Indigné et choqué par les agissements de Joseph Koffigoh dans le traitement de la crise post- électorale ivoirienne, Samouka Diabaté, membre fondateur du FPI, étale le vrai visage de l’ex Premier Ministre togolais. Interview-vérité !
A votre avis, qu’est ce qui explique la crise-post électorale ?
S’il y a crise, c’est bien Gbagbo qui en est l’auteur. Il y a à mon avis trois raisons qui explique les fondements de la crise. Premièrement Gbagbo et son camp ne se sont jamais préparés à une débâcle électorale. Deuxièmement les garanties d’une sortie honorable n’ont pas convaincu Gbagbo et troisièmement, les FDS, l’aile dur du FPI et les forces religieuses tapies dans l’ombre ont pris Gbagbo en otage. Le tout, l’un dans l’autre a accentué la crise
Et pourtant, Gbagbo avait affirmé qu’il reconnaitrait les résultats lors du face-a- face...
Ecoutez !!! Gbagbo n’a jamais été sérieux dans ses engagements. Lui-même aime se faire appeler le boulanger et s’amuse à le dire. « Je roule tous mes adversaires » dit-il en substance dans certains de ses entretiens sans même se faire un problème. Vous savez que l’appel du président Bédié en faveur du Dr Alassane Ouattara et l’adhésion massive des chefs coutumiers Baoulé ont troublé le sommeil de Gbagbo. Il n’avait pas d’autre choix que de saboter les élections par un montage grossier de faits imaginés. Gbagbo ne pouvait pas sortir vainqueur de ces élections. Il a été battu à plate couture malgré les empêchements de vote des allochtones favorable à ADO dans les zones Sud-Ouest.
Vous parlez de prise en otage, pouvez-vous être explicite ?
Quelques FDS et quelques militants du FPI sont mêlés dans plusieurs affaires obscures. La mort du Général Guéi Robert, de Boga Doudou Emile, de André Kiffer, de Jean Hélène, le scandale financier de la filière café-cacao, du pétrole, du gaz, l’achat d’armes aux USA, etc. sont des dossiers pendants. La presse a annoncé une mort probable du Général Doué Mathias et jusque-là cette annonce n’a pas été démentie par le concerné. Donc, voilà des dossiers qui font que Gbagbo est pris en otage.
Et les forces religieuses auxquelles vous faites allusion ?
Gbagbo est fini, il ne peut plus rien apporter aux Ivoiriens. Il a aliéné le pouvoir politique aux religions. Désormais en Côte d’Ivoire on parle du Sud chrétien et du Nord musulman. En Côte d’Ivoire, il n’y a jamais eu de problèmes entre les religions. Chez moi à Touba, nous avons une église et cela est valable partout au Nord. Il n’ya jamais eu une chasse aux églises au Nord et une chasse aux mosquées dans le Sud. Mieux, les mariages entre chrétiens et musulmans sont fréquents. Gbagbo se fait le plaisir de diviser même les religions pour rester au pouvoir. Certains chefs religieux lui font croire qu’il est un missionnaire et que sa mission est de libérer la Côte d’Ivoire de la colonisation. Il faut être despote pour y croire.
Revenons à la crise. Les partisans de Gbagbo accusent M. Choi d’être le responsable de la crise.
Ce sont des accusations gratuites et infondées. Nous sommes tous en Côte d’Ivoire et nous avons tous suivi de bout, en bout le déroulement du processus électoral. Gbagbo a récusé trois représentants de l’ONU, il a manigancé pour reporter a sept reprises les élections. Il a récusé le premier président de la CEI. C’est lui-même qui a porté son choix sur le Président de la CEI, Youssouf Bakayoko qui a conduit l’élection présidentielle. Il a récusé deux Premiers ministres. Il a lui-même trouvé que la paix était revenue et a même dit que les élections pouvaient se tenir sans le désarmement. C’est lui-même qui décrété la fin de la guerre et une journée de la ‘’flamme de la paix’’ a été célébrée a Bouaké avec pour action principale, la destruction des armes. Il a fait une campagne électorale dans les zones CNO sans problème. Dans la charpente électorale en Côte d’Ivoire, la CEI est la structure technique et dans la plupart des cas, le conseil Constitutionnel ne fait qu’entériner les résultats provisoires, parce que, n’étant pas habilitée à faire ce travail technique qui consiste à compter les voix. Mais cette fois, le Droit n’a pas été dit, et seul Paul Yao N’dré devrait nous en donner les raisons. On ne lui a pas demandé d’inventer le droit. Il n’avait qu’à respecter l’article 64 du code électoral. M. Yao N’dré Paul devrait être interdit de se prononcer sur des questions de Droit au pays. Nous avons régressé en matière de Droit. Gbagbo veut fonder sa nouvelle République sur du faux et du mensonge. Cela ne passera pas.
