Le sociologue Kevin Adou, par ailleurs directeur de l'Ecole des arts et sciences politiques de l'Afrique de l'Ouest, s'est prononcé dans le cadre de l'invité de la rédaction de Onuci-Fm, hier, sur la mission du panel des 5 chefs de l'Ua qui arrive aujourd'hui à Abidjan.
Le panel prévu par l'Ua arrive ce lundi 21 février en Côte d'Ivoire. D'aucuns parlent d'une mission de la dernière chance pour sortir la Côte d'Ivoire de façon pacifique de la crise. C'est votre avis ? Qu'en pensez-vous ?
Effectivement, tout porte à croire que c'est la mission de la dernière chance. Parce que si vous constatez, il y a eu tout un ballet diplomatique depuis la CEDEAO, même les médiateurs de l'Union africaine, du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y a aussi des chefs d'Etat comme Obasanjo. Donc, tout porte à croire que cette mission de panel de l'Ua se présente comme la mission de la dernière chance.
On sait que l'Union africaine a posé comme postulat, la reconnaissance de M. Ouattara comme président élu de la Côte d'Ivoire. Et d'aucuns pensent qu'elle ne se dédira pas.
Effectivement. Vous savez que dans le système des relations internationales, il y a un certain ordre qui fait qu'il y a un principe qu'on appelle le principe de subsidiarité qui est vraiment respecté. Ce principe de subsidiarité permet à une autorité régionale de prendre en charge le problème concerné par un de ses membres. Et justement, on a vu que dans cette crise, la CEDEAO avait déjà pris une position. C'est-à-dire les 15 Etats qui sont les voisins de la Côte d'Ivoire. Et dans la même logique, cette position a été confortée par la position de l'Ua et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Donc, il y a un certain ordre international qui fait qu'il sera difficile que l'Union africain remette en cause ce qu'elle avait déjà décidé.
Pendant ce temps, le camp de M. Laurent Gbagbo avertit que toute décision qui sera contraire à la constitution sera nulle et de nul effet. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
Cela peut vouloir dire que si l'Union africaine prend la décision ou revient sur la décision qui est de reconnaître M. Alassane Dramane Ouattara comme le président de la Côte d'Ivoire, le Camp Lmp n'acceptera pas cette décision.
Dans ce cas, quelles peuvent être les marges de manœuvre du panel dont on dit que les conclusions seront contraignantes pour toutes les parties?
L'Union africaine va essayer, à mon avis, de négocier avec M. Laurent Gbagbo pour voir dans quelles mesures il pourrait accepter cette décision qui est la reconnaissance de M. Alassane Dramane Ouattara comme le président de la Côte d'Ivoire. Le travail de l'Union africaine va s'inscrire essentiellement dans cette logique. Maintenant, tout dépendra aussi de M. Laurent Gbagbo et du camp Lmp. Est-ce qu'aujourd'hui le camp Lmp acceptera une telle décision ? C'est là que tout va se régler.
Quelle pédagogie pourrait utiliser le panel pour convaincre le président Laurent Gbagbo à céder le fauteuil à son rival Alassane Ouattara ?
L'Union africaine peut utiliser tous les moyens diplomatiques et toutes les propositions. Mais le plus important, c'est la décision de M. Laurent Gbagbo et du camp Lmp. Aujourd'hui, tout porte à croire que, selon le Camp Lpm, la décision qui pourrait être acceptée, c'est la décision qui est de le (Ndlr : Laurent Gbagbo) reconnaître comme le président de la République de Côte d'Ivoire.
Est-ce que vous pensez que l'Union africaine pourrait arriver à cette solution ?
Laquelle ?
Reconnaître le président sortant comme le président élu ?
Je ne pense pas que l'Union africaine puisse remettre en cause les décisions qu'elle a prises jusque-là. Je ne vois pas que l'Union africaine revienne sur les décisions déjà prises par elle-même, la CEDEAO et les Nations Unies. Donc je crois que l'Union africaine maintiendra sa position. De l'autre coté, tout porte à croire que le camp Lmp s'opposera à cette décision. Donc on risque d'être à un point de blocage. Comme l'Union africaine dit que l'objectif est de prendre des décisions contraignantes, le problème sera de voir comment elle compte les appliquer effectivement pour faire respecter ces décisions.
Au total, quels pourraient être les enjeux de ce panel qui arrive ce 21 février ?
Je ne sais pas quel génie pourra trouver le panel pour arriver à faire appliquer sa décision qu'on devine déjà. Quand on sait qu'en face, il y a une décision tranchée qui est le respect de la décision du conseil constitutionnel. Alors, le défi est difficile. Je crois que l'Union africaine aura du mal à faire appliquer une telle décision avec des moyens pacifiques si chaque camp reste toujours campé sur sa décision.
