« La guerre en Côte d’Ivoire est inévitable », a déclaré, le 10 février 2011, au journal français « Libération » Seydou Koné alias Alpha Blondy, 58 ans. La star ivoirienne de reggae de renommée internationale, avait demandé, le 16 décembre 2010, à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Depuis, l’annonce des résultats de la présidentielle du 28 novembre 2011, c`est une crise sans précédent qui paralyse le pays et polarise dangereusement les esprits. A tel point qu`Alpha Blondy pense que la guerre est "inévitable, voire inéluctable". Au regard de l’environnement qui prévaut en ce moment, des déclarations qui sont faites dans les deux camp opposés, sans jouer les prophètes de malheur, force est de constater que les pièces du puzzle pour une explosion sont en train de se rassembler.
Chaque jour qui passe voit l’horizon s’assombrir et les positions tranchées des deux camps sont de nature à amener la communauté internationale laisser les Ivoiriens régler leur conflit, comme bon leur semble. Déjà, dans un camp comme dans l’autre, on semble se résigner à la fatalité. Et il n’est pas certain que « les décisions contraignantes » de l’UA qui sont attendues en fin février soient acceptées par les deux camps. Blé Goudé a sonné l’alerte samedi. Pas question de toucher à Gbagbo et à la constitution, a-t-il mis en garde lors d’un meeting à Agboville. De son côté, le Premier ministre de Ouattara, Soro Guillaume, a annoncé « une révolution » généralisée en Côte d’Ivoire à partir du 21 février 2011 pour faire partir Laurent Gbagbo du palais présidentiel. Une révolution qu’il veut à la tunisienne et à l’égyptienne qui a entrainé, les chutes de Ben Ali et Moubarak. Au Golf Hôtel, où Alassane Ouattara et son gouvernement sont retranchés, la tension est perceptible. Les nerfs sont en pelote pour passer à l’offensive. A Bouaké, dit-on, dans les casernes, les soldats sont en alerte maximale, prêts à passer à l’action… Dans un communiqué rendu public récemment, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition des partis pro-Ouattara, et l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) a estimé que la mission du panel des chefs d’Etat " est la dernière chance, pour sortir la Côte d`Ivoire de la crise par la voie pacifique". Le RHDP et les FN dénoncent "l`entêtement et l`obsession du pouvoir", soulignant que Ouattara, reconnu notamment par l`ONU et l`UA, "sera très bientôt installé au palais de la République". Le Rhdp est donc en train de se donner les moyens pour faire partir Gbagbo. Mais pour en arriver là, il va falloir « marcher » sur les jeunes patriotes. Samedi, au cours de son meeting à Agboville, Charles Blé Goudé n’a pas fait mystère de sa volonté de faire front à toute action tendant à « désacraliser le totem des Ivoiriens, en l’occurrence Laurent Gbagbo et la constitution. En Côte d’Ivoire, le totem de tous ceux qui sont venus des pays lointains (USA, Angleterre, France, Onu…) s’appelle Koudou Gbagbo Laurent.
On leur dit : faites vos enquêtes comme vous voulez mais Gbagbo, ne le touchez pas. La Constitution, n’y touchez pas ». Quiconque touchera, aussi bien à Gbagbo qu’à la Constitution, trouvera les patriotes sur son chemin. « Je voudrais dire aux Ivoiriens qu’ils soient à Guiglo, Duékoué, Dimbokro, partout sur l’ensemble du territoire : chacun d’entre eux est le gardien du temple. Et notre totem, c’est notre Constitution. S’ils y touchent, avant même que je ne prenne la parole, je vous demande de vous révolter partout où vous êtes. Je serai moi-même à la tête du mouvement », a-t-il galvanisé la foule. On peut bien l’imaginer. Les semaines à venir seront déterminantes. Au moins 296 personnes ont déjà trouvé la mort au cours de violences post-électorales en Côte d`Ivoire depuis la mi-décembre, avait annoncé jeudi dernier la mission des Nations unies dans le pays. L`Onu a fait état de 22 morts à Abidjan durant la semaine écoulée. "Cela porte à plus de 296 les personnes tuées depuis la mi-décembre", avait déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l`Onuci.
Armand B. DEPEYLA
Chaque jour qui passe voit l’horizon s’assombrir et les positions tranchées des deux camps sont de nature à amener la communauté internationale laisser les Ivoiriens régler leur conflit, comme bon leur semble. Déjà, dans un camp comme dans l’autre, on semble se résigner à la fatalité. Et il n’est pas certain que « les décisions contraignantes » de l’UA qui sont attendues en fin février soient acceptées par les deux camps. Blé Goudé a sonné l’alerte samedi. Pas question de toucher à Gbagbo et à la constitution, a-t-il mis en garde lors d’un meeting à Agboville. De son côté, le Premier ministre de Ouattara, Soro Guillaume, a annoncé « une révolution » généralisée en Côte d’Ivoire à partir du 21 février 2011 pour faire partir Laurent Gbagbo du palais présidentiel. Une révolution qu’il veut à la tunisienne et à l’égyptienne qui a entrainé, les chutes de Ben Ali et Moubarak. Au Golf Hôtel, où Alassane Ouattara et son gouvernement sont retranchés, la tension est perceptible. Les nerfs sont en pelote pour passer à l’offensive. A Bouaké, dit-on, dans les casernes, les soldats sont en alerte maximale, prêts à passer à l’action… Dans un communiqué rendu public récemment, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition des partis pro-Ouattara, et l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) a estimé que la mission du panel des chefs d’Etat " est la dernière chance, pour sortir la Côte d`Ivoire de la crise par la voie pacifique". Le RHDP et les FN dénoncent "l`entêtement et l`obsession du pouvoir", soulignant que Ouattara, reconnu notamment par l`ONU et l`UA, "sera très bientôt installé au palais de la République". Le Rhdp est donc en train de se donner les moyens pour faire partir Gbagbo. Mais pour en arriver là, il va falloir « marcher » sur les jeunes patriotes. Samedi, au cours de son meeting à Agboville, Charles Blé Goudé n’a pas fait mystère de sa volonté de faire front à toute action tendant à « désacraliser le totem des Ivoiriens, en l’occurrence Laurent Gbagbo et la constitution. En Côte d’Ivoire, le totem de tous ceux qui sont venus des pays lointains (USA, Angleterre, France, Onu…) s’appelle Koudou Gbagbo Laurent.
On leur dit : faites vos enquêtes comme vous voulez mais Gbagbo, ne le touchez pas. La Constitution, n’y touchez pas ». Quiconque touchera, aussi bien à Gbagbo qu’à la Constitution, trouvera les patriotes sur son chemin. « Je voudrais dire aux Ivoiriens qu’ils soient à Guiglo, Duékoué, Dimbokro, partout sur l’ensemble du territoire : chacun d’entre eux est le gardien du temple. Et notre totem, c’est notre Constitution. S’ils y touchent, avant même que je ne prenne la parole, je vous demande de vous révolter partout où vous êtes. Je serai moi-même à la tête du mouvement », a-t-il galvanisé la foule. On peut bien l’imaginer. Les semaines à venir seront déterminantes. Au moins 296 personnes ont déjà trouvé la mort au cours de violences post-électorales en Côte d`Ivoire depuis la mi-décembre, avait annoncé jeudi dernier la mission des Nations unies dans le pays. L`Onu a fait état de 22 morts à Abidjan durant la semaine écoulée. "Cela porte à plus de 296 les personnes tuées depuis la mi-décembre", avait déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l`Onuci.
Armand B. DEPEYLA