Au vu du rapport des observateurs, on peut dire que ces élections se sont bien déroulées.
Dites-moi dans quel pays en Afrique les élections se sont déroulées sans heurts. On peut se réjouir de notre élection. Surtout que les observateurs crédibles, c`est-à-dire ceux qui sont à l’ abri de la corruption ont jugé bon le déroulement du scrutin présidentiel. Mais, je doute des observateurs de l’Union Africaine. Comment je puis-je avoir confiant au rapport de M. Koffigoh quand ce dernier assiste à l’investiture de Gbagbo, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Et, pour se tirer d’affaire, Monsieur koffigoh dit être présent a cette investiture en tant qu’ami de Fac de Gbagbo. Mais, oublie qu’il était en Côte d’Ivoire en qualité de chef de mission d’observation de l’Union Africaine et non en tant qu’ami à Gbagbo. Voilà des choses qui inquiètent. Et ce dernier continue de prendre position publiquement pour Gbagbo. Il faut que l’UA prenne ses responsabilités et sanctionne les agissements de Koffigoh qui se doit une obligation de réserve. Mais, Gbagbo est un grand corrupteur et sans doute Koffigoh est passé à la caisse comme Me Verges et Roland Dumas
On constate que d’une situation politique, nous sommes passés à une situation économique et monétaire.
Nous sommes passés à la libération de l’Afrique, à l’indépendance de la Côte d’Ivoire, au panafricanisme. Donc, c’est normal que d’une situation politique, on passe à une situation économique à l’UEMOA. N’oubliez pas que c’est l’économie qui prime sur le politique. La reconnaissance de la signature du Président Alassane Ouattara est un signal fort que la sous-région a donné à Gbagbo et son camp. L’UEMOA tire sa légitimité des populations de la zone monétaire. Ce qui explique que le Dr Alassane Ouattara qui est l’émanation du peuple d’un pays de la zone, en l’occurrence la Côte d’Ivoire puisse porter sa signature sur les comptes de l’Etat. C’est du bluff, cette affaire de création de monnaie. Maintenant, si le camp Gbagbo persiste dans sa nébuleuse, on ne se laissera pas faire. La monnaie ivoirienne reste et demeure le FCFA.
Des tentatives de résolution de la crise sont préconisées çà et là. Le camp Gbagbo propose un recomptage des voix. Qu’est-ce que vous dites par rapport à cette proposition ?
C’est une proposition erronée et personne ne va entrer dans ce schéma. Nous avons des informations sur les falsifications des PV et documents électoraux. Le recomptage ne se pose pas. Le Président du conseil Constitutionnel a les mêmes chiffres que la CEI et les autres acteurs du processus électoral.
Un comité d’Expert de l’UA vient de séjourner au pays dans le cadre d’une évaluation de la situation post-crise. Quelles sont vos remarques par rapport à cette mission ?
Tout d’abord, il est bon de préciser que cette mission n’avait pas sa place, après avoir reconnu la victoire du Dr Alassane Ouattara. Mais quand on recherche la paix, le bon sens voudrait qu’on accorde une chance à toutes formes de solutions aux règlements du conflit. Ce que nos Experts sont venus faire ne peut être qu’une constatation des faits et non une évaluation. Le comité d’Expert, a une marge de manœuvre très réduite. Les positions sont telles que rien ne pourra convaincre les deux camps. Nous sommes dans une logique de confrontation. Peut-être que l’UA veut faire gagner du temps à Gbagbo sinon, je ne comprends pas ces tergiversations.
Mais L’UA parle de ‘’décisions contraignantes’’ pour les deux parties.
