En tournée d'explications à l'extérieur, Djédjé Mady a rencontré, samedi, les partisans d'Alassane Ouattara à Paris. Ce fut l'occasion pour lui de revenir sur l'actualité en Côte d'Ivoire.
Pendant que les partisans d'Alassane Ouattara manifestaient un peu partout en Côte d'Ivoire, samedi, à six mille kilomètres, ceux de Paris étaient en meeting avec Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci et président du directoire du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
Après son passage en Belgique, il était face à un nombreux public visiblement remonté par les rebondissements de l'actualité ivoirienne. Que dire de nouveau sur la situation au pays à ces militants et sympathisants constamment scotchés à internet ? « Le panel des chefs d'Etat se rend à Abidjan pour faire accepter la vérité des urnes à Gbagbo. Dieu seul sait ce que cela va donner. Mais le salut ne viendra que des Ivoiriens. Mais ce qui est certain, une stratégie est en cours », fait-il savoir pour couper court à toute supputation.
On pouvait aisément mesurer le dilemme du conférencier du jour au début de son propos. Qu'à cela ne tienne : la répétition étant pédagogique, la rhétorique sur le sujet peut servir d'armes offensives et défensives aux partisans d'Ado résidant en France. Djédjé Mady s'est donc employé à mettre en exergue les arguments irréfutables pour battre en brèche ceux ressassés par le camp adverse, à propos de l'issue du scrutin.
Dans les débats publics, il a évoqué les fraudes supposées au Nord du pays, la question de la proclamation des résultats hors-délais, la primauté du Conseil constitutionnel pour ne citer que ces exemples. Pour lui, parler de proclamation hors-délais, c'est faire preuve de mauvaise fois. Les textes de loi qui régissaient cette élection présidentielle ne le stipulaient pas. Pour preuve, il y a eu un précédent, car les résultats du 1er tour ont été annoncés à deux heures du matin du quatrième jour.
Cela n'avait nullement offusqué outre mesure ceux qui font référence aujourd'hui au temps. D'après lui, la mention des 72 heures faisaient seulement référence à la transmission des documents électoraux de couleurs différentes aux quatre structures qui devaient les recevoir dans ce délai. Il s'agit des représentants des Nations Unies et du Facilitateur, en l'occurrence Choï et Badini. Et aussi de la Cei centrale et le Conseil constitutionnel. Pour ce qui concerne l'institution dirigée par Yao N'dré, le conférencier s'est indigné de son ignorance de l'article 64 nouveau du code électoral.
En effet, celui-ci précisait que « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection. La date du nouveau scrutin est fixée par décret en Conseil des ministres sur proposition de la Commission chargée des élections. Le scrutin a lieu au plus tard quarante cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel. » En clair, Yao N'dré et ses collaborateurs ont une lourde responsabilité dans la cacophonie qui a suivi l'élection du 28 novembre.
Enfin, s'agissant de la certification de ladite élection, Djédjé Mady a révélé que c'est le président Laurent Gbagbo lui-même qui a pris la décision, de par l'article 48, de faire certifier les élections par les Nations Unies. C'était à l'issue de la deuxième rencontre de Pretoria au cours de laquelle Alassane Ouattara, par mesure de précaution, avait proposé que la présidentielle ivoirienne soit organisée par les Nations Unies comme au Kosovo. Il n'a pas été suivi. Les participants avaient alors estimé que le cas ivoirien n'était pas aussi dramatique que celui du Kosovo.
Il a conclu ce volet martelant que le Conseil constitutionnel n'était pas au-dessus des lois internationales. « Là où le bât blesse, c'est qu'on refuse de manière délibérée de dire le droit. Il y a eu une volonté formelle de porter atteinte à la démocratie », s'est-il indigné.
