L'administration du président ivoirien, Laurent Gbagbo, resserre l'étau sur la presse. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré aujourd'hui, suite à l'accaparation par M. Gbagbo de l'organe de régulation de la presse écrite qui était pourtant connu pour son impartialité, et la décision du régulateur des médias audiovisuels cette semaine de retirer la licence de radiodiffusion de la station des Nations Unies en Cote d'Ivoire.
Le président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), Franc Andersson Kouassi a déclaré au CPJ ce jeudi que la Côte-d'Ivoire reprenait les 13 fréquences qu'elle avait assignées à la station d'information ONUCI FM, conformément à une déclaration de M. Gbagbo, en date du 18 décembre, demandant le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Auparavant, lors d'une conférence de presse à Abidjan, la capitale économique du pays, le porte-parole de l'ONUCI, Hamadoun Touré, avait déclaré aux journalistes que la mission n'a pas été officiellement informée de cette décision, selon une transcription obtenue par le CPJ. La station émettait encore en fin de journée, selon des journalistes locaux. L'ONUCI, qui a reconnu le rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara, comme le président élu de la Côte d'Ivoire depuis le second tour de la présidentielle de novembre 2010, a maintes fois rejeté les accusations de partialité de l'administration de M. Gbagbo.
Toujours dans le cadre d'une lutte continue pour le pouvoir et le contrôle des médias, M. Gbagbo a publié le 4 février un décret qui a limogé le président du Conseil national de la presse (CNP), et dissout sa direction, selon des médias. En vertu des lois ivoiriennes, le président du CNP, qui est nommé par décret présidentiel pour un mandat de trois ans, ne peut être renvoyé que pour faute professionnelle, selon des recherches du CPJ. Toutefois, le président évincé de ce Conseil, le journaliste chevronné Eugène Dié Kacou, a déclaré au CPJ qu'il a été renvoyé sans explication avant l'expiration de son mandat en 2012. M. Kacou a d'ailleurs déclaré que depuis décembre 2010, le gouvernement de Gbagbo le pressait de suspendre définitivement les journaux proches de l'opposition soutenant Ouattara, le rival de M. Gbagbo. Des journalistes locaux ont dit au CPJ que la nouvelle direction du CNP, nommée par un décret en date du 7 février, est sans doute composée d'alliés de M. Gbagbo. "Sous couvert de la régulation des médias, l'administration de M. Gbagbo semble vouloir museler ses détracteurs dans la presse", a déclaré le coordonnateur du plaidoyer du CPJ, Mohamed Keita. "Nous mettons Laurent Gbagbo en garde contre un glissement vers la censure politique, ce qui constituerait le piétinement par Gbagbo de la constitution ivoirienne, un document qu'il jure au monde de défendre. Nous demandons au CNCA de revenir sur leur décision de retirer la licence de radiodiffusion de l'ONUCI FM", a-t-il martelé.
www.cpj.org
Le président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), Franc Andersson Kouassi a déclaré au CPJ ce jeudi que la Côte-d'Ivoire reprenait les 13 fréquences qu'elle avait assignées à la station d'information ONUCI FM, conformément à une déclaration de M. Gbagbo, en date du 18 décembre, demandant le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Auparavant, lors d'une conférence de presse à Abidjan, la capitale économique du pays, le porte-parole de l'ONUCI, Hamadoun Touré, avait déclaré aux journalistes que la mission n'a pas été officiellement informée de cette décision, selon une transcription obtenue par le CPJ. La station émettait encore en fin de journée, selon des journalistes locaux. L'ONUCI, qui a reconnu le rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara, comme le président élu de la Côte d'Ivoire depuis le second tour de la présidentielle de novembre 2010, a maintes fois rejeté les accusations de partialité de l'administration de M. Gbagbo.
Toujours dans le cadre d'une lutte continue pour le pouvoir et le contrôle des médias, M. Gbagbo a publié le 4 février un décret qui a limogé le président du Conseil national de la presse (CNP), et dissout sa direction, selon des médias. En vertu des lois ivoiriennes, le président du CNP, qui est nommé par décret présidentiel pour un mandat de trois ans, ne peut être renvoyé que pour faute professionnelle, selon des recherches du CPJ. Toutefois, le président évincé de ce Conseil, le journaliste chevronné Eugène Dié Kacou, a déclaré au CPJ qu'il a été renvoyé sans explication avant l'expiration de son mandat en 2012. M. Kacou a d'ailleurs déclaré que depuis décembre 2010, le gouvernement de Gbagbo le pressait de suspendre définitivement les journaux proches de l'opposition soutenant Ouattara, le rival de M. Gbagbo. Des journalistes locaux ont dit au CPJ que la nouvelle direction du CNP, nommée par un décret en date du 7 février, est sans doute composée d'alliés de M. Gbagbo. "Sous couvert de la régulation des médias, l'administration de M. Gbagbo semble vouloir museler ses détracteurs dans la presse", a déclaré le coordonnateur du plaidoyer du CPJ, Mohamed Keita. "Nous mettons Laurent Gbagbo en garde contre un glissement vers la censure politique, ce qui constituerait le piétinement par Gbagbo de la constitution ivoirienne, un document qu'il jure au monde de défendre. Nous demandons au CNCA de revenir sur leur décision de retirer la licence de radiodiffusion de l'ONUCI FM", a-t-il martelé.
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