La conférence des présidents qu'a convoquée, mercredi, le président de l'Assemblée nationale, a décidé de la tenue d'une session extraordinaire. Le parlement pourra-t-il se faire obéir pleinement, lui qui répond d'un régime contesté ?
Il fait profil bas depuis le déclenchement de la crise post-électorale, mais Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, sort progressivement de son silence. Rentré de mission récemment, selon l'un de ses proches, il vient de demander à l'Assemblée nationale de se remettre au travail, en apportant sa contribution à la résolution de la crise post-électorale. La conférence des présidents qu'il a convoquée, mercredi, et qui a décidé de la tenue d'une session extraordinaire s'inscrit dans l'optique de la remise en selle du Parlement. L'Assemblée nationale ne s'était pas réunie jusque-là sur l'impasse consécutive à l'issue de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier. Aussi, Mamadou Koulibaly, coutumier des sorties fracassantes et souventes fois contrariantes pour son camp, la Refondation, est resté moins prolixe dans la polémique sur le contrôle du fauteuil présidentiel. C'est dans cette grisaille qu'il appelle à une réunion des responsables de groupes parlementaires. L'initiative de convoquer la conférence des présidents consacre, en effet, le retour de l'institution parlementaire dans le débat politique. Mais ce retour soulève un problème de fond. C'est qu'il pourrait installer le parlement au centre de la crise de légitimité. L'Assemblée nationale répond d'un régime que contestent le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et la quasi-totalité de la communauté internationale. Dans ce cas, comment ne pas s'attendre à une réticence des élus du Rhdp à reconnaître l'autorité du premier des députés, n°2 dudit régime sortant? La contestation pointe à l'horizon et si elle se déclenchait elle ne serait qu'une réaction logique de la part du Rhdp. Qui n'attend, selon lui, que Laurent Gbagbo et son entourage cèdent l'autorité de l'Etat à Alassane Ouattara et à ses alliés. Dans cette perspective, il ne faut pas exclure que les parlementaires tiennent des discours contradictoires sur la légitimé de l'Assemblée nationale. Ils se sont déjà déchirés sur un sujet semblable, il y a six ans. Le 15 décembre 2005 précisément, le Groupe de travail international (GTI), institué par l'Onu, constate la fin du mandat de l'Assemblée nationale et suggère ainsi à l'opposition d'alors de dénier toute légitimité au parlement. Ce que cette dernière fit à travers la politique de la chaise vide à l'hémicycle. Aujourd'hui encore, la ''maison du peuple'' est en passe de revivre la même polémique. Car, elle se trouve presque dans la même situation qu'hier du dos à dos.
Bidi Ignace
Il fait profil bas depuis le déclenchement de la crise post-électorale, mais Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, sort progressivement de son silence. Rentré de mission récemment, selon l'un de ses proches, il vient de demander à l'Assemblée nationale de se remettre au travail, en apportant sa contribution à la résolution de la crise post-électorale. La conférence des présidents qu'il a convoquée, mercredi, et qui a décidé de la tenue d'une session extraordinaire s'inscrit dans l'optique de la remise en selle du Parlement. L'Assemblée nationale ne s'était pas réunie jusque-là sur l'impasse consécutive à l'issue de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier. Aussi, Mamadou Koulibaly, coutumier des sorties fracassantes et souventes fois contrariantes pour son camp, la Refondation, est resté moins prolixe dans la polémique sur le contrôle du fauteuil présidentiel. C'est dans cette grisaille qu'il appelle à une réunion des responsables de groupes parlementaires. L'initiative de convoquer la conférence des présidents consacre, en effet, le retour de l'institution parlementaire dans le débat politique. Mais ce retour soulève un problème de fond. C'est qu'il pourrait installer le parlement au centre de la crise de légitimité. L'Assemblée nationale répond d'un régime que contestent le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et la quasi-totalité de la communauté internationale. Dans ce cas, comment ne pas s'attendre à une réticence des élus du Rhdp à reconnaître l'autorité du premier des députés, n°2 dudit régime sortant? La contestation pointe à l'horizon et si elle se déclenchait elle ne serait qu'une réaction logique de la part du Rhdp. Qui n'attend, selon lui, que Laurent Gbagbo et son entourage cèdent l'autorité de l'Etat à Alassane Ouattara et à ses alliés. Dans cette perspective, il ne faut pas exclure que les parlementaires tiennent des discours contradictoires sur la légitimé de l'Assemblée nationale. Ils se sont déjà déchirés sur un sujet semblable, il y a six ans. Le 15 décembre 2005 précisément, le Groupe de travail international (GTI), institué par l'Onu, constate la fin du mandat de l'Assemblée nationale et suggère ainsi à l'opposition d'alors de dénier toute légitimité au parlement. Ce que cette dernière fit à travers la politique de la chaise vide à l'hémicycle. Aujourd'hui encore, la ''maison du peuple'' est en passe de revivre la même polémique. Car, elle se trouve presque dans la même situation qu'hier du dos à dos.
Bidi Ignace