Le système bancaire national perd, chaque jour, des plumes à cause de l’entêtement du clan Gbagbo. La liste des banques fermées s’allonge.
Le séisme bancaire qui secoue la Côte d’Ivoire depuis lundi, risque d’être fatal pour le camp Gbagbo qui confisque obstinément le pouvoir qu’il a proprement perdu dans les urnes le 28 novembre. Comme il fallait s’y attendre, la banque panafricaine Ecobank a décidé, hier, de suspendre ses activités pour rejoindre ainsi les huit institutions bancaires et la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (Brvm) pour s’opposer au brigandage opéré dans le secteur par les pro-Gbagbo. Avec son corollaire de manque de liquidité, de problèmes techniques et risques juridiques. En effet, c’est à l’issue d’une réunion nocturne, du reste tendue, jeudi, que les dirigeants d’Ecobank ont finalement emboîté le pas aux autres banques commerciales. «Je me suis rendu effectivement ce matin (ndlr : vendredi) à la banque où je travaille. Mais, je n’ai pas pu avoir accès aux bureaux parce que tout était fermé. Renseignement pris, l’on me fait savoir que les dirigeants ont décidé, à la suite d’une réunion jeudi, de suspendre leurs activités temporairement», explique une employée de l’agence d’Ecobank à proximité du carrefour Duncan à Cocody-Deux-Plateaux. Même constat dans plusieurs autres agences de la banque panafricaine dans les différentes communes de la capitale économique. Si pour l’instant certaines banques comme la Sib n’ont pas encore fermé, force est de reconnaître qu’elles sont de plus en plus débordées. A tel point que cette banque était obligée de faire face à un déferlement humain dans certaines de ses représentations. Les clients voulant absolument effectuer des opérations de retrait pour éviter ou atténuer les effets pervers de la fermeture massive des banques commerciales. La Sib a d’ailleurs plafonné les retraits journaliers d’argent de 200.000 Fcfa à un maximum de 1 million. La crise bancaire semble donc se durcir. Puisqu’en l’espace de cinq jours, Ecobank devient ainsi la neuvième banque privée qui décide de cesser toute coopération avec le régime morbide de Laurent Gbagbo qui, faut-il le rappeler, use de méthodes impensables pour occuper l’agence principale de la Bceao et la Brvm.
La France condamne la réquisition de Gbagbo
Conséquence de cet entêtement : tout le système bancaire national se désintègre et s’étrangle gravement devant les épargnants et autres clients impuissants. A telle enseigne que l’on craint que le pays s’achemine vers une véritable catastrophe économique. Isolé financièrement et privé du robinet à Fcfa, le clan de l’ex-chef de l’Etat entend justement réquisitionner la Bicici et la Sgbci, respectivement filiales des groupes français Bnp Paribas et la Générale. Ces deux banques qui représentent, à elles seules 55% du marché public, ont également fermé boutique. Une décision qui a embrouillé et enragé les pro-Gbagbo qui semblent confondre vitesse et précipitation en convoquant les directeurs des ressources humaines des deux établissements. Pour faire quoi? La France, quant à elle, a «condamné» l’annonce par le président déchu Laurent Gbagbo de «la nationalisation» des banques étrangères, dont les filiales de banques françaises. «Nous condamnons l’annonce par Laurent Gbagbo de la nationalisation d’un certain nombre de banques étrangères, dont les filiales de Bnp Paribas et de la Société générale», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Avant d’insister que «cette décision n’a pas d’effet en droit puisqu’elle émane d’autorités qui ne sont pas légitimes». Déjà jeudi, Paris a défendu les fermetures bancaires provisoires, des «mesures appropriées, y voyant la conséquence du refus de Laurent Gbagbo de partir». Le Premier ministre Guillaume Soro a jugé aussi que «c’était Gbagbo qui avait occasionné la fermeture des banques et a prôné la révolution pour le faire céder, comme en Egypte et en Tunisie».
