Ce courrier a été glissé hier sous le portail de Nord-Sud quotidien. Il est signé d'un groupe de gendarmes qui s'adressent à l'un des leurs, le capitaine Alla Kouakou Léon nommé récemment porte-parole du ministère de la Défense par le Premier ministre et ministre de la Défense, Guillaume Soro.
Capitaine,
Nous voudrons avant tout vous féliciter pour le courage que vous avez eu. La nouvelle de votre nomination comme porte-parole du ministère de la Défense dans le gouvernement de Guillaume Soro a tourné une page dans les casernes, celle du scepticisme de certains éléments qui hésitaient à se déterminer contre le complot opéré contre la République par quelques généraux guidés par leurs seuls intérêts personnels. Sachez que votre nomination a suscité beaucoup d'espoir chez les militaires républicains, surtout les sous-officiers qui reconnaissent en vous un homme de terrain et un vaillant combattant. Ils ont confiance en vous et se tiennent prêts à répondre à votre appel. Appelez, et vous verrez les ralliements. Parce que beaucoup de soldats savent désormais où se trouve la souveraineté de l'Etat de Côte d'Ivoire.
Pendant la campagne présidentielle, on nous a fait croire que si Alassane Ouattara devenait président de la République de Côte d'Ivoire, il dissoudrait la gendarmerie. Votre nomination comme porte-parole militaire de son gouvernement démontre qu'il n'a jamais eu un tel projet.
Les Forces de défense et de sécurité, surtout les sous-officiers, ne sont plus prêts à combattre pour un régime ingrat qui les chouchoute quand il a besoin d'eux, et qui leur tourne le dos quand il n'est plus menacé. Aujourd'hui, les Forces de Défense et de Sécurité sont chouchoutés parce que l'heure est grave, mais sachez que peu d'éléments des FDS sont prêts aujourd'hui à se battre pour des gens qui les livrent à la vindicte populaire quand la normalité revient. Nous sommes traités comme des racketteurs. La première dame, Simone Gbagbo, lors d'une tournée à Dimbokro, n'a pas hésité à affirmer que les épouses des FDS n'ont pas de problème et qu'il suffit que leurs époux aillent siffler deux fois sur la route pour qu'elles aient l'argent de la popote. Lorsque nous réclamions nos primes, le député William Attéby a déclaré publiquement que ce sont les jeunes patriote qui ont sauvé le président Laurent Gbagbo en 2002 et non les FDS. C'est ainsi que nous sommes remerciés après avoir défendu ce régime au prix de nos vies. Vous-même, capitaine, qui avez été au front, en savez quelque chose. Si l'on estime tant que les FDS n'ont pas gagné la guerre, pourquoi avoir alors distribué des grades à des officiers qui n'ont jamais été au front y compris les colonels. Des officiers qui, au moindre coup de feu, ferment tous leurs téléphones portables et laissent les sous-officiers livrés à eux-mêmes.
Dans la nuit du 19 septembre 2002, lorsque le camp d'Agban a été attaqué, l'adjudant Koffi Dido fait partie des sous-officiers qui ont participé à la riposte. Mais lorsqu'il a franchi le portail du camp, il a reçu une roquette qui lui a explosé la tête. Quelques mois après, son épouse et ses enfants ont été abandonnés à eux-mêmes, avant d'être chassés de l'appartement qu'ils occupaient au camp. De nombreuses familles de FDS tombés au front sont dans la même situation.
Les veuves sont parfois obligées de s'adonner à des pratiques déshonorantes pour nourrir leurs enfants. Aujourd'hui encore, on nous envoie à l'abattoir à Abobo. Les FDS qui repartent vivants de cette commune le doivent à leur vigilance. Le commando qui nous combat là-bas est puissamment armé et très bien organisé. Nous ne sommes plus prêts à mourir pour des ingrats.