L’UA n’est pas suffisamment forte pour prendre des ‘’décisions contraignantes’’ et ne peut pas aller contre l’UE, les USA, la France, la CEDEAO etc.
Le camp Gbagbo crie victoire parce que leur proposition semblerait-il a été acceptée, celle de mettre un comite d’évaluation en place.
C’est un leurre. Gbagbo a proposé un comité d’évaluation, or, celui que l’UA a envoyé en Côte d’Ivoire est un comité de constatation, puisque le président Alasane Ouattara est reconnu par l’UA. Mieux, Gbagbo avait proposé que ses amis Chinois et Russes soient dans ce comité. Mais vous constatez que ce sont les Africains qui lui diront de quitter le pouvoir et là, il est tenu de partir. Les problèmes africains seront réglés par les Africains.
Vos impressions sur les violations massives des Droits humains en Côte d’Ivoire.
La première violation des Droits humains en Côte d’Ivoire, c’est la confiscation du pouvoir par Gbagbo qui prive le Président Ouattara de se mettre au service de la nation. Les tueries, les viols, les disparitions, la confiscation des libertés sont des actes à condamner. Vous savez, je l’ai déjà dit, Gbagbo prospère dans les eaux troubles. Il faut prendre des mesures idoines pour mettre fin à toutes ces exactions.
Le gouvernement Aké N’gbo rassure les Ivoiriens que les salaires seront payés. Quelles analyses faites-vous au regard des sanctions de l’UE et le gel des avoirs de certains dignitaires du régime ?
De quel régime parlez-vous? Il n’ y a pas d’autre régime que celui d’ADO. Que les gens arrêtent de spéculer sur les salaires. La vie d’une Nation ne s’arrête pas au paiement des salaires. Il ya le fonctionnement de l’administration et les programmes de développement. Gbagbo peut payer ses fonctionnaires, mais le pays accusera un retard du fait de l’entêtement d’un homme. Donc, il ne faut pas attendre que les salaires manquent pour réagir. Gbagbo est prêt d’endetter le pays auprès de ses soutiens tapis dans l’ombre pour rester au pouvoir. Il faut que les sanctions continuent de tomber et qu’elles soient accompagnées de mesures fortes et chercher sur le territoire national tous ceux qui seront poursuivis par la CPI.
On reproche aux différentes médiations d’être partisanes. Que pensez-vous de ces accusations ?
Il faut éviter à la Côte d’Ivoire soit un champ d’expérimentation en médiations. Il ya eu des émissaires qui sont venus dire à Gbagbo de quitter le pouvoir. Les partisans de Gbagbo peuvent en juger autrement, c’est leur problème. Je rappelle qu’au stade où ADO est arrivé, il n’est plus question de parler de négociation ou de médiation. Il s’agit de rendre effectif le pouvoir au Dr Alassane Ouattara. Le reste n’est que de la diversion. L’Union Africaine apprendra à ses dépens lorsqu’elle viendra nous dire autre chose.
La société civile en Côte d’Ivoire est-elle une crédibilité ?
Chez nous, en Côte d’Ivoire, il n’ya pas de societé civile. Il ya une societé civile politisée. Qui évolue en fonction de ses intérêts. J’ai été très étonné de certains intellectuels qui se disaient membre de la societé civile et qui ont basculé aux premières heures de la crise, dans un camp. Au nom de l’argument fallacieux du respect de la Constitution. Nous avons en chez nous un camp qui obéit et un camp qui désobéit à la Constitution. On ne cherche pas à savoir pourquoi d’autres désobéissent à la Constitution.
Nous allons terminer l’entretien par les pays qui soutiennent Gbagbo. Votre point de vue sur l’Afrique du Sud, l’Angola et le Ghana pour ne citer que ceux-là…
Vous savez, les pays n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts. L’Afrique du Sud n’est pas en Côte d’Ivoire pour avoir seulement une place au Conseil de Sécurité à l’ONU. Elle y est pour des raisons économiques. Si on refuse la colonisation occidentale nous aurons la colonisation sud-africaine. Quant au Ghana, il faut dire que le Ghana souffre du leadership ivoirien. Et tous, sont convaincus qu’avec le Président Ouattara, tous les bailleurs de fonds qui sont allés au Ghana au plus fort de la crise reviendront investir chez nous. Pour l’Angola, c’est un pays récalcitrant qui se plaît dans les conflits pour tester toujours son armée.
