Le président Laurent Gbagbo n’est pas si isolé qu’on veuille le faire croire. Son combat pour la «souveraineté de la Côte d’Ivoire» trouve des soutiens partout dans le monde. En France c’est au sein du Front national qu’il a trouvé un écho favorable. Cela va peut-être étonner certains pour qui le parti nationaliste français renvoie à une France repliée sur elle-même, nombriliste, voire raciste.
Une perception de nationalisme que rejette Marine Le Pen, la vice- présidente du Front national ( l’entretien a été réalisé une semaine avant qu’elle ne soit élue présidente du Front national). Dans cet entretien exclusif qu’elle nous a accordé, elle explique le nationalisme comme «le droit imprescriptible des peuples libres et souverains à disposer d’eux-mêmes. Alors, comment pouvait-il en être autrement pour la Côte d’Ivoire qui a acquis la souveraineté depuis 50 ans déjà ? Selon Marine Le Pen, ce qui est valable pour le peuple français l’est tout autant pour le peuple ivoirien.
Car souligne-t-elle, «le Front national a toujours été aux côtés des peuples qui se battent pour faire respecter leur souveraineté et leur liberté». C’est à travers ce prisme qu’il faut donc comprendre la condamnation par la présidente du Front national de l’ingérence de la France dans la crise ivoirienne, notamment la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur d’Alassane Dramane Ouattara. «La position de Nicolas Sarkozy est une faute politique», déclare-t-elle. En effet, selon Marine Le Pen, il n’appartient pas à l’Etat français, pas plus qu’à la communauté internationale, de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. L’écheveau ivoirien doit être réglé par le dialogue, la diplomatie, la négociation et la concertation et par les Ivoiriens eux-mêmes d’abord, indique la présidente du Front national, écartant ainsi tout recours à la force. L’option militaire, avertit Marine Le Pen, mettrait en danger la vie des milliers d’Ivoiriens et de ressortissants étrangers. Mais également, elle contribuerait à un déplacement massif des populations dont certains pourraient atterrir de manière illégale en Europe. Permettre aux populations africaines de rester chez elles est, de l’avis de Marine Le Pen, le meilleur moyen d’aider l’Afrique à se développer. Et non en privant les Etats africains de leurs élites intellectuelles et économiques dans le cadre d’une «immigration choisie»(politique de Sarkozy), aussi immorale que contre-productive.
En fait, Marine Le Pen prône un autre type de relation entre la France et l’Afrique qui jure d’avec la nébuleuse françafrique. Surtout que, estime -t-elle, la France n’a plus l’aura ni la puissance qui fut la sienne en Afrique. Avocate et femme politique, Marion Anne Perrine Le Pen, dite Marine Le Pen, est née le 5 Août 1968 à Neuilly-sur Seine (Hauts-de- Seine). Elle est entrée en politique à l’âge de 18 ans en adhérant au Front national, parti dans lequel elle occupait l’un des deux postes de vice-président exécutif avant d’être élue présidente, recemment.
*En Côte d’Ivoire, la position de la France de Sarkozy en faveur d’un des protagonistes, Alassane Ouattara en l’occurrence, fait craindre le pire. Selon le Hcr, 22.000 refugiés ivoiriens ont déjà quitté leur pays. Certains peuvent se retrouver en France en passant par des voies illégales. Qu’en pensez-vous ?
C’est tout le drame né de l’inconséquence et de l’irresponsabilité du gouvernement français dans ce dossier. Ces prises de position à l’emporte-pièce jettent de l’huile sur le feu et contribuent au déplacement de populations qui sont un problème pour la Côte d’Ivoire, pour les pays voisins aux économies fragiles, mais également pour les pays européens dont la France qui peuvent faire face à un afflux de réfugiés.
*Le président Sarkozy a déclaré à Saint Dizier (Haute Marne) que le choix du peuple ivoirien, c’est Alassane Ouattara. Cette position ne risque-t-elle pas de compliquer davantage la situation ?
La position de Nicolas Sarkozy est une faute politique à double titre : Elle fait passer la France pour une puissance coloniale, ce qu’elle n’est plus depuis 1960 et elle alimente le ressentiment d’une partie de la population à l’encontre de notre pays et de nos ressortissants présents en Côte d’Ivoire. Il n’appartient pas à Nicolas Sarkozy ni à la communauté Internationale de «choisir » le président de la Côte d’Ivoire, mais aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens seuls de décider de leur avenir politique.
