Le signal est fort et il est sans équivoque. Gbagbo veut réduire au silence la presse proche du Rhdp "afin que tout ce qui parle et respire confesse qu'il est le président de la Côte d'Ivoire". Par une action conjuguée d'une justice aux ordres et d'un Cnp illégal, l'ancien chef de l'Etat se propose de fermer dans les très prochains jours tous les journaux qui, par devoir citoyen et républicain, ont décidé de dénoncer avec force sa tentative de confiscation du pouvoir.
Ironie du sort, c'est un 18 février que celui qui, se projette comme le père du multipartisme en Côte d'Ivoire, a choisi pour poser deux actes dont l'objectif est de restaurer la pensée unique et d'imposer une dictature sans précédent dans notre pays.
Hier en effet, des journalistes du quotidien de "Le Nouveau Réveil" ont été entendus à la police criminelle. Non pas pour un crime qu'ils auraient commis mais pour tout simplement avoir osé écrire que Gbagbo n'est pas le président élu au terme du scrutin du 28 novembre dernier.
En effet, le procureur Diakité (le très fidèle, loyal et célèbre collaborateur de M. Tchimou Fehou Raymond) a tenu personnellement à conduire l'audition de Patrice Yao et de son collaborateur. De fait, le commissaire de police devant qui nos collègues devraient déposer ignorait tout du dossier et de la procédure. Les ordres sont venus de là-haut, et ils doivent être exécutés avec la plus grande rigueur qui sied aux affaires du genre. D'ailleurs, étant dans la cour de la police criminelle, combien de fois n'avons-nous pas vu le procureur Diakité sortir de la salle d'audition pour passer des coups de fil, et certainement prendre des instructions ? "Pour vous Nouveau Réveil, qui est le président élu de la Côte d'Ivoire ? Pourquoi annoncez-vous avec enthousiasme l'arrivée de l'Ecomog en Côte d'Ivoire ? Pourquoi parlant de Gbagbo, vous dites "monsieur Gbagbo" et d'Alassane Ouattara "monsieur le président Ouattara ?" Voilà la problématique qui résumerait le crime commis par nos collègues et qui leur vaut d'être convoqués devant un magistrat, à la police criminelle, là où d'ordinaire comparaissent les plus grands criminels. Mais au fait, le procureur Diakité avait-il à se donner tant de peine pour savoir ce que "Le Nouveau Réveil" pense de M. Gbagbo ? Mais alors franchement ! Chaque matin, nous écrivons que ce monsieur a braqué les élections et nous faisons l'effort de le signaler à la "Une" du journal.
Hier après-midi, nous étions en train de refaire le film des auditions de la matinée quand tombe du fax un autre courrier non moins évocateur de désir de Gbagbo d'étrangler la presse pro-Rhdp.
De façon presque martiale et très fracassante, Deby Dalli Gbalawoulou signe son entrée en scène en proférant des mises en garde contre les journaux qui publient des "déclarations, communiqués et décisions émanant d'autorités non reconnues ou établies conformément à la constitution de la République de Côte d'Ivoire".
En fait, l'ex-patron de l'AIP a dressé une liste d'infractions qui devrait lui permettre d'épingler facilement et de fermer des journaux comme "Le Nouveau Réveil" qui rendent compte des communiqués et décisions du président élu, Alassane Ouattara.
Plus donc question de polémiquer ou de s'interroger. Dans quelques jours seulement, Le Nouveau Réveil, Le Patriote, l'Expression, Nord-Sud Quotidien, Le jour plus, Le Mandat et Le Démocrate disparaîtront des kiosques à journaux. Pour laisser le champ libre à tous ces journaux qui intoxiquent et empoisonnent moralement les Ivoiriens.
Les enjeux de cette bataille, il faut le dire, dépassent le cadre des rédactions et de ces entreprises de presse. C'est un pas supplémentaire que Gbagbo tente de faire dans sa marche vers la dictature et le déclin de l'Etat de droit. Y parviendra-t-il ? Jusque là épargnés par les sanctions ciblées de l'Union Européenne contre les personnes qui soutiennent le régime illégitime de M. Laurent Gbagbo, les membres du corps judicaire ont décidé de rentrer en scène depuis hier.
