• l'ONUCI s'interpose entre les manifestants et les forces de l'ordre
Les jeunes du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix
(RHDP) n'ont pu se rassembler, le samedi 19 février 2011, comme l'avaient
recommandé leurs responsables politiques. Les deux communes, Abobo et Koumassi,
qui avaient été identifiées comme les lieux de rassemblement à Abidjan ont été
bouclées, très tôt le matin, par les forces de l'ordre. Déjà la veille, c'est-à-dire le
vendredi dans la soirée, le Président Laurent Gbagbo avait décrété un couvre-feu de
trois jours. A Abobo, le samedi, le rond-point de la mairie était inaccessible aux
militants qui ont tout de même forcé le rassemblement. S'en sont suivis des jets de
gaz lacrymogènes et des coups de feu des forces de l'ordre pour les disperser. Pour
l'heure, il n'y a pas de précision sur le nombre de victimes. Mais, selon un témoin du
rassemblement, deux manifestants auraient été tués. L'Agence France presse (AFP)
annonce trois morts, se référant à un témoignage d'un manifestant. Un responsable du
RHDP que nous avons joint sur place nous a confié que deux des leurs ont été
mortellement atteints par les balles des policiers. "Trop c'est trop, Gbagbo dégage »,
aurait confié à l'AFP, un manifestant, qui entendait justifier ainsi sa colère contre
Laurent Gbagbo. « Quand les FDS sont arrivées sur le rond-point d'Abobo, ils ont
tiré sur la foule, la population s'est éparpillée mais ils ont poursuivi les gens », a
raconté à l'AFP un habitant de la commune qui indique, lui, que trois jeunes ont été
tués par balles et qu'il y a eu plusieurs blessés. « Actuellement, nous faisons face aux
policiers. C'est chaud ici et nous ne quitterons pas les lieux. D'ailleurs, à l'heure où
je vous parle, l'ONUCI a déployé des chars entre nous et les policiers de Gbagbo »,
nous a confié, dans la soirée du samedi, un manifestant. A Koumassi, le décor était
pratiquement le même. Sachant que c'est à la place « In Challah » que devait se tenir
le rassemblement du RHDP, des commandos, aidés des policiers, se sont déployés
très tôt le matin sur les lieux. Les bâches dressées le vendredi soir en ces lieux ont été
détruites par les forces de l'ordre qui entendaient empêcher ce rassemblement.
N'ayant donc pas eu accès au lieu de leur rassemblement, les militants du RHDP se
sont mis à barrer des rues en y brûlant des pneus usés. La circulation, par endroit, s'en
est trouvée paralysée et le marché qui se trouve à quelques centaines de mètres de là
s'est vidé de son monde. Deux bus ont été caillassés par les manifestants. « Pendant
que La majorité présidentielle organise un meeting à Yopougon, on nous empêche
d'en faire autant à Koumassi. Nous avons donc décidé d'empêcher que le militants
LMP rejoignent Yopougon par les bus », ont justifié des militants du RHDP que nous
avons rencontrés. Ceux-ci, frustrés de ne pas avoir tenu leur meeting, ont aussi
perturbé, pendant quelques heures, les activités à Treichville. Dans cette commune,
aux environs de 13h, une rumeur de descente de policiers a créé la panique. Les
magasins ont rapidement baissé pavillon et les commerçants s'empressaient de
regagner leurs domiciles. Une forte odeur de gaz lacrymogène a envahi l'avenue 19
rue 24, accentuant l'atmosphère de tension qui prévalait dans la commune. Une
sexagénaire, dans la débandade, s'est fracturée la jambe gauche, avant de s'étaler sur
le macadam. Elle a été transportée d'urgence à l'hôpital pour y recevoir des soins.
Quatre jeunes avaient également été arrêté par des éléments de la Garde républicaine,
puis relâchés aux environs de 16h. Toujours à Treichville, le vendredi, à l'annonce du
couvre-feu, les jeunes du RHDP ont bruyamment manifesté leur mécontentement en
sifflant dans les rues jusqu'à 2h du matin, avant de regagner leurs domiciles. Jusqu'à
ce que nous mettions sous presse, des témoins nous ont annoncé que les Forces de
l'ordre ont verrouillé Abobo, empêchant les entrées et sorties.
Y.DOUMBIA
ENCADRE: Guikahué optimiste: « Nous tenons le bon bout »
Le secrétaire chargé de la mobilisation au PDCI, Maurice Kacou Gukahué s'est montré optimiste quant à l'issue des manifestations éclatées du RHDP pour faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo. Il a partagé son optimisme avec ses militants, le samedi dans la soirée au cours d'une émission sur TCI, la chaîne de télévision mise sur pied par le RHDP. « Nous tenons le bon bout. Il suffit de regarder l'évolution des choses pour s'en rendre compte. Quand le président Alassane Ouattara claque du doigt, tout s'arrête. Il dit : ''pas d'exportation de cacao'', aucun sac ne sort de la Côte d'Ivoire. Il a pris le contrôle des finances et les banques ferment. Il a chassé les ambassadeurs de Laurent Gbagbo qui retournent ici. Alors que quand Gbagbo demande à un ambassadeur d'un pays de partir, celui-ci ne bouge pas », a-t-il argumenté. A ses yeux, le RHDP ne faiblira pas et mettra tout en œuvre pour faire partir Gbagbo du pouvoir. « On ne dit pas tout. Mais il partira parce que nous en avons les moyens », a-t-il rassuré ses militants.