*Vous avez, dès le début de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, condamné l’empressement du président Sarkozy à soutenir Alassane Ouattara. Pourquoi ?
Parce que dans ce genre de situation, la prudence doit toujours se substituer à l’emballement.
Lorsqu’on est un chef d’Etat responsable, ce que ne semble pas être Nicolas Sarkozy, on prend en compte la sécurité de nos milliers de ressortissants présents sur place, on prend la peine d’étudier sérieusement toutes les données du problème, sauf à avoir déjà choisi son camp. Il y a eu une élection présidentielle en Côte d’Ivoire dont le résultat est contesté par un des deux candidats. Le Conseil constitutionnel ivoirien a proclamé monsieur Gbagbo vainqueur après avoir invalidé une partie des votes dans certaines régions du pays. Il appartient à son adversaire qui conteste cette décision, d’engager un recours devant les instances juridiques compétentes et d’apporter les preuves qu’il n’y a eu ni fraudes massives ni violences dans les régions du Nord contrôlées par la rébellion des Forces nouvelles qui, en 2002, avaient tenté de renverser Laurent Gbagbo.
*Ne craignez-vous pas que l’option d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire agitée par la Cedeao et la communauté Internationale, ne favorise une émigration incontrôlée vers la France ?
Sur quels fondements juridiques la Cedeao ou la communauté internationale pourraient –elles décider d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire si ce n’est au risque de provoquer un véritable bain de sang et une guerre civile ? Comment la Cedeao pourrait-elle intervenir militairement en Côte d’Ivoire sous prétexte du maintien de la paix et du respect de la démocratie alors qu’elle n’a pas cru bon intervenir lors du coup d’Etat militaire mené par Saliou Djibo en février 2010 au Niger, pays membre de cette organisation ? Il ne peut y avoir deux poids deux mesures.
*Quelle devrait-être selon vous, l’attitude de la France et de la communauté internationale dans la crise Ivoirienne ?
Il n’appartient pas à l’Etat français pas plus qu’à la communauté internationale de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. A ceux qui soufflent sur les braises, attisant le feu des tensions inter communautaires, il serait bon de rappeler que la rhétorique va-t-en guerre met en péril la vie de dizaines de milliers d’ivoiriens et d’Européens. Seule la diplomatie, la négociation et la concertation sont à même de régler l’écheveau de la crise ivoirienne.
*A propos d’une éventuelle intervention militaire, le président Sarkozy a déclaré que la France n’a pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Elle traduit l’incohérence du discours présidentiel, son aspect irréfléchi et contradictoire. Comment Nicolas Sarkozy peut sérieusement dire aujourd’hui, que la France n’a pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire, après avoir lancé un ultimatum ahurissant à Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir. Ça n’a pas de sens !
*Alain Juppé a emboîté le pas à Nicolas Sarkozy en déclarant que «la France ne prendra pas l’initiative d’une intervention militaire». Comment analysez-vous ses propos par rapport à ceux du Président français ?
Je ne puis imaginer qu’ils n’aient pas été approuvés au préalable par Nicolas Sarkozy. C’est un retour en arrière par rapport aux propos belliqueux tenus par le chef de l’Etat dans les premiers jours de la crise ivoirienne, mais cela ne dissipe en rien le malaise suscité par l’interventionnisme de l’Elysée. Quoi qu’il en soit, la France n’a pas à intervenir militairement en Côte d’Ivoire, sauf à protéger nos compatriotes s’ils s’avéraient menacés ou en danger et que les autorités ivoiriennes ne puissent assurer leur sécurité.
*Que pensez- vous de l’alignement de Nicolas Sarkozy sur la position américaine en Côte d’Ivoire qui pourrait paraître contraire aux intérêts de la France ?
Est-ce véritablement une surprise ? L’alignement de la politique française sur celle de Washington est une constante depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.de la réintégration du commandement militaire de l’Otan, à l’engagement de nos forces en Afghanistan en passant par le soutien sans réserve au fédéralisme européen et à la mondialisation…La publication par Wikileaks des câbles diplomatiques du département d’Etat américain sont à ce titre sans équivoque. Nicolas Sarkozy y est présenté comme le «président le plus pro-américain depuis la seconde Guerre mondiale» très apprécié de la Maison Blanche pour son «libéralisme, son atlantisme, son communautarisme»(…)
…Dans cette logique, vous devez bien comprendre le combat que mène, en ce moment, la Côte d’Ivoire pour sa souveraineté. Le Front national a toujours été aux côtés des peuples qui se battent pour faire respecter leur souveraineté et leur liberté. Ce qui est valable pour le peuple français l’est tout autant pour le peuple ivoirien.
