Une banque n'est pas une épicerie. Et les refondateurs qui adorent les actions d'éclat ne doivent pas l'oublier. En effet, depuis la fermeture de la Bicici et de la Sgbci, le clan Gbagbo est entré en transe. Au point de vouloir réquisitionner ces deux banques françaises qui appartiennent respectivement à Pnb-Parisbas et La Générale. Dans un communiqué lu le jeudi dernier par Ahoua Don Mello, porte-parole du prétendu Gouvernement Gbagbo, les refondateurs ont décidé de prendre le contrôle de ces deux banques. Policiers et gendarmes ivoiriens gardent ces deux établissements bancaires qui ont fermé par manque de liquidité. Mais ce que Laurent Gbagbo et ses hommes oublient, c'est que la nationalisation ne se fait pas comme si une banque était un moulin à vent ou la cour du roi Pétaud. Nationaliser, c’est amener un Etat à prendre le contrôle d'une structure privée en rachetant ses parts, ses actions. L'argent déboursé par l'Etat doit être en conformité avec la valeur exacte de l'entreprise afin que cela puisse profiter aux détenteurs des actions. Or, le constat que l'on fait, c'est qu'aujourd'hui, l'Etat n'a pas d'argent. Il ne suffit pas de nationaliser une banque et s'arrêter là. La nationalisation, selon de nombreux experts, répond à certaines règles comme racheter les parts d'une entreprise. Ce constat a été fait par l'Etat ivoirien lorsque celui-ci a racheté Versus Bank qui était en difficulté. Mais ici, le contexte de nationalisation ressemble fort bien à un effet d'annonce comme ce fut le cas pour l'agence nationale de la Bceao. Cette entité a été réquisitionnée mais au niveau de l'opérationnalité, il y a problème. Puisque cette opérationnalité se fait à l'aide du système informatique de l'entreprise et de ses ressources financières, donc de son coffre-fort. Il ne suffit pas de prendre ces banques. Il faut les faire fonctionner. Mais avec quoi le clan Gbagbo compte-t-il faire fonctionner ces banques ? Va-t-il casser à l'aide d'une hache le coffre-fort ? Les banquiers, en fermant ont pris des mesures sécuritaire afférentes à leurs banques respectives. Et si les hommes de Gbagbo rouvrent les banques, il va falloir satisfaire les clients de ces banques dont beaucoup mettront un point d'honneur à faire plus de retraits que de versements. Nous savons tous que dans le secteur bancaire, ce qui fait tourner une banque, ce sont les dépôts. Il ne s'agit donc pas de réquisitionner une banque pour payer les salaires. Les entreprises qui ont également leurs comptes dans ces banques n'hésiteront pas à retirer leur argent, car elles ne voudront jamais faire confiance à ces '' braqueurs''.
En plus, réquisitionner ne veut pas dire battre en brèche l'existant. L'Etat devra assumer la continuité en se substituant à la banque. Que les refondateurs arrêtent avec les effets d'annonce, car tout ce qui est en train d'être fait est voué à l'échec et va rester au stade de bonnes intentions. La compense est bloquée depuis Dakar suite au braquage de la BCEAO par les hommes de Gbagbo. Il n'y a plus de liquidité dans les banques et le Gouvernement Gbagbo n'en n'a pas, non plus.
Jean Eric Adingra
En plus, réquisitionner ne veut pas dire battre en brèche l'existant. L'Etat devra assumer la continuité en se substituant à la banque. Que les refondateurs arrêtent avec les effets d'annonce, car tout ce qui est en train d'être fait est voué à l'échec et va rester au stade de bonnes intentions. La compense est bloquée depuis Dakar suite au braquage de la BCEAO par les hommes de Gbagbo. Il n'y a plus de liquidité dans les banques et le Gouvernement Gbagbo n'en n'a pas, non plus.
Jean Eric Adingra