Alassane Ouattara déclaré élu par la CEI et soutenu par une grande partie de la communauté internationale s’est adressé aux Ivoiriens, le vendredi 18 février 2011 dans la soirée, depuis l’hôtel du Golf où il est retranché avec son gouvernement. Aux journalistes, il a révélé que les experts de l’Union africaine (UA) qui s’étaient rendus en Côte d’Ivoire « ont été ahuris de découvrir que les partisans de Laurent Gbagbo ont abreuvé les gens de mensonges ». Ce qui le conduit à être confiant quant à l’issue de la prochaine mission du Panel des cinq chefs d’Etat de l’UA. « Les chefs d’Etat viendront peut-être demander à Laurent Gbagbo de partir sur la base des recommandations du communiqué du sommet d’Addis-Abeba », s’est-il montré optimiste, ajoutant au passage que les décisions contraignantes dont parle le communiqué final de l’UA ne s’appliqueront pas seulement qu’à lui et Laurent Gbagbo. « C’est de toutes les institutions qu’il s’agit », a-t-il précisé. Avant de mettre encore en garde Laurent Gbagbo : « Il est fini, c’est terminé pour lui ». Le disant, M. Ouattara s’appuie sur les mesures économiques et financières avec la fermeture en cascade des banques. « Que les Ivoiriens sachent que c’est Laurent Gbagbo qui est à la base de cette situation. En fermant, les banques protègent les intérêts des Ivoiriens pour ne pas faire faillite. C’est parce qu’ils ne connaissent rien à l’économie qu’ils sont allés braquer la banque centrale », a indiqué l'ancien banquier. Pour ADO, il n’y a donc pas lieu de rechercher ailleurs les coupables de la crise que traverse la Côte d’Ivoire, c’est Laurent Gbagbo et son clan. Fâché, il a qualifié son rival « de brigand qui ne connait que la force ». « Je ne veux pas de la destruction de la Côte d’Ivoire. Je veux gouverner avec tout le monde ; avec ceux qui ont voté pour moi comme ceux qui ne l’ont pas fait et aussi avec ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voter ». Sa priorité, une fois en possession totale de son pouvoir, c’est la mise sur pied d’une commission vérité et réconciliation, un gouvernement d’inclusion, la mise sur pied d’un Etat de droit et du programme de gouvernement du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). « Houphouët disait découragement n’est pas Ivoiriens, moi je dis impossible n’est pas Ivoirien », a rassuré Alassane Ouattara, qui a révélé que c’est pour protéger les planteurs qu’il a pris les mesures d’interdiction d’exportation du cacao. « On n’a pas dit que le cacao ne s’achètera pas à l’intérieur. Savez-vous que Laurent Gbagbo a encaissé 200 milliards de FCFA dans les exportations qu’il a pris pour acheter des armes et payer des miliciens », a-t-il révélé avant de déclarer avoir mené des enquêtes pendant trois mois et découvert 150 milliards de FCFA sur les comptes des 85 personnalités sanctionnées par l’Union européenne dans un pays bien connu. Tout cela, au dire de Ouattara, « montre à quel point le gang de Laurent Gbagbo a pillé l’Etat pendant les 10 ans de son pouvoir ». Il a donc jugé critique la situation de la Côte d’Ivoire après avoir encouragé les Ivoiriens à ne pas l’accepter. « Je demande à tous les Ivoiriens de se mobiliser aujourd’hui pour crier leur ras-le-bol face à la confiscation du pouvoir. Je soutiens le mot d’ordre du RHDP », a-t-il soutenu. ADO dit avoir reculé le 31 janvier dernier, date d’un ultimatum qu’il avait lancé à son rival, parce que des chefs d’Etat de l’UA le lui ont demandé. Il estime donc que « cette fois est la bonne et que Laurent Gbagbo partira du pouvoir ».
Y.DOUMBIA
Y.DOUMBIA