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Politique Publié le samedi 12 février 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Couvre-feu à Abobo et Anyama / La Commission Nationale des Droits de l’Homme: ‘’La mesure porte atteinte à la liberté d’aller et de venir’’

Les droits humains sont vivement éprouvés en Côte d’Ivoire depuis le début de la crise postélectorale le 28 novembre 2010. Dans une déclaration en date du mercredi 09 février 2011, la présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (Cndhci) tire la sonnette d’alarme.

Selon Mme Victorine Wodié, la crise sociopolitique consécutive au second tour du scrutin présidentiel outre ses répercussions au plan politique, a engendré de nombreuses violations des droits de l’Homme. Avec des pertes en vies humaines, des blessés graves, des dégâts matériels importants et une destruction du tissu économique et social. « La Cndhci, tout en déplorant les atteintes au droit à la vie voudrait attirer l’attention des uns et des autres sur les violations des droits économiques et sociaux engendrés d’une part par les sanctions économiques imposées à l’Etat de Côte d’Ivoire et du fait des actes de désobéissance civile d’autre part », indique Mme Wodié. Au titre des sanctions économiques décidées par des partenaires au développement ainsi que par des institutions financières sous-régionales et internationales, l’organisation ivoirienne en charge de la veille sur les droits humains note qu’elles ont des conséquences dramatiques sur des pans importants de l’économie nationale. « L’on assiste à des fermetures d’usines et d’entreprises avec leur lot de pertes d’emploi, de mesures de chômage technique, de pauvreté et de misère généralisées. Le dérèglement du système bancaire affecte profondément l’organisation de la vie économique et sociale : les clients (particuliers et entreprises) éprouvent de grandes difficultés à disposer de leurs avoirs », relève la Cndhci. Avant de relever que les contrecoups que subissent les systèmes éducatifs et sanitaires du fait de cette crise. Sur ce point, la Cndhci fait remarquer que la consigne de désobéissance civile et les déplacements d’enseignants et des prestataires de soins des zones CNO entravent le fonctionnement normal des structures éducatives et sanitaires.

Sur le volet sécuritaire, la Cndhci note que, l’instauration d’un couvre-feu maintes fois prolongé dans les communes d’Abobo et d’Anyama constitue une violation des droits humains. Notamment, la liberté de circuler. « Les communes d’Abobo et d’Anyama sont depuis le 12 janvier 2011 frappées par des mesures de couvre-feu. Tout en comprenant les impératifs de sécurité à l’origine de telles décisions, il importe de relever que celles-ci portent atteinte non seulement à la liberté d’aller et de venir des habitants de ces communes. Mais également à leurs droits sociaux et économiques : les travailleurs et les commerçants sont contraints de regagner plus tôt leurs domiciles, les activités commerciales nocturnes y sont durablement affectées. La Cndhci rappelle aux autorités militaires qu’il est possible de concilier les exigences de sécurité et la liberté de la population », ajoute l’organisation. Faisant le constat que, les sanctions économiques, les actes de désobéissance civile et les mesures de couvre-feu pénalisent la population dans son ensemble et plus particulièrement les couches sociales les plus défavorisées, la Cndhci lance « un appel pressant aux parties impliquées dans le conflit à tout mettre en œuvre pour une sortie de crise pacifique et rapide ».

M T Traoré
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