Propos retranscrits sur
Onuci-Fm par
François Bécanthy
Le panel prévu par l'Ua arrive ce lundi 21 février en Côte d'Ivoire. D'aucuns parlent d'une mission de la dernière chance pour sortir la Côte d'Ivoire de façon pacifique de la crise. C'est votre avis ? Qu'en pensez-vous ?
Effectivement, tout porte à croire que c'est la mission de la dernière chance. Parce que si vous constatez, il y a eu tout un ballet diplomatique depuis la CEDEAO, même les médiateurs de l'Union africaine, du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y a aussi des chefs d'Etat comme Obasanjo. Donc, tout porte à croire que cette mission de panel de l'Ua se présente comme la mission de la dernière chance.
On sait que l'Union africaine a posé comme postulat, la reconnaissance de M. Ouattara comme président élu de la Côte d'Ivoire. Et d'aucuns pensent qu'elle ne se dédira pas.
Effectivement. Vous savez que dans le système des relations internationales, il y a un certain ordre qui fait qu'il y a un principe qu'on appelle le principe de subsidiarité qui est vraiment respecté. Ce principe de subsidiarité permet à une autorité régionale de prendre en charge le problème concerné par un de ses membres. Et justement, on a vu que dans cette crise, la CEDEAO avait déjà pris une position. C'est-à-dire les 15 Etats qui sont les voisins de la Côte d'Ivoire. Et dans la même logique, cette position a été confortée par la position de l'Ua et le Conseil de sécurité des Nations Unies. Donc, il y a un certain ordre international qui fait qu'il sera difficile que l'Union africain remette en cause ce qu'elle avait déjà décidé.
Pendant ce temps, le camp de M. Laurent Gbagbo avertit que toute décision qui sera contraire à la constitution sera nulle et de nul effet. Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
Cela peut vouloir dire que si l'Union africaine prend la décision ou revient sur la décision qui est de reconnaître M. Alassane Dramane Ouattara comme le président de la Côte d'Ivoire, le Camp Lmp n'acceptera pas cette décision.
Dans ce cas, quelles peuvent être les marges de manœuvre du panel dont on dit que les conclusions seront contraignantes pour toutes les parties?
L'Union africaine va essayer, à mon avis, de négocier avec M. Laurent Gbagbo pour voir dans quelles mesures il pourrait accepter cette décision qui est la reconnaissance de M. Alassane Dramane Ouattara comme le président de la Côte d'Ivoire. Le travail de l'Union africaine va s'inscrire essentiellement dans cette logique. Maintenant, tout dépendra aussi de M. Laurent Gbagbo et du camp Lmp. Est-ce qu'aujourd'hui le camp Lmp acceptera une telle décision ? C'est là que tout va se régler.
Quelle pédagogie pourrait utiliser le panel pour convaincre le président Laurent Gbagbo à céder le fauteuil à son rival Alassane Ouattara ?
L'Union africaine peut utiliser tous les moyens diplomatiques et toutes les propositions. Mais le plus important, c'est la décision de M. Laurent Gbagbo et du camp Lmp. Aujourd'hui, tout porte à croire que, selon le Camp Lpm, la décision qui pourrait être acceptée, c'est la décision qui est de le (Ndlr : Laurent Gbagbo) reconnaître comme le président de la République de Côte d'Ivoire.
Est-ce que vous pensez que l'Union africaine pourrait arriver à cette solution ?
Laquelle ?
Reconnaître le président sortant comme le président élu ?
Je ne pense pas que l'Union africaine puisse remettre en cause les décisions qu'elle a prises jusque-là. Je ne vois pas que l'Union africaine revienne sur les décisions déjà prises par elle-même, la CEDEAO et les Nations Unies. Donc je crois que l'Union africaine maintiendra sa position. De l'autre coté, tout porte à croire que le camp Lmp s'opposera à cette décision. Donc on risque d'être à un point de blocage. Comme l'Union africaine dit que l'objectif est de prendre des décisions contraignantes, le problème sera de voir comment elle compte les appliquer effectivement pour faire respecter ces décisions.
Au total, quels pourraient être les enjeux de ce panel qui arrive ce 21 février ?
Je ne sais pas quel génie pourra trouver le panel pour arriver à faire appliquer sa décision qu'on devine déjà. Quand on sait qu'en face, il y a une décision tranchée qui est le respect de la décision du conseil constitutionnel. Alors, le défi est difficile. Je crois que l'Union africaine aura du mal à faire appliquer une telle décision avec des moyens pacifiques si chaque camp reste toujours campé sur sa décision.
Propos retranscrits sur
Onuci-Fm par
François Bécanthy