La situation socio politique du pays met à mal la stabilité financière et sociale de nombreux couples. Ceux-ci doivent lutter au jour le jour pour survivre.
Au chômage depuis trois semaines et demie, Georges T., informaticien dans un hôtel de la place, ne sait plus à quel saint se vouer. Ce père de famille de deux enfants a vu sa situation financière
et sociale basculer du jour au lendemain du fait de la crise que vit le pays depuis le deuxième tour de la présidentielle. «Quelques semaines avant notre mise au chômage, des rumeurs de
compression du personnel circulaient dans les couloirs. Grande a été ma surprise lorsqu’au cours d’une réunion, le ’’chef ’’ nous a annoncé que l’hôtel fermait à cause de la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays», se souvient-il. Depuis ce jour, Georges doit faire preuve d’imagination pour nourrir sa petite famille. «Tous les amis vers lesquels je me tourne évoquent la même situation du pays. Toutes mes petites économies sont en train de fondre comme neige au soleil. Avec mon épouse, on a dû faire des restrictions sur les dépenses. On vit au jour le jour car elle ne travaille pas. Le pire, c’est que les parents ne veulent pas comprendre la situation difficile qu’on traverse et pensent qu’on refuse de leur venir en aide. Ma femme et moi, nous nous contentons de deux repas par jour et parfois d’un seul», larmoie Georges.
Cependant, A. Boris, maintenancier dans une entreprise qui a fermé ses portes aux premières heures de la crise, a trouvé une astuce pour mettre sa petite famille à l’abri. Ce dernier a, en effet, fait partir sa femme et sa fille de deux ans en famille à Alépé afin de réduire au maximum ses dépenses. «Ma fiancée est étudiante à l’Université de Cocody et elle a fini de passer tous ses examens de fin d’année. Depuis maintenant deux mois que je suis au chômage, l’atmosphère est tendue à la maison et c’est ma compagne qui me venait en aide avec l’argent de poche que son père planteur lui donne. Mais avec 50.000Fcfa et une petite fille en pleine croissance, qu’il faut nourrir, ainsi que le loyer et les factures, on ne peut pas arriver bien loin. Je lui ai demandé de rentrer chez ses parents en attendant que tout redevienne normal », se lamente-t-il. Ainsi avec la situation du pays, la majorité des familles ne sont plus à mesure de se nourrir convenablement.
Quant à Tiéffi Claude, il est tombé gravement malade depuis sa mise au chômage technique. Assis au balcon de son appartement, celui-ci a l’air retranché du monde. Selon son épouse, ce mal est purement psychologique. «Il ne mange plus, plus rien ne l’intéresse. Il est indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. Et pourtant la situation était prévisible car son patron, un Libanais, avait annoncé depuis longtemps que tous les Libanais avaient l’intention de fermer leurs boîtes afin de rentrer au pays à cause de la situation financière du pays », confie cette dernière. Elle ajoute cependant que c’est le fait de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de la famille nombreuse dont il a la charge qui préoccupe le plus son époux. «Il doit venir en aide aux cousins, aux oncles et aux tantes. Il a sa mère à nourrir ainsi que ses frères et sœurs sans compter nos enfants. C’est le fait de réfléchir qui le tue à petit feu. Et il n’y a personne pour l’aider. Pourtant, il n’est au chômage que depuis deux mois», déplore-t-elle.
La stabilité des couples mise à mal
Cette situation met aussi à mal l’équilibre de nombreux couples qui se trouvent confrontés, du jour au lendemain, à cette situation précaire. Ahilé Hilaire confie qu’il n’a plus la paix depuis qu’il a annoncé à sa partenaire sa mise au chômage. « Elle est devenue très susceptible et me fait toujours des remarques blessantes. En ce moment, j’ai plus besoin d’une femme compréhensive. Mais c’est aussi ma faute car je l’ai habituée aux bonnes choses car je pensais que je saurais toujours la mettre à l’abri du besoin. Maintenant, quand je lui fais comprendre qu’elle doit chercher à faire quelque chose de ses dix doigts, elle rentre dans tous ses états », se plaint-il.
Comme Ahilé Hilaire, C.Z ex-vigile dans une entreprise de la place, vit aussi la même expérience avec sa compagne. Selon lui, dès qu’il a annoncé à sa concubine qu’il venait de perdre son emploi, celle-ci ne s’est montrée compréhensive que pendant deux semaines. «Elle m’a assuré qu’avec la vente de poissons braisés qu’elle faisait les soirs, on pouvait tenir en attendant de meilleurs jours. Mais deux semaines après, son discours a changé radicalement. Elle a commencé à me bouder et elle trouvait que c’était trop facile de me donner de l’argent par jour pour mes besoins. Ces temps-ci, elle ne m’adresse plus la parole. Mais j’ai bon espoir, car j’ai un ami qui m’a fait savoir qu’il va peut-être me trouver quelque chose», se console-t-il.