Akwaba Saint Clair
Ironie du sort, c'est un 18 février que celui qui, se projette comme le père du multipartisme en Côte d'Ivoire, a choisi pour poser deux actes dont l'objectif est de restaurer la pensée unique et d'imposer une dictature sans précédent dans notre pays.
Hier en effet, des journalistes du quotidien de "Le Nouveau Réveil" ont été entendus à la police criminelle. Non pas pour un crime qu'ils auraient commis mais pour tout simplement avoir osé écrire que Gbagbo n'est pas le président élu au terme du scrutin du 28 novembre dernier.
En effet, le procureur Diakité (le très fidèle, loyal et célèbre collaborateur de M. Tchimou Fehou Raymond) a tenu personnellement à conduire l'audition de Patrice Yao et de son collaborateur. De fait, le commissaire de police devant qui nos collègues devraient déposer ignorait tout du dossier et de la procédure. Les ordres sont venus de là-haut, et ils doivent être exécutés avec la plus grande rigueur qui sied aux affaires du genre. D'ailleurs, étant dans la cour de la police criminelle, combien de fois n'avons-nous pas vu le procureur Diakité sortir de la salle d'audition pour passer des coups de fil, et certainement prendre des instructions ? "Pour vous Nouveau Réveil, qui est le président élu de la Côte d'Ivoire ? Pourquoi annoncez-vous avec enthousiasme l'arrivée de l'Ecomog en Côte d'Ivoire ? Pourquoi parlant de Gbagbo, vous dites "monsieur Gbagbo" et d'Alassane Ouattara "monsieur le président Ouattara ?" Voilà la problématique qui résumerait le crime commis par nos collègues et qui leur vaut d'être convoqués devant un magistrat, à la police criminelle, là où d'ordinaire comparaissent les plus grands criminels. Mais au fait, le procureur Diakité avait-il à se donner tant de peine pour savoir ce que "Le Nouveau Réveil" pense de M. Gbagbo ? Mais alors franchement ! Chaque matin, nous écrivons que ce monsieur a braqué les élections et nous faisons l'effort de le signaler à la "Une" du journal.
Hier après-midi, nous étions en train de refaire le film des auditions de la matinée quand tombe du fax un autre courrier non moins évocateur de désir de Gbagbo d'étrangler la presse pro-Rhdp.
De façon presque martiale et très fracassante, Deby Dalli Gbalawoulou signe son entrée en scène en proférant des mises en garde contre les journaux qui publient des "déclarations, communiqués et décisions émanant d'autorités non reconnues ou établies conformément à la constitution de la République de Côte d'Ivoire".
En fait, l'ex-patron de l'AIP a dressé une liste d'infractions qui devrait lui permettre d'épingler facilement et de fermer des journaux comme "Le Nouveau Réveil" qui rendent compte des communiqués et décisions du président élu, Alassane Ouattara.
Plus donc question de polémiquer ou de s'interroger. Dans quelques jours seulement, Le Nouveau Réveil, Le Patriote, l'Expression, Nord-Sud Quotidien, Le jour plus, Le Mandat et Le Démocrate disparaîtront des kiosques à journaux. Pour laisser le champ libre à tous ces journaux qui intoxiquent et empoisonnent moralement les Ivoiriens.
Les enjeux de cette bataille, il faut le dire, dépassent le cadre des rédactions et de ces entreprises de presse. C'est un pas supplémentaire que Gbagbo tente de faire dans sa marche vers la dictature et le déclin de l'Etat de droit. Y parviendra-t-il ? Jusque là épargnés par les sanctions ciblées de l'Union Européenne contre les personnes qui soutiennent le régime illégitime de M. Laurent Gbagbo, les membres du corps judicaire ont décidé de rentrer en scène depuis hier.
Akwaba Saint Clair