Devant l'impasse, trois mois après le second tour, les partisans d'Ado en France ont exprimé leur colère et impatience. Le constat est là, amer et implacable : Laurent Gbagbo continue de se maintenir au pouvoir. Pour les intervenants, le Rhdp doit sortir de sa torpeur et trouver les voies et moyens de faire plier le président sortant grâce à une stratégie idoine. Et sur ce point, Djédjé Mady, très embarrassé a vite répondu, précisant que les questions de stratégie ne se discutaient pas en public. Les jours à venir nous situerons sur l'efficacité de cette stratégie. Pour l'heure, l'impatience et le ras le bol gagnent du terrain.
Karim Wally, à Paris
Pendant que les partisans d'Alassane Ouattara manifestaient un peu partout en Côte d'Ivoire, samedi, à six mille kilomètres, ceux de Paris étaient en meeting avec Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci et président du directoire du rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
Après son passage en Belgique, il était face à un nombreux public visiblement remonté par les rebondissements de l'actualité ivoirienne. Que dire de nouveau sur la situation au pays à ces militants et sympathisants constamment scotchés à internet ? « Le panel des chefs d'Etat se rend à Abidjan pour faire accepter la vérité des urnes à Gbagbo. Dieu seul sait ce que cela va donner. Mais le salut ne viendra que des Ivoiriens. Mais ce qui est certain, une stratégie est en cours », fait-il savoir pour couper court à toute supputation.
On pouvait aisément mesurer le dilemme du conférencier du jour au début de son propos. Qu'à cela ne tienne : la répétition étant pédagogique, la rhétorique sur le sujet peut servir d'armes offensives et défensives aux partisans d'Ado résidant en France. Djédjé Mady s'est donc employé à mettre en exergue les arguments irréfutables pour battre en brèche ceux ressassés par le camp adverse, à propos de l'issue du scrutin.
Dans les débats publics, il a évoqué les fraudes supposées au Nord du pays, la question de la proclamation des résultats hors-délais, la primauté du Conseil constitutionnel pour ne citer que ces exemples. Pour lui, parler de proclamation hors-délais, c'est faire preuve de mauvaise fois. Les textes de loi qui régissaient cette élection présidentielle ne le stipulaient pas. Pour preuve, il y a eu un précédent, car les résultats du 1er tour ont été annoncés à deux heures du matin du quatrième jour.
Cela n'avait nullement offusqué outre mesure ceux qui font référence aujourd'hui au temps. D'après lui, la mention des 72 heures faisaient seulement référence à la transmission des documents électoraux de couleurs différentes aux quatre structures qui devaient les recevoir dans ce délai. Il s'agit des représentants des Nations Unies et du Facilitateur, en l'occurrence Choï et Badini. Et aussi de la Cei centrale et le Conseil constitutionnel. Pour ce qui concerne l'institution dirigée par Yao N'dré, le conférencier s'est indigné de son ignorance de l'article 64 nouveau du code électoral.
En effet, celui-ci précisait que « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection. La date du nouveau scrutin est fixée par décret en Conseil des ministres sur proposition de la Commission chargée des élections. Le scrutin a lieu au plus tard quarante cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel. » En clair, Yao N'dré et ses collaborateurs ont une lourde responsabilité dans la cacophonie qui a suivi l'élection du 28 novembre.
Enfin, s'agissant de la certification de ladite élection, Djédjé Mady a révélé que c'est le président Laurent Gbagbo lui-même qui a pris la décision, de par l'article 48, de faire certifier les élections par les Nations Unies. C'était à l'issue de la deuxième rencontre de Pretoria au cours de laquelle Alassane Ouattara, par mesure de précaution, avait proposé que la présidentielle ivoirienne soit organisée par les Nations Unies comme au Kosovo. Il n'a pas été suivi. Les participants avaient alors estimé que le cas ivoirien n'était pas aussi dramatique que celui du Kosovo.
Il a conclu ce volet martelant que le Conseil constitutionnel n'était pas au-dessus des lois internationales. « Là où le bât blesse, c'est qu'on refuse de manière délibérée de dire le droit. Il y a eu une volonté formelