Le 16 décembre dernier Tiébissou et les localités environnantes ont été secouées par de violents combats entre les FDS et les FAFN. Depuis lors, la peur et l’angoisse composent la ‘’ration quotidienne des populations’’. Témoignage du Dr Koffi Luc, Maire de Tiébissou.
“Ô misère, ô mahleur, ô détresse ! Tiébissou qu’as –tu-fait pour attirer sur toi tant de tristes sorts pour que tes populations des villes et villages, à intervalles répétés, depuis la crise militaro-politique de septembre 2002, se voient servir comme ration quotidienne les tourments, la peur, l’angoisse et les larmes? »
Voilà ce que murmurent, disent et chantent, les habitants de Tiébissou, qui depuis le 16 décembre dernier, ont encore été secoués par des tirs de canons et autres armes lourdes, à l’entrée Nord de la ville, précisément à Yaakro, village situé à 5 km de la localité.
Voilà une ville et sa région qui, depuis l’éclatement de la guerre, en septembre 2002, porte des appellations telles que « zone de front », « zone tampon » et aujourd’hui, « zone de combat »
Le jeudi 10 février dernier « Le Mandat » a rencontré le Maire de ladite cité, Dr LUC KOFFI pour savoir comment Tiébissou vit la crise post-électorale : « Nous vivons très mal à Tiébissou, cette crise post-électorale », a-t-il lancé promptement. Le ton de l’autorité municipale était très amer, traduisant en tout cas, la consternation d’une population désemparée qui ne comprend pas pourquoi c’est elle qui chaque fois paye un lourd tribut des affrontements armés.
Yaakro –Koffi Kouassikro et ‘’Campus’’ abandonnés
Depuis le combat ‘’surprise’’ (parce que, inattendu) entre les FDS,(armée du Sud et les FAFN(armée du Nord), le village de Yaakro, situé à cinq kilomètres de la ville de Tiébissou, sert de base aux FDS. Cette présence qui augure des lendemains incertains, a provoqué le déplacement des villageois. Deux autres villages de la commune à savoir : KOFFI Kouassikro et ‘’Campus’’, ont connu le même sort. Tous leurs habitants sont partis et ces trois villages sont vides. On n’y trouve quelques malheureux animaux, qui ne réalisent pas le danger auquel ils s’exposent et qui y gambadent encore ! « Nous, on ne connaît pas la peur comme nos maîtres ;
on ne prend la fuite que lorsque nous sommes effrayés » semblent bêler ces animaux qui n’ont pas les mêmes soucis que les hommes. Laissons-les là-bas et occupons-nous de nos semblables.
Mobilisation des autorités municipales, mais les moyens sont insuffisants
« Nous, autorités municipales avons le devoir d’assister tous les déplacés qui sont pour le moment accueillis par d’autres villages et la ville de Tiébissou», fait remarquer Dr LUC KOFFI, Maire de Tiébissou, qui remercie les quelque, 220 foyers qui ont accueilli fraternellement leurs frères réfugiés dans leur propre zone.
La Mairie de Tiébissou, selon Dr LUC KOFFI, fait tout ce qui est humainement possible pour apporter assistance (des vivres et non-vivres), à ces déplacés « qui ne doivent pas se considérer comme des martyrs sans soutiens ».
Le premier responsable de la commune regrette toutefois que les moyens dont la Mairie dispose, sont insuffisants par rapport aux besoins réels des populations déplacées. C’est pourquoi, il est entré en contact avec des organisations humanitaires et autres œuvres caritatives en Côte d’Ivoire.
Des mines anti-personnelles dans la zone ?
Le Maire de Tiébissou, avec une réelle amertume, fait état des rumeurs persistantes, selon lesquelles, des mines anti-personnelles sont enfouies, dans la zone, notamment aux abords des villages et de la ville de Tiébissou.
« Si ces affirmations venaient à se confirmer, on comprend l’angoisse dans laquelle nous nous trouverions », fait remarquer Docteur Luc Koffi pour qui, « il est urgent qu’une enquête sérieuse soit menée par des forces impartiales, pour que nos populations sachent à quoi s’en tenir».
Le premier Magistrat de Tiébissou pense que, s’il y a véritablement des mines anti-personnelles dans la zone, des opérations de désarmorcement de ces mines, seront rapidement entreprises, pour que, souligne-t-il, « ces déplacés puissent retourner dans leurs villages respectifs ».
Revenant sur l’urgence d’une enquête sur l’existence ou non de mines anti- personnelles dans la zone, le Maire de Tiébissou soutient que : « Nous insistons sur cette enquête, afin que la situation sont clarifiée et que les populations concernées soient situées. » Docteur Luc Koffi dit sa préoccupation devant la volonté et le désir ardent des déplacés de retourner chez eux, parce que, pour eux, c’est bien chez soi qu’on trouve mieux le bonheur. Pour lui, tout doit être mis en œuvre pour éviter que ces populations soient contraintes de demeurer encore longtemps dans les conditions précaires actuelles.
Activités économiques paralysées
Une des conséquences immédiates de la crise post-électorale ivoirienne, c’est la paralysie des activités économiques au niveau de Tiébissou. Les effets sont visibles et déplorables dans tous les secteurs économiques, sur les marchés et dans les foyers.
« Nous vivons mal cette crise post-électorale, aggravée par la situation actuelle à Yaakro du fait des affrontements armés qui ont provoqué la fuite des populations des villages de Koffi Kouassikro du sous- quartier ‘’Campus’’ et bien sûr de Yaakro», s’est indigné le Docteur Luc Koffi.
L’année agricole 2011 hypothéquée ?
L’interrogation est sur toutes les lèvres en ce moment à Tiébissou : « Nous abordons la période de démarrage des travaux champêtres, au titre de l’année 2011, et si rien n’est fait rapidement, pour trouver une solution au sujet de la présence ou non des mines anti-personnelles dans la brousse, les paysans ne pourront pas entreprendre leurs travaux champêtres », dixit le Maire de Tiébissou, visiblement dépité.
Comme on le voit, les populations de Tiébissou vivent l’angoisse jours et nuits, à l’idée qu’à tout moment, elles peuvent se trouver ‘’entre deux feux’’ qu’allumeraient les FDS, l’armée du Sud et les FAFN celle du Nord. En tout cas, personne dans ces localités ne veut voir la reprise de la guerre et subir le martyr, comme ce fut le cas en 2002. C’est pourquoi, individuellement ou collectivement, on croise les doigts et on prie à chaque instant.
Suggestions des populations
La présence actuelle des FDS à Yaakro est traumatisante pour les innocentes populations », indique KOUADIO Félix qui ajoute que leur départ de Tiébissou est même réclamé par tout le village.
« Il faut mettre fin à ce voisinage très risqué » dit-on là-bas. La deuxième suggestion, c’est le déminage de la zone, si effectivement les mines anti- personnelles ont été posées dans les broussailles.
K.A
“Ô misère, ô mahleur, ô détresse ! Tiébissou qu’as –tu-fait pour attirer sur toi tant de tristes sorts pour que tes populations des villes et villages, à intervalles répétés, depuis la crise militaro-politique de septembre 2002, se voient servir comme ration quotidienne les tourments, la peur, l’angoisse et les larmes? »
Voilà ce que murmurent, disent et chantent, les habitants de Tiébissou, qui depuis le 16 décembre dernier, ont encore été secoués par des tirs de canons et autres armes lourdes, à l’entrée Nord de la ville, précisément à Yaakro, village situé à 5 km de la localité.
Voilà une ville et sa région qui, depuis l’éclatement de la guerre, en septembre 2002, porte des appellations telles que « zone de front », « zone tampon » et aujourd’hui, « zone de combat »
Le jeudi 10 février dernier « Le Mandat » a rencontré le Maire de ladite cité, Dr LUC KOFFI pour savoir comment Tiébissou vit la crise post-électorale : « Nous vivons très mal à Tiébissou, cette crise post-électorale », a-t-il lancé promptement. Le ton de l’autorité municipale était très amer, traduisant en tout cas, la consternation d’une population désemparée qui ne comprend pas pourquoi c’est elle qui chaque fois paye un lourd tribut des affrontements armés.
Yaakro –Koffi Kouassikro et ‘’Campus’’ abandonnés
Depuis le combat ‘’surprise’’ (parce que, inattendu) entre les FDS,(armée du Sud et les FAFN(armée du Nord), le village de Yaakro, situé à cinq kilomètres de la ville de Tiébissou, sert de base aux FDS. Cette présence qui augure des lendemains incertains, a provoqué le déplacement des villageois. Deux autres villages de la commune à savoir : KOFFI Kouassikro et ‘’Campus’’, ont connu le même sort. Tous leurs habitants sont partis et ces trois villages sont vides. On n’y trouve quelques malheureux animaux, qui ne réalisent pas le danger auquel ils s’exposent et qui y gambadent encore ! « Nous, on ne connaît pas la peur comme nos maîtres ;
on ne prend la fuite que lorsque nous sommes effrayés » semblent bêler ces animaux qui n’ont pas les mêmes soucis que les hommes. Laissons-les là-bas et occupons-nous de nos semblables.
Mobilisation des autorités municipales, mais les moyens sont insuffisants
« Nous, autorités municipales avons le devoir d’assister tous les déplacés qui sont pour le moment accueillis par d’autres villages et la ville de Tiébissou», fait remarquer Dr LUC KOFFI, Maire de Tiébissou, qui remercie les quelque, 220 foyers qui ont accueilli fraternellement leurs frères réfugiés dans leur propre zone.
La Mairie de Tiébissou, selon Dr LUC KOFFI, fait tout ce qui est humainement possible pour apporter assistance (des vivres et non-vivres), à ces déplacés « qui ne doivent pas se considérer comme des martyrs sans soutiens ».
Le premier responsable de la commune regrette toutefois que les moyens dont la Mairie dispose, sont insuffisants par rapport aux besoins réels des populations déplacées. C’est pourquoi, il est entré en contact avec des organisations humanitaires et autres œuvres caritatives en Côte d’Ivoire.
Des mines anti-personnelles dans la zone ?
Le Maire de Tiébissou, avec une réelle amertume, fait état des rumeurs persistantes, selon lesquelles, des mines anti-personnelles sont enfouies, dans la zone, notamment aux abords des villages et de la ville de Tiébissou.
« Si ces affirmations venaient à se confirmer, on comprend l’angoisse dans laquelle nous nous trouverions », fait remarquer Docteur Luc Koffi pour qui, « il est urgent qu’une enquête sérieuse soit menée par des forces impartiales, pour que nos populations sachent à quoi s’en tenir».
Le premier Magistrat de Tiébissou pense que, s’il y a véritablement des mines anti-personnelles dans la zone, des opérations de désarmorcement de ces mines, seront rapidement entreprises, pour que, souligne-t-il, « ces déplacés puissent retourner dans leurs villages respectifs ».
Revenant sur l’urgence d’une enquête sur l’existence ou non de mines anti- personnelles dans la zone, le Maire de Tiébissou soutient que : « Nous insistons sur cette enquête, afin que la situation sont clarifiée et que les populations concernées soient situées. » Docteur Luc Koffi dit sa préoccupation devant la volonté et le désir ardent des déplacés de retourner chez eux, parce que, pour eux, c’est bien chez soi qu’on trouve mieux le bonheur. Pour lui, tout doit être mis en œuvre pour éviter que ces populations soient contraintes de demeurer encore longtemps dans les conditions précaires actuelles.
Activités économiques paralysées
Une des conséquences immédiates de la crise post-électorale ivoirienne, c’est la paralysie des activités économiques au niveau de Tiébissou. Les effets sont visibles et déplorables dans tous les secteurs économiques, sur les marchés et dans les foyers.
« Nous vivons mal cette crise post-électorale, aggravée par la situation actuelle à Yaakro du fait des affrontements armés qui ont provoqué la fuite des populations des villages de Koffi Kouassikro du sous- quartier ‘’Campus’’ et bien sûr de Yaakro», s’est indigné le Docteur Luc Koffi.
L’année agricole 2011 hypothéquée ?
L’interrogation est sur toutes les lèvres en ce moment à Tiébissou : « Nous abordons la période de démarrage des travaux champêtres, au titre de l’année 2011, et si rien n’est fait rapidement, pour trouver une solution au sujet de la présence ou non des mines anti-personnelles dans la brousse, les paysans ne pourront pas entreprendre leurs travaux champêtres », dixit le Maire de Tiébissou, visiblement dépité.
Comme on le voit, les populations de Tiébissou vivent l’angoisse jours et nuits, à l’idée qu’à tout moment, elles peuvent se trouver ‘’entre deux feux’’ qu’allumeraient les FDS, l’armée du Sud et les FAFN celle du Nord. En tout cas, personne dans ces localités ne veut voir la reprise de la guerre et subir le martyr, comme ce fut le cas en 2002. C’est pourquoi, individuellement ou collectivement, on croise les doigts et on prie à chaque instant.
Suggestions des populations
La présence actuelle des FDS à Yaakro est traumatisante pour les innocentes populations », indique KOUADIO Félix qui ajoute que leur départ de Tiébissou est même réclamé par tout le village.
« Il faut mettre fin à ce voisinage très risqué » dit-on là-bas. La deuxième suggestion, c’est le déminage de la zone, si effectivement les mines anti- personnelles ont été posées dans les broussailles.
K.A