Y.DOUMBIA
Les jeunes du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix
(RHDP) n'ont pu se rassembler, le samedi 19 février 2011, comme l'avaient
recommandé leurs responsables politiques. Les deux communes, Abobo et Koumassi,
qui avaient été identifiées comme les lieux de rassemblement à Abidjan ont été
bouclées, très tôt le matin, par les forces de l'ordre. Déjà la veille, c'est-à-dire le
vendredi dans la soirée, le Président Laurent Gbagbo avait décrété un couvre-feu de
trois jours. A Abobo, le samedi, le rond-point de la mairie était inaccessible aux
militants qui ont tout de même forcé le rassemblement. S'en sont suivis des jets de
gaz lacrymogènes et des coups de feu des forces de l'ordre pour les disperser. Pour
l'heure, il n'y a pas de précision sur le nombre de victimes. Mais, selon un témoin du
rassemblement, deux manifestants auraient été tués. L'Agence France presse (AFP)
annonce trois morts, se référant à un témoignage d'un manifestant. Un responsable du
RHDP que nous avons joint sur place nous a confié que deux des leurs ont été
mortellement atteints par les balles des policiers. "Trop c'est trop, Gbagbo dégage »,
aurait confié à l'AFP, un manifestant, qui entendait justifier ainsi sa colère contre
Laurent Gbagbo. « Quand les FDS sont arrivées sur le rond-point d'Abobo, ils ont
tiré sur la foule, la population s'est éparpillée mais ils ont poursuivi les gens », a
raconté à l'AFP un habitant de la commune qui indique, lui, que trois jeunes ont été
tués par balles et qu'il y a eu plusieurs blessés. « Actuellement, nous faisons face aux
policiers. C'est chaud ici et nous ne quitterons pas les lieux. D'ailleurs, à l'heure où
je vous parle, l'ONUCI a déployé des chars entre nous et les policiers de Gbagbo »,
nous a confié, dans la soirée du samedi, un manifestant. A Koumassi, le décor était
pratiquement le même. Sachant que c'est à la place « In Challah » que devait se tenir
le rassemblement du RHDP, des commandos, aidés des policiers, se sont déployés
très tôt le matin sur les lieux. Les bâches dressées le vendredi soir en ces lieux ont été
détruites par les forces de l'ordre qui entendaient empêcher ce rassemblement.
N'ayant donc pas eu accès au lieu de leur rassemblement, les militants du RHDP se
sont mis à barrer des rues en y brûlant des pneus usés. La circulation, par endroit, s'en
est trouvée paralysée et le marché qui se trouve à quelques centaines de mètres de là
s'est vidé de son monde. Deux bus ont été caillassés par les manifestants. « Pendant
que La majorité présidentielle organise un meeting à Yopougon, on nous empêche
d'en faire autant à Koumassi. Nous avons donc décidé d'empêcher que le militants
LMP rejoignent Yopougon par les bus », ont justifié des militants du RHDP que nous
avons rencontrés. Ceux-ci, frustrés de ne pas avoir tenu leur meeting, ont aussi
perturbé, pendant quelques heures, les activités à Treichville. Dans cette commune,
aux environs de 13h, une rumeur de descente de policiers a créé la panique. Les
magasins ont rapidement baissé pavillon et les commerçants s'empressaient de
regagner leurs domiciles. Une forte odeur de gaz lacrymogène a envahi l'avenue 19
rue 24, accentuant l'atmosphère de tension qui prévalait dans la commune. Une
sexagénaire, dans la débandade, s'est fracturée la jambe gauche, avant de s'étaler sur
le macadam. Elle a été transportée d'urgence à l'hôpital pour y recevoir des soins.
Quatre jeunes avaient également été arrêté par des éléments de la Garde républicaine,
puis relâchés aux environs de 16h. Toujours à Treichville, le vendredi, à l'annonce du
couvre-feu, les jeunes du RHDP ont bruyamment manifesté leur mécontentement en
sifflant dans les rues jusqu'à 2h du matin, avant de regagner leurs domiciles. Jusqu'à
ce que nous mettions sous presse, des témoins nous ont annoncé que les Forces de
l'ordre ont verrouillé Abobo, empêchant les entrées et sorties.
Y.DOUMBIA
ENCADRE: Guikahué optimiste: « Nous tenons le bon bout »
Le secrétaire chargé de la mobilisation au PDCI, Maurice Kacou Gukahué s'est montré optimiste quant à l'issue des manifestations éclatées du RHDP pour faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo. Il a partagé son optimisme avec ses militants, le samedi dans la soirée au cours d'une émission sur TCI, la chaîne de télévision mise sur pied par le RHDP. « Nous tenons le bon bout. Il suffit de regarder l'évolution des choses pour s'en rendre compte. Quand le président Alassane Ouattara claque du doigt, tout s'arrête. Il dit : ''pas d'exportation de cacao'', aucun sac ne sort de la Côte d'Ivoire. Il a pris le contrôle des finances et les banques ferment. Il a chassé les ambassadeurs de Laurent Gbagbo qui retournent ici. Alors que quand Gbagbo demande à un ambassadeur d'un pays de partir, celui-ci ne bouge pas », a-t-il argumenté. A ses yeux, le RHDP ne faiblira pas et mettra tout en œuvre pour faire partir Gbagbo du pouvoir. « On ne dit pas tout. Mais il partira parce que nous en avons les moyens », a-t-il rassuré ses militants.
Y.DOUMBIA