Interviex réalisée par
Patrick De Séry
A votre avis, qu’est ce qui explique la crise-post électorale ?
S’il y a crise, c’est bien Gbagbo qui en est l’auteur. Il y a à mon avis trois raisons qui explique les fondements de la crise. Premièrement Gbagbo et son camp ne se sont jamais préparés à une débâcle électorale. Deuxièmement les garanties d’une sortie honorable n’ont pas convaincu Gbagbo et troisièmement, les FDS, l’aile dur du FPI et les forces religieuses tapies dans l’ombre ont pris Gbagbo en otage. Le tout, l’un dans l’autre a accentué la crise
Et pourtant, Gbagbo avait affirmé qu’il reconnaitrait les résultats lors du face-a- face...
Ecoutez !!! Gbagbo n’a jamais été sérieux dans ses engagements. Lui-même aime se faire appeler le boulanger et s’amuse à le dire. « Je roule tous mes adversaires » dit-il en substance dans certains de ses entretiens sans même se faire un problème. Vous savez que l’appel du président Bédié en faveur du Dr Alassane Ouattara et l’adhésion massive des chefs coutumiers Baoulé ont troublé le sommeil de Gbagbo. Il n’avait pas d’autre choix que de saboter les élections par un montage grossier de faits imaginés. Gbagbo ne pouvait pas sortir vainqueur de ces élections. Il a été battu à plate couture malgré les empêchements de vote des allochtones favorable à ADO dans les zones Sud-Ouest.
Vous parlez de prise en otage, pouvez-vous être explicite ?
Quelques FDS et quelques militants du FPI sont mêlés dans plusieurs affaires obscures. La mort du Général Guéi Robert, de Boga Doudou Emile, de André Kiffer, de Jean Hélène, le scandale financier de la filière café-cacao, du pétrole, du gaz, l’achat d’armes aux USA, etc. sont des dossiers pendants. La presse a annoncé une mort probable du Général Doué Mathias et jusque-là cette annonce n’a pas été démentie par le concerné. Donc, voilà des dossiers qui font que Gbagbo est pris en otage.
Et les forces religieuses auxquelles vous faites allusion ?
Gbagbo est fini, il ne peut plus rien apporter aux Ivoiriens. Il a aliéné le pouvoir politique aux religions. Désormais en Côte d’Ivoire on parle du Sud chrétien et du Nord musulman. En Côte d’Ivoire, il n’y a jamais eu de problèmes entre les religions. Chez moi à Touba, nous avons une église et cela est valable partout au Nord. Il n’ya jamais eu une chasse aux églises au Nord et une chasse aux mosquées dans le Sud. Mieux, les mariages entre chrétiens et musulmans sont fréquents. Gbagbo se fait le plaisir de diviser même les religions pour rester au pouvoir. Certains chefs religieux lui font croire qu’il est un missionnaire et que sa mission est de libérer la Côte d’Ivoire de la colonisation. Il faut être despote pour y croire.
Revenons à la crise. Les partisans de Gbagbo accusent M. Choi d’être le responsable de la crise.
Ce sont des accusations gratuites et infondées. Nous sommes tous en Côte d’Ivoire et nous avons tous suivi de bout, en bout le déroulement du processus électoral. Gbagbo a récusé trois représentants de l’ONU, il a manigancé pour reporter a sept reprises les élections. Il a récusé le premier président de la CEI. C’est lui-même qui a porté son choix sur le Président de la CEI, Youssouf Bakayoko qui a conduit l’élection présidentielle. Il a récusé deux Premiers ministres. Il a lui-même trouvé que la paix était revenue et a même dit que les élections pouvaient se tenir sans le désarmement. C’est lui-même qui décrété la fin de la guerre et une journée de la ‘’flamme de la paix’’ a été célébrée a Bouaké avec pour action principale, la destruction des armes. Il a fait une campagne électorale dans les zones CNO sans problème. Dans la charpente électorale en Côte d’Ivoire, la CEI est la structure technique et dans la plupart des cas, le conseil Constitutionnel ne fait qu’entériner les résultats provisoires, parce que, n’étant pas habilitée à faire ce travail technique qui consiste à compter les voix. Mais cette fois, le Droit n’a pas été dit, et seul Paul Yao N’dré devrait nous en donner les raisons. On ne lui a pas demandé d’inventer le droit. Il n’avait qu’à respecter l’article 64 du code électoral. M. Yao N’dré Paul devrait être interdit de se prononcer sur des questions de Droit au pays. Nous avons régressé en matière de Droit. Gbagbo veut fonder sa nouvelle République sur du faux et du mensonge. Cela ne passera pas.
Au vu du rapport des observateurs, on peut dire que ces élections se sont bien déroulées.
Dites-moi dans quel pays en Afrique les élections se sont déroulées sans heurts. On peut se réjouir de notre élection. Surtout que les observateurs crédibles, c`est-à-dire ceux qui sont à l’ abri de la corruption ont jugé bon le déroulement du scrutin présidentiel. Mais, je doute des observateurs de l’Union Africaine. Comment je puis-je avoir confiant au rapport de M. Koffigoh quand ce dernier assiste à l’investiture de Gbagbo, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Et, pour se tirer d’affaire, Monsieur koffigoh dit être présent a cette investiture en tant qu’ami de Fac de Gbagbo. Mais, oublie qu’il était en Côte d’Ivoire en qualité de chef de mission d’observation de l’Union Africaine et non en tant qu’ami à Gbagbo. Voilà des choses qui inquiètent. Et ce dernier continue de prendre position publiquement pour Gbagbo. Il faut que l’UA prenne ses responsabilités et sanctionne les agissements de Koffigoh qui se doit une obligation de réserve. Mais, Gbagbo est un grand corrupteur et sans doute Koffigoh est passé à la caisse comme Me Verges et Roland Dumas
On constate que d’une situation politique, nous sommes passés à une situation économique et monétaire.
Nous sommes passés à la libération de l’Afrique, à l’indépendance de la Côte d’Ivoire, au panafricanisme. Donc, c’est normal que d’une situation politique, on passe à une situation économique à l’UEMOA. N’oubliez pas que c’est l’économie qui prime sur le politique. La reconnaissance de la signature du Président Alassane Ouattara est un signal fort que la sous-région a donné à Gbagbo et son camp. L’UEMOA tire sa légitimité des populations de la zone monétaire. Ce qui explique que le Dr Alassane Ouattara qui est l’émanation du peuple d’un pays de la zone, en l’occurrence la Côte d’Ivoire puisse porter sa signature sur les comptes de l’Etat. C’est du bluff, cette affaire de création de monnaie. Maintenant, si le camp Gbagbo persiste dans sa nébuleuse, on ne se laissera pas faire. La monnaie ivoirienne reste et demeure le FCFA.
Des tentatives de résolution de la crise sont préconisées çà et là. Le camp Gbagbo propose un recomptage des voix. Qu’est-ce que vous dites par rapport à cette proposition ?
C’est une proposition erronée et personne ne va entrer dans ce schéma. Nous avons des informations sur les falsifications des PV et documents électoraux. Le recomptage ne se pose pas. Le Président du conseil Constitutionnel a les mêmes chiffres que la CEI et les autres acteurs du processus électoral.
Un comité d’Expert de l’UA vient de séjourner au pays dans le cadre d’une évaluation de la situation post-crise. Quelles sont vos remarques par rapport à cette mission ?
Tout d’abord, il est bon de préciser que cette mission n’avait pas sa place, après avoir reconnu la victoire du Dr Alassane Ouattara. Mais quand on recherche la paix, le bon sens voudrait qu’on accorde une chance à toutes formes de solutions aux règlements du conflit. Ce que nos Experts sont venus faire ne peut être qu’une constatation des faits et non une évaluation. Le comité d’Expert, a une marge de manœuvre très réduite. Les positions sont telles que rien ne pourra convaincre les deux camps. Nous sommes dans une logique de confrontation. Peut-être que l’UA veut faire gagner du temps à Gbagbo sinon, je ne comprends pas ces tergiversations.
Mais L’UA parle de ‘’décisions contraignantes’’ pour les deux parties.
L’UA n’est pas suffisamment forte pour prendre des ‘’décisions contraignantes’’ et ne peut pas aller contre l’UE, les USA, la France, la CEDEAO etc.
