noir à cause d’un ralentissement sans précédent de leurs activités notamment au plan commercial. Il n’y a plus d’importations de nouveaux produits vers notre pays à cause du blocus économique provoqué par l’entêtement des pro-Gbagbo. Les usines ne fonctionnent plus à plein régime. Avec la crise dans les banques, les commerçants ne peuvent plus retirer plus de 3 millions de Fcfa par jour pour mener à bien leurs activités», déplore M. Soumahoro qui craint que l’on s’achemine droit vers un chaos total. Plus incisif, le président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aprocaci), Soumahoro Ben N’Faly hausse le ton : «toute autre taxe qui va concourir à la cherté de la vie sera combattue par tous les moyens». Ses pas seront emboîtés par le président national de la Centrale des syndicats des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, Soro Doté. A l’en croire, ce sont des « taxes parafiscales qui sont inopportunes».
Pour ce leader syndical, les opérateurs économiques ont, depuis longtemps, manifesté leur réticence quant à l’instauration de la taxe sur la contribution nationale. «Depuis que l’ancien régime a instauré cette taxe, on n’a jamais montré un édifice qui a été construit avec les sommes récoltées. Cela prouve effectivement que l’argent sert à autre chose sauf à la reconstruction du pays. Donc, nous allons nous opposer à cela d’autant qu’il ne prend pas en compte les difficultés du moment», s’offusque le président de la centrale. Les opérateurs économiques qui sont les apporteurs d’affaires sont unanimes sur un fait : «Nous finançons le processus de sortie de crise mais le train de vie de l’Etat ne change pas. Après 10 ans de crise, nous avons fondé beaucoup d’espoir dans les élections. Mais, par la faute du clan Gbagbo, le malheur continue de s’abattre sur nous et les premières victimes sont les populations. Les problèmes de gouvernance s’accroissent et sont de plus en plus graves à tel point que le taux de pauvreté (49,8%) ne cesse de grimper de manière inquiétante». Pour eux, il faut plus que jamais, le président élu, Alassane Ouattara prenne le gouvernail en s’installant dans ses bureaux du palais présidentiel pour éviter la catastrophe économique.
Cissé Cheick Ely
Le clan du président déchu, Laurent Gbagbo, tourbillonne toujours pour faire face à la disette financière dans laquelle il se trouve et, qu’il a lui-même provoqué dans son obstination à confisquer le pouvoir perdu dans les urnes le 28 novembre. La parade est toute trouvée. Elle s’appuie désormais sur la nouvelle configuration de son budget «utopiste» 2011, qui s’équilibre, dit-on, en recettes et charges à 2907,3 milliards de Fcfa pour enfoncer l’économie dans le gouffre avec des conséquences fâcheuses sur la vie des Ivoiriens. Les opérateurs économiques et autres associations de consommateurs semblent sur le qui-vive et entendent donner une réponse appropriée à ce qu’ils appellent «une grosse imposture pour appauvrir davantage les populations». En effet, le soi-disant ministre délégué du Budget du gouvernement illégitime de Gbagbo a planté le décor de cette nouvelle trouvaille, mercredi, au cours d’une pseudo-rentrée budgétaire où la sérénité n’était plus de mise sur les visages.