Aussi, il nous sera difficile de combattre nos frères d'armes des FAFN. S'il y a une attaque, peu de FDS seront prêts à bomber leur poitrine.
Capitaine, nous sommes à l'écoute.
Un groupe de gendarmes
Capitaine,
Nous voudrons avant tout vous féliciter pour le courage que vous avez eu. La nouvelle de votre nomination comme porte-parole du ministère de la Défense dans le gouvernement de Guillaume Soro a tourné une page dans les casernes, celle du scepticisme de certains éléments qui hésitaient à se déterminer contre le complot opéré contre la République par quelques généraux guidés par leurs seuls intérêts personnels. Sachez que votre nomination a suscité beaucoup d'espoir chez les militaires républicains, surtout les sous-officiers qui reconnaissent en vous un homme de terrain et un vaillant combattant. Ils ont confiance en vous et se tiennent prêts à répondre à votre appel. Appelez, et vous verrez les ralliements. Parce que beaucoup de soldats savent désormais où se trouve la souveraineté de l'Etat de Côte d'Ivoire.
Pendant la campagne présidentielle, on nous a fait croire que si Alassane Ouattara devenait président de la République de Côte d'Ivoire, il dissoudrait la gendarmerie. Votre nomination comme porte-parole militaire de son gouvernement démontre qu'il n'a jamais eu un tel projet.
Les Forces de défense et de sécurité, surtout les sous-officiers, ne sont plus prêts à combattre pour un régime ingrat qui les chouchoute quand il a besoin d'eux, et qui leur tourne le dos quand il n'est plus menacé. Aujourd'hui, les Forces de Défense et de Sécurité sont chouchoutés parce que l'heure est grave, mais sachez que peu d'éléments des FDS sont prêts aujourd'hui à se battre pour des gens qui les livrent à la vindicte populaire quand la normalité revient. Nous sommes traités comme des racketteurs. La première dame, Simone Gbagbo, lors d'une tournée à Dimbokro, n'a pas hésité à affirmer que les épouses des FDS n'ont pas de problème et qu'il suffit que leurs époux aillent siffler deux fois sur la route pour qu'elles aient l'argent de la popote. Lorsque nous réclamions nos primes, le député William Attéby a déclaré publiquement que ce sont les jeunes patriote qui ont sauvé le président Laurent Gbagbo en 2002 et non les FDS. C'est ainsi que nous sommes remerciés après avoir défendu ce régime au prix de nos vies. Vous-même, capitaine, qui avez été au front, en savez quelque chose. Si l'on estime tant que les FDS n'ont pas gagné la guerre, pourquoi avoir alors distribué des grades à des officiers qui n'ont jamais été au front y compris les colonels. Des officiers qui, au moindre coup de feu, ferment tous leurs téléphones portables et laissent les sous-officiers livrés à eux-mêmes.
Dans la nuit du 19 septembre 2002, lorsque le camp d'Agban a été attaqué, l'adjudant Koffi Dido fait partie des sous-officiers qui ont participé à la riposte. Mais lorsqu'il a franchi le portail du camp, il a reçu une roquette qui lui a explosé la tête. Quelques mois après, son épouse et ses enfants ont été abandonnés à eux-mêmes, avant d'être chassés de l'appartement qu'ils occupaient au camp. De nombreuses familles de FDS tombés au front sont dans la même situation.
Les veuves sont parfois obligées de s'adonner à des pratiques déshonorantes pour nourrir leurs enfants. Aujourd'hui encore, on nous envoie à l'abattoir à Abobo. Les FDS qui repartent vivants de cette commune le doivent à leur vigilance. Le commando qui nous combat là-bas est puissamment armé et très bien organisé. Nous ne sommes plus prêts à mourir pour des ingrats.
Aussi, il nous sera difficile de combattre nos frères d'armes des FAFN. S'il y a une attaque, peu de FDS seront prêts à bomber leur poitrine.
Capitaine, nous sommes à l'écoute.
Un groupe de gendarmes