Cissé Cheick Ely
Le séisme bancaire qui secoue la Côte d’Ivoire depuis lundi, risque d’être fatal pour le camp Gbagbo qui confisque obstinément le pouvoir qu’il a proprement perdu dans les urnes le 28 novembre. Comme il fallait s’y attendre, la banque panafricaine Ecobank a décidé, hier, de suspendre ses activités pour rejoindre ainsi les huit institutions bancaires et la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (Brvm) pour s’opposer au brigandage opéré dans le secteur par les pro-Gbagbo. Avec son corollaire de manque de liquidité, de problèmes techniques et risques juridiques. En effet, c’est à l’issue d’une réunion nocturne, du reste tendue, jeudi, que les dirigeants d’Ecobank ont finalement emboîté le pas aux autres banques commerciales. «Je me suis rendu effectivement ce matin (ndlr : vendredi) à la banque où je travaille. Mais, je n’ai pas pu avoir accès aux bureaux parce que tout était fermé. Renseignement pris, l’on me fait savoir que les dirigeants ont décidé, à la suite d’une réunion jeudi, de suspendre leurs activités temporairement», explique une employée de l’agence d’Ecobank à proximité du carrefour Duncan à Cocody-Deux-Plateaux. Même constat dans plusieurs autres agences de la banque panafricaine dans les différentes communes de la capitale économique. Si pour l’instant certaines banques comme la Sib n’ont pas encore fermé, force est de reconnaître qu’elles sont de plus en plus débordées. A tel point que cette banque était obligée de faire face à un déferlement humain dans certaines de ses représentations. Les clients voulant absolument effectuer des opérations de retrait pour éviter ou atténuer les effets pervers de la fermeture massive des banques commerciales. La Sib a d’ailleurs plafonné les retraits journaliers d’argent de 200.000 Fcfa à un maximum de 1 million. La crise bancaire semble donc se durcir. Puisqu’en l’espace de cinq jours, Ecobank devient ainsi la neuvième banque privée qui décide de cesser toute coopération avec le régime morbide de Laurent Gbagbo qui, faut-il le rappeler, use de méthodes impensables pour occuper l’agence principale de la Bceao et la Brvm.
La France condamne la réquisition de Gbagbo
Conséquence de cet entêtement : tout le système bancaire national se désintègre et s’étrangle gravement devant les épargnants et autres clients impuissants. A telle enseigne que l’on craint que le pays s’achemine vers une véritable catastrophe économique. Isolé financièrement et privé du robinet à Fcfa, le clan de l’ex-chef de l’Etat entend justement réquisitionner la Bicici et la Sgbci, respectivement filiales des groupes français Bnp Paribas et la Générale. Ces deux banques qui représentent, à elles seules 55% du marché public, ont également fermé boutique. Une décision qui a embrouillé et enragé les pro-Gbagbo qui semblent confondre vitesse et précipitation en convoquant les directeurs des ressources humaines des deux établissements. Pour faire quoi? La France, quant à elle, a «condamné» l’annonce par le président déchu Laurent Gbagbo de «la nationalisation» des banques étrangères, dont les filiales de banques françaises. «Nous condamnons l’annonce par Laurent Gbagbo de la nationalisation d’un certain nombre de banques étrangères, dont les filiales de Bnp Paribas et de la Société générale», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Avant d’insister que «cette décision n’a pas d’effet en droit puisqu’elle émane d’autorités qui ne sont pas légitimes». Déjà jeudi, Paris a défendu les fermetures bancaires provisoires, des «mesures appropriées, y voyant la conséquence du refus de Laurent Gbagbo de partir». Le Premier ministre Guillaume Soro a jugé aussi que «c’était Gbagbo qui avait occasionné la fermeture des banques et a prôné la révolution pour le faire céder, comme en Egypte et en Tunisie».
Cissé Cheick Ely