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Économie Publié le jeudi 17 février 2011 | Nord-Sud

Fermetures de banques, manque de liquidité : Les Ivoiriens paient pour l`entêtement de Gbagbo

Pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir usurpé, le président Alassane Ouattara a suscité des sanctions économiques. Aujourd'hui, les banques sont à cours de liquidité tandis que d'autres ont fermé.

Le responsable de la fermeture de certaines banques et du manque de liquidité sur les comptes, c'est lui, Laurent Gbagbo. Pour le chasser du pouvoir qu'il a perdu dans les urnes, le gouvernement d'Alassane Ouattara et la communauté internationale ont fait un choix entre la force et la voie pacifique. «L'intervention armée était impensable du fait des menaces de guerre civile et des risques de conflagration dans la région», explique Philippe Hugon, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) en France. Le camp Gbagbo lui-même a crié au complot de la communauté internationale et demandé que le problème soit réglé à l'africaine, par le dialogue. Sans renoncer à l'option militaire- qui ne devait être envisagée qu'en dernier ressort- le camp d'Alassane Ouattara a opté pour la pédale douce.

En plus des pressions diplomatiques visant à isoler le mauvais perdant, des sanctions économiques et financières sont prises. Objectif : asphyxier le régime de Laurent Gbagbo. Qui, à la longue, ne devrait plus pouvoir payer les salaires des fonctionnaires ni les primes des mercenaires libériens recrutés pour aider le régime à se maintenir au pouvoir. Un choix approuvé par toute la communauté internationale qui voulait, coûte que coûte, faire l'économie d'un bain de sang. « La Cedeao a indiqué que la possibilité de la force de stabilisation peut, en principe, entraîner le changement en Côte d'Ivoire. Mais il faut tout d'abord privilégier les sanctions économiques (…) Il y a des actions décisives de la Bceao de couper le contrôle de Laurent Gbagbo sur les comptes bancaires. Je suis convaincu que, dans quelque temps, l'accès de Laurent Gbagbo à l'argent sera très réduit. Et il aura certainement des difficultés pour payer et contrôler les milices, les forces armées, les gens de son gouvernement », a soutenu le 3 février dernier lors d'une téléconférence depuis Washington, le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires africaines, William Fitzgerard. « Laisser Laurent Gbagbo contrôler toujours les comptes bancaires, ne peut pas aider à résoudre la crise », avait-il insisté.

Le choix de la voie pacifique à travers les mesures économiques a donc été fait comme le souhaitait le clan Gbagbo. Et, il fallait s'attendre aux conséquences qui vont avec : fermetures de banques, absence de liquidité sur les comptes, lien coupé entre la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et le gouvernement de Laurent Gbagbo. A la limité de l'hallali, le clan a braqué la représentation nationale de la Bceao. Un acte qui aura pour effet de perturber le système bancaire. D'autant que des banques, menacées de sanction par la banque centrale, ont fermé.

Malheureusement, la population paie le prix de cet entêtement. Ce qui, selon le ministre des Infrastructures économiques de Guillaume Soro, Patrick Achi, n'a jamais été l'intention du gouvernement. Vendredi, il convenait que la perturbation du système financier serait un coup dur pour les citoyens, tout en imputant la responsabilité à Laurent Gbagbo. «C'est très délicat, mais il n'y a pas d'autre voie pour rétablir la légitimité démocratique», expliquait-il. A moins que le peuple, à bout, songe à en explorer une nouvelle à partir du 21 février : celle déjà emprunté par la Tunisie et l'Egypte.

Bamba K. Inza
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