Le camp Gbagbo crie victoire parce que leur proposition semblerait-il a été acceptée, celle de mettre un comite d’évaluation en place.
C’est un leurre. Gbagbo a proposé un comité d’évaluation, or, celui que l’UA a envoyé en Côte d’Ivoire est un comité de constatation, puisque le président Alasane Ouattara est reconnu par l’UA. Mieux, Gbagbo avait proposé que ses amis Chinois et Russes soient dans ce comité. Mais vous constatez que ce sont les Africains qui lui diront de quitter le pouvoir et là, il est tenu de partir. Les problèmes africains seront réglés par les Africains.
Vos impressions sur les violations massives des Droits humains en Côte d’Ivoire.
La première violation des Droits humains en Côte d’Ivoire, c’est la confiscation du pouvoir par Gbagbo qui prive le Président Ouattara de se mettre au service de la nation. Les tueries, les viols, les disparitions, la confiscation des libertés sont des actes à condamner. Vous savez, je l’ai déjà dit, Gbagbo prospère dans les eaux troubles. Il faut prendre des mesures idoines pour mettre fin à toutes ces exactions.
Le gouvernement Aké N’gbo rassure les Ivoiriens que les salaires seront payés. Quelles analyses faites-vous au regard des sanctions de l’UE et le gel des avoirs de certains dignitaires du régime ?
De quel régime parlez-vous? Il n’ y a pas d’autre régime que celui d’ADO. Que les gens arrêtent de spéculer sur les salaires. La vie d’une Nation ne s’arrête pas au paiement des salaires. Il ya le fonctionnement de l’administration et les programmes de développement. Gbagbo peut payer ses fonctionnaires, mais le pays accusera un retard du fait de l’entêtement d’un homme. Donc, il ne faut pas attendre que les salaires manquent pour réagir. Gbagbo est prêt d’endetter le pays auprès de ses soutiens tapis dans l’ombre pour rester au pouvoir. Il faut que les sanctions continuent de tomber et qu’elles soient accompagnées de mesures fortes et chercher sur le territoire national tous ceux qui seront poursuivis par la CPI.
On reproche aux différentes médiations d’être partisanes. Que pensez-vous de ces accusations ?
Il faut éviter à la Côte d’Ivoire soit un champ d’expérimentation en médiations. Il ya eu des émissaires qui sont venus dire à Gbagbo de quitter le pouvoir. Les partisans de Gbagbo peuvent en juger autrement, c’est leur problème. Je rappelle qu’au stade où ADO est arrivé, il n’est plus question de parler de négociation ou de médiation. Il s’agit de rendre effectif le pouvoir au Dr Alassane Ouattara. Le reste n’est que de la diversion. L’Union Africaine apprendra à ses dépens lorsqu’elle viendra nous dire autre chose.
La société civile en Côte d’Ivoire est-elle une crédibilité ?
Chez nous, en Côte d’Ivoire, il n’ya pas de societé civile. Il ya une societé civile politisée. Qui évolue en fonction de ses intérêts. J’ai été très étonné de certains intellectuels qui se disaient membre de la societé civile et qui ont basculé aux premières heures de la crise, dans un camp. Au nom de l’argument fallacieux du respect de la Constitution. Nous avons en chez nous un camp qui obéit et un camp qui désobéit à la Constitution. On ne cherche pas à savoir pourquoi d’autres désobéissent à la Constitution.
Nous allons terminer l’entretien par les pays qui soutiennent Gbagbo. Votre point de vue sur l’Afrique du Sud, l’Angola et le Ghana pour ne citer que ceux-là…
Vous savez, les pays n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts. L’Afrique du Sud n’est pas en Côte d’Ivoire pour avoir seulement une place au Conseil de Sécurité à l’ONU. Elle y est pour des raisons économiques. Si on refuse la colonisation occidentale nous aurons la colonisation sud-africaine. Quant au Ghana, il faut dire que le Ghana souffre du leadership ivoirien. Et tous, sont convaincus qu’avec le Président Ouattara, tous les bailleurs de fonds qui sont allés au Ghana au plus fort de la crise reviendront investir chez nous. Pour l’Angola, c’est un pays récalcitrant qui se plaît dans les conflits pour tester toujours son armée.
Interviex réalisée par
Patrick De Séry