Napargalè Marie
Au chômage depuis trois semaines et demie, Georges T., informaticien dans un hôtel de la place, ne sait plus à quel saint se vouer. Ce père de famille de deux enfants a vu sa situation financière
et sociale basculer du jour au lendemain du fait de la crise que vit le pays depuis le deuxième tour de la présidentielle. «Quelques semaines avant notre mise au chômage, des rumeurs de
compression du personnel circulaient dans les couloirs. Grande a été ma surprise lorsqu’au cours d’une réunion, le ’’chef ’’ nous a annoncé que l’hôtel fermait à cause de la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays», se souvient-il. Depuis ce jour, Georges doit faire preuve d’imagination pour nourrir sa petite famille. «Tous les amis vers lesquels je me tourne évoquent la même situation du pays. Toutes mes petites économies sont en train de fondre comme neige au soleil. Avec mon épouse, on a dû faire des restrictions sur les dépenses. On vit au jour le jour car elle ne travaille pas. Le pire, c’est que les parents ne veulent pas comprendre la situation difficile qu’on traverse et pensent qu’on refuse de leur venir en aide. Ma femme et moi, nous nous contentons de deux repas par jour et parfois d’un seul», larmoie Georges.
Cependant, A. Boris, maintenancier dans une entreprise qui a fermé ses portes aux premières heures de la crise, a trouvé une astuce pour mettre sa petite famille à l’abri. Ce dernier a, en effet, fait partir sa femme et sa fille de deux ans en famille à Alépé afin de réduire au maximum ses dépenses. «Ma fiancée est étudiante à l’Université de Cocody et elle a fini de passer tous ses examens de fin d’année. Depuis maintenant deux mois que je suis au chômage, l’atmosphère est tendue à la maison et c’est ma compagne qui me venait en aide avec l’argent de poche que son père planteur lui donne. Mais avec 50.000Fcfa et une petite fille en pleine croissance, qu’il faut nourrir, ainsi que le loyer et les factures, on ne peut pas arriver bien loin. Je lui ai demandé de rentrer chez ses parents en attendant que tout redevienne normal », se lamente-t-il. Ainsi avec la situation du pays, la majorité des familles ne sont plus à mesure de se nourrir convenablement.
Quant à Tiéffi Claude, il est tombé gravement malade depuis sa mise au chômage technique. Assis au balcon de son appartement, celui-ci a l’air retranché du monde. Selon son épouse, ce mal est purement psychologique. «Il ne mange plus, plus rien ne l’intéresse. Il est indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. Et pourtant la situation était prévisible car son patron, un Libanais, avait annoncé depuis longtemps que tous les Libanais avaient l’intention de fermer leurs boîtes afin de rentrer au pays à cause de la situation financière du pays », confie cette dernière. Elle ajoute cependant que c’est le fait de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de la famille nombreuse dont il a la charge qui préoccupe le plus son époux. «Il doit venir en aide aux cousins, aux oncles et aux tantes. Il a sa mère à nourrir ainsi que ses frères et sœurs sans compter nos enfants. C’est le fait de réfléchir qui le tue à petit feu. Et il n’y a personne pour l’aider. Pourtant, il n’est au chômage que depuis deux mois», déplore-t-elle.
La stabilité des couples mise à mal
Cette situation met aussi à mal l’équilibre de nombreux couples qui se trouvent confrontés, du jour au lendemain, à cette situation précaire. Ahilé Hilaire confie qu’il n’a plus la paix depuis qu’il a annoncé à sa partenaire sa mise au chômage. « Elle est devenue très susceptible et me fait toujours des remarques blessantes. En ce moment, j’ai plus besoin d’une femme compréhensive. Mais c’est aussi ma faute car je l’ai habituée aux bonnes choses car je pensais que je saurais toujours la mettre à l’abri du besoin. Maintenant, quand je lui fais comprendre qu’elle doit chercher à faire quelque chose de ses dix doigts, elle rentre dans tous ses états », se plaint-il.
Comme Ahilé Hilaire, C.Z ex-vigile dans une entreprise de la place, vit aussi la même expérience avec sa compagne. Selon lui, dès qu’il a annoncé à sa concubine qu’il venait de perdre son emploi, celle-ci ne s’est montrée compréhensive que pendant deux semaines. «Elle m’a assuré qu’avec la vente de poissons braisés qu’elle faisait les soirs, on pouvait tenir en attendant de meilleurs jours. Mais deux semaines après, son discours a changé radicalement. Elle a commencé à me bouder et elle trouvait que c’était trop facile de me donner de l’argent par jour pour mes besoins. Ces temps-ci, elle ne m’adresse plus la parole. Mais j’ai bon espoir, car j’ai un ami qui m’a fait savoir qu’il va peut-être me trouver quelque chose», se console-t-il.
Napargalè Marie