Nous, Collectif de huit (8) quotidiens ivoiriens engagés dans la défense des acquis des résultats de la présidentielle du 28 novembre, publions la déclaration suivante, suite aux nombreuses entraves au libre exercice du métier de journaliste et à l’accès du public à l’information durant cette période de crise postélectorale.
1. L’état des lieux
a) Depuis le vendredi 18 février, plusieurs quotidiens ivoiriens qui défendent les acquis des élections du 28 novembre, notamment l’élection du président Alassane Ouattara, ont reçu des convocations de la Justice, par l’entremise de la police criminelle. Certains ont déjà été entendus par le substitut du procureur de la République, M. Diakité. D’autres devront déférer ce lundi et les jours suivants. Sur place, ces Directeurs et publication et journalistes ont été traités comme de vulgaires malfrats. Obligés de se tenir debout de 9 heures à 16 heures, soumis à un interrogatoire humiliant leur déniant le droit d’avoir des opinions propres à eux. La question incontournable et invariable est celle-ci : « Pourquoi vous présentez-vous M. Ouattara comme le président élu et M. Gbagbo comme l’ancien président ? »
b) Dans la nuit du vendredi, aux environs de 23 heures, alors qu’ils se rendaient à l’imprimerie pour la fabrication de la livraison du samedi 19 février, des agents du quotidien Le Mandat ont été pris à partie par une équipe du CeCos. Violentés et délestés du journal prêt-à-imprimer, ils seront abandonnés au bord de la route. Profondément traumatisés, ils ont finalement pu regagner le siège du journal où ils se sont réfugiés pour le reste de la nuit.
2. Le Collectif des huit (8) considère ces faits, ainsi que d’autres non évoqués ici mais récurrents, comme des atteintes caractérisées à la liberté de la presse et des violations graves du droit du public à l’information et du pluralisme de l’information. Le Collectif rappelle aux auteurs de tels actes, que ces droits sont consacrés par la loi fondamentale de notre pays et donc sont inviolables.
3. Le Collectif :
- En appelle au gouvernement légitime et légal de la République de Côte d’Ivoire, pour qu’elle prenne toutes les dispositions nécessaires, afin de sauvegarder le libre exercice de la liberté de presse et le libre accès des Ivoiriens à l’information.
- Interpelle les intervenants dans la crise postélectorale, en l’occurrence le Panel de chefs d’Etat mandatés pour assurer un transfert pacifique du pouvoir, l’ONU, l’Union Européenne, les organisations de la société civile nationale, les organisations de défense de la liberté de presse, et les exhorte à tout mettre en œuvre pour mettre fin aux menaces, agressions, intimidations et autres projets funestes qui visent à bâillonner la presse non soumise aux diktats du camp Gbagbo.
-Appelle tous les Ivoiriens épris de liberté et de paix, l’ensemble des journalistes démocrates et tous les partenaires de la presse à se tenir mobilisés pour défendre l’un des rares espaces de libertés qui nous reste : le droit à l’information libre.
Fait à Abidjan,
Le 21 février 2011-02-20
Le Collectif des huit (8) journaux pour la défense des acquis du 28 novembre
1. L’état des lieux
a) Depuis le vendredi 18 février, plusieurs quotidiens ivoiriens qui défendent les acquis des élections du 28 novembre, notamment l’élection du président Alassane Ouattara, ont reçu des convocations de la Justice, par l’entremise de la police criminelle. Certains ont déjà été entendus par le substitut du procureur de la République, M. Diakité. D’autres devront déférer ce lundi et les jours suivants. Sur place, ces Directeurs et publication et journalistes ont été traités comme de vulgaires malfrats. Obligés de se tenir debout de 9 heures à 16 heures, soumis à un interrogatoire humiliant leur déniant le droit d’avoir des opinions propres à eux. La question incontournable et invariable est celle-ci : « Pourquoi vous présentez-vous M. Ouattara comme le président élu et M. Gbagbo comme l’ancien président ? »
b) Dans la nuit du vendredi, aux environs de 23 heures, alors qu’ils se rendaient à l’imprimerie pour la fabrication de la livraison du samedi 19 février, des agents du quotidien Le Mandat ont été pris à partie par une équipe du CeCos. Violentés et délestés du journal prêt-à-imprimer, ils seront abandonnés au bord de la route. Profondément traumatisés, ils ont finalement pu regagner le siège du journal où ils se sont réfugiés pour le reste de la nuit.
2. Le Collectif des huit (8) considère ces faits, ainsi que d’autres non évoqués ici mais récurrents, comme des atteintes caractérisées à la liberté de la presse et des violations graves du droit du public à l’information et du pluralisme de l’information. Le Collectif rappelle aux auteurs de tels actes, que ces droits sont consacrés par la loi fondamentale de notre pays et donc sont inviolables.
3. Le Collectif :
- En appelle au gouvernement légitime et légal de la République de Côte d’Ivoire, pour qu’elle prenne toutes les dispositions nécessaires, afin de sauvegarder le libre exercice de la liberté de presse et le libre accès des Ivoiriens à l’information.
- Interpelle les intervenants dans la crise postélectorale, en l’occurrence le Panel de chefs d’Etat mandatés pour assurer un transfert pacifique du pouvoir, l’ONU, l’Union Européenne, les organisations de la société civile nationale, les organisations de défense de la liberté de presse, et les exhorte à tout mettre en œuvre pour mettre fin aux menaces, agressions, intimidations et autres projets funestes qui visent à bâillonner la presse non soumise aux diktats du camp Gbagbo.
-Appelle tous les Ivoiriens épris de liberté et de paix, l’ensemble des journalistes démocrates et tous les partenaires de la presse à se tenir mobilisés pour défendre l’un des rares espaces de libertés qui nous reste : le droit à l’information libre.
Fait à Abidjan,
Le 21 février 2011-02-20
Le Collectif des huit (8) journaux pour la défense des acquis du 28 novembre