Telediaspora.net
Une perception de nationalisme que rejette Marine Le Pen, la vice- présidente du Front national ( l’entretien a été réalisé une semaine avant qu’elle ne soit élue présidente du Front national). Dans cet entretien exclusif qu’elle nous a accordé, elle explique le nationalisme comme «le droit imprescriptible des peuples libres et souverains à disposer d’eux-mêmes. Alors, comment pouvait-il en être autrement pour la Côte d’Ivoire qui a acquis la souveraineté depuis 50 ans déjà ? Selon Marine Le Pen, ce qui est valable pour le peuple français l’est tout autant pour le peuple ivoirien.
Car souligne-t-elle, «le Front national a toujours été aux côtés des peuples qui se battent pour faire respecter leur souveraineté et leur liberté». C’est à travers ce prisme qu’il faut donc comprendre la condamnation par la présidente du Front national de l’ingérence de la France dans la crise ivoirienne, notamment la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur d’Alassane Dramane Ouattara. «La position de Nicolas Sarkozy est une faute politique», déclare-t-elle. En effet, selon Marine Le Pen, il n’appartient pas à l’Etat français, pas plus qu’à la communauté internationale, de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. L’écheveau ivoirien doit être réglé par le dialogue, la diplomatie, la négociation et la concertation et par les Ivoiriens eux-mêmes d’abord, indique la présidente du Front national, écartant ainsi tout recours à la force. L’option militaire, avertit Marine Le Pen, mettrait en danger la vie des milliers d’Ivoiriens et de ressortissants étrangers. Mais également, elle contribuerait à un déplacement massif des populations dont certains pourraient atterrir de manière illégale en Europe. Permettre aux populations africaines de rester chez elles est, de l’avis de Marine Le Pen, le meilleur moyen d’aider l’Afrique à se développer. Et non en privant les Etats africains de leurs élites intellectuelles et économiques dans le cadre d’une «immigration choisie»(politique de Sarkozy), aussi immorale que contre-productive.
En fait, Marine Le Pen prône un autre type de relation entre la France et l’Afrique qui jure d’avec la nébuleuse françafrique. Surtout que, estime -t-elle, la France n’a plus l’aura ni la puissance qui fut la sienne en Afrique. Avocate et femme politique, Marion Anne Perrine Le Pen, dite Marine Le Pen, est née le 5 Août 1968 à Neuilly-sur Seine (Hauts-de- Seine). Elle est entrée en politique à l’âge de 18 ans en adhérant au Front national, parti dans lequel elle occupait l’un des deux postes de vice-président exécutif avant d’être élue présidente, recemment.
*En Côte d’Ivoire, la position de la France de Sarkozy en faveur d’un des protagonistes, Alassane Ouattara en l’occurrence, fait craindre le pire. Selon le Hcr, 22.000 refugiés ivoiriens ont déjà quitté leur pays. Certains peuvent se retrouver en France en passant par des voies illégales. Qu’en pensez-vous ?
C’est tout le drame né de l’inconséquence et de l’irresponsabilité du gouvernement français dans ce dossier. Ces prises de position à l’emporte-pièce jettent de l’huile sur le feu et contribuent au déplacement de populations qui sont un problème pour la Côte d’Ivoire, pour les pays voisins aux économies fragiles, mais également pour les pays européens dont la France qui peuvent faire face à un afflux de réfugiés.
*Le président Sarkozy a déclaré à Saint Dizier (Haute Marne) que le choix du peuple ivoirien, c’est Alassane Ouattara. Cette position ne risque-t-elle pas de compliquer davantage la situation ?
La position de Nicolas Sarkozy est une faute politique à double titre : Elle fait passer la France pour une puissance coloniale, ce qu’elle n’est plus depuis 1960 et elle alimente le ressentiment d’une partie de la population à l’encontre de notre pays et de nos ressortissants présents en Côte d’Ivoire. Il n’appartient pas à Nicolas Sarkozy ni à la communauté Internationale de «choisir » le président de la Côte d’Ivoire, mais aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens seuls de décider de leur avenir politique.
*Vous avez, dès le début de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, condamné l’empressement du président Sarkozy à soutenir Alassane Ouattara. Pourquoi ?
Parce que dans ce genre de situation, la prudence doit toujours se substituer à l’emballement.