Des taxes «injustifiées»
«Cette rentrée budgétaire est exceptionnelle parce qu’elle intervient dans un contexte d’interrogations. Mais nous voulons dire au monde que, même dans la tourmente, la Côte d’Ivoire reste la Côte d’Ivoire. Ce budget est le meilleur instrument pour traduire les aspirations du gouvernement, et cette cérémonie, l’expression de la bonne gouvernance», a soutenu Justin Koné Katina. Ajoutant que «la Côte d’Ivoire n’est pas le premier pays qui connaît ce type de situation et elle n’est pas à sa première expérience». Au-delà de ce patriotisme dénué de tout son sens et ponctué uniquement que par des effets d’annonce, le groupe d’Aké N’Gbo, financièrement et économiquement à bout de souffle, a ainsi décidé d’inclure dans son budget, de nouvelles taxes pendant que les entreprises croulent sous le poids de graves difficultés avec à la clé, des vagues de licenciement et de chômage technique. Il s’agit notamment de la taxe sur les télécommunications, la taxe sur le caoutchouc granulé et la reconduction de la contribution nationale de sortie de crise. Contrairement aux deux premières taxes dont la base imposable reste encore à déterminer, la troisième qui a été instituée par l’annexe fiscale à l’ordonnance n°2009-382 du 26 novembre 2009 concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à un milliard Fcfa, toutes taxes comprises”. Une contribution qui doit être acquittée trimestriellement par les entreprises assujetties, au plus tard le 15 du mois suivant, la fin de chaque trimestre civil. Le montant total annuel dû au titre de cette contribution est limité à 150 millions Fcfa. Selon Soumahoro Farikou, président national de la Fédération nationale de Côte d’Ivoire (Fenacci), «c’est une mesure illégale et inadmissible». «Nous ne nous sentons pas concernés par ces nouvelles taxes qui ne sont pas justifiées et qui ne sont pas prises par les nouvelles autorités légalement et internationalement reconnues», prévient l’opérateur économique qui soutient que si de telles mesures passent, elles vont aggraver les conditions de vie des populations. Puisque les entreprises qui sont à la recherche de profit vont les répercuter sur les prix à la consommation. Il estime que c’est une mesure «suicidaire» qui n’a d’autre objectif que de servir uniquement le camp Gbagbo.
Les souffrances des Ivoiriens vont s’accentuer
«Les opérateurs économiques, depuis le mois d’octobre, broient du noir à cause d’un ralentissement sans précédent de leurs activités notamment au plan commercial. Il n’y a plus d’importations de nouveaux produits vers notre pays à cause du blocus économique provoqué par l’entêtement des pro-Gbagbo. Les usines ne fonctionnent plus à plein régime. Avec la crise dans les banques, les commerçants ne peuvent plus retirer plus de 3 millions de Fcfa par jour pour mener à bien leurs activités», déplore M. Soumahoro qui craint que l’on s’achemine droit vers un chaos total. Plus incisif, le président de l’Association pour la protection des consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Aprocaci), Soumahoro Ben N’Faly hausse le ton : «toute autre taxe qui va concourir à la cherté de la vie sera combattue par tous les moyens». Ses pas seront emboîtés par le président national de la Centrale des syndicats des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, Soro Doté. A l’en croire, ce sont des « taxes parafiscales qui sont inopportunes».
Pour ce leader syndical, les opérateurs économiques ont, depuis longtemps, manifesté leur réticence quant à l’instauration de la taxe sur la contribution nationale. «Depuis que l’ancien régime a instauré cette taxe, on n’a jamais montré un édifice qui a été construit avec les sommes récoltées. Cela prouve effectivement que l’argent sert à autre chose sauf à la reconstruction du pays. Donc, nous allons nous opposer à cela d’autant qu’il ne prend pas en compte les difficultés du moment», s’offusque le président de la centrale. Les opérateurs économiques qui sont les apporteurs d’affaires sont unanimes sur un fait : «Nous finançons le processus de sortie de crise mais le train de vie de l’Etat ne change pas. Après 10 ans de crise, nous avons fondé beaucoup d’espoir dans les élections. Mais, par la faute du clan Gbagbo, le malheur continue de s’abattre sur nous et les premières victimes sont les populations. Les problèmes de gouvernance s’accroissent et sont de plus en plus graves à tel point que le taux de pauvreté (49,8%) ne cesse de grimper de manière inquiétante». Pour eux, il faut plus que jamais, le président élu, Alassane Ouattara prenne le gouvernail en s’installant dans ses bureaux du palais présidentiel pour éviter la catastrophe économique.
Cissé Cheick Ely