Lorsqu’on est un chef d’Etat responsable, ce que ne semble pas être Nicolas Sarkozy, on prend en compte la sécurité de nos milliers de ressortissants présents sur place, on prend la peine d’étudier sérieusement toutes les données du problème, sauf à avoir déjà choisi son camp. Il y a eu une élection présidentielle en Côte d’Ivoire dont le résultat est contesté par un des deux candidats. Le Conseil constitutionnel ivoirien a proclamé monsieur Gbagbo vainqueur après avoir invalidé une partie des votes dans certaines régions du pays. Il appartient à son adversaire qui conteste cette décision, d’engager un recours devant les instances juridiques compétentes et d’apporter les preuves qu’il n’y a eu ni fraudes massives ni violences dans les régions du Nord contrôlées par la rébellion des Forces nouvelles qui, en 2002, avaient tenté de renverser Laurent Gbagbo.
*Ne craignez-vous pas que l’option d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire agitée par la Cedeao et la communauté Internationale, ne favorise une émigration incontrôlée vers la France ?
Sur quels fondements juridiques la Cedeao ou la communauté internationale pourraient –elles décider d’une intervention militaire en Côte d’Ivoire si ce n’est au risque de provoquer un véritable bain de sang et une guerre civile ? Comment la Cedeao pourrait-elle intervenir militairement en Côte d’Ivoire sous prétexte du maintien de la paix et du respect de la démocratie alors qu’elle n’a pas cru bon intervenir lors du coup d’Etat militaire mené par Saliou Djibo en février 2010 au Niger, pays membre de cette organisation ? Il ne peut y avoir deux poids deux mesures.
*Quelle devrait-être selon vous, l’attitude de la France et de la communauté internationale dans la crise Ivoirienne ?
Il n’appartient pas à l’Etat français pas plus qu’à la communauté internationale de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. A ceux qui soufflent sur les braises, attisant le feu des tensions inter communautaires, il serait bon de rappeler que la rhétorique va-t-en guerre met en péril la vie de dizaines de milliers d’ivoiriens et d’Européens. Seule la diplomatie, la négociation et la concertation sont à même de régler l’écheveau de la crise ivoirienne.
*A propos d’une éventuelle intervention militaire, le président Sarkozy a déclaré que la France n’a pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Que pensez-vous de cette déclaration ?
Elle traduit l’incohérence du discours présidentiel, son aspect irréfléchi et contradictoire. Comment Nicolas Sarkozy peut sérieusement dire aujourd’hui, que la France n’a pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire, après avoir lancé un ultimatum ahurissant à Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir. Ça n’a pas de sens !
*Alain Juppé a emboîté le pas à Nicolas Sarkozy en déclarant que «la France ne prendra pas l’initiative d’une intervention militaire». Comment analysez-vous ses propos par rapport à ceux du Président français ?
Je ne puis imaginer qu’ils n’aient pas été approuvés au préalable par Nicolas Sarkozy. C’est un retour en arrière par rapport aux propos belliqueux tenus par le chef de l’Etat dans les premiers jours de la crise ivoirienne, mais cela ne dissipe en rien le malaise suscité par l’interventionnisme de l’Elysée. Quoi qu’il en soit, la France n’a pas à intervenir militairement en Côte d’Ivoire, sauf à protéger nos compatriotes s’ils s’avéraient menacés ou en danger et que les autorités ivoiriennes ne puissent assurer leur sécurité.
*Que pensez- vous de l’alignement de Nicolas Sarkozy sur la position américaine en Côte d’Ivoire qui pourrait paraître contraire aux intérêts de la France ?
Est-ce véritablement une surprise ? L’alignement de la politique française sur celle de Washington est une constante depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.de la réintégration du commandement militaire de l’Otan, à l’engagement de nos forces en Afghanistan en passant par le soutien sans réserve au fédéralisme européen et à la mondialisation…La publication par Wikileaks des câbles diplomatiques du département d’Etat américain sont à ce titre sans équivoque. Nicolas Sarkozy y est présenté comme le «président le plus pro-américain depuis la seconde Guerre mondiale» très apprécié de la Maison Blanche pour son «libéralisme, son atlantisme, son communautarisme»(…)
…Dans cette logique, vous devez bien comprendre le combat que mène, en ce moment, la Côte d’Ivoire pour sa souveraineté. Le Front national a toujours été aux côtés des peuples qui se battent pour faire respecter leur souveraineté et leur liberté. Ce qui est valable pour le peuple français l’est tout autant pour le peuple ivoirien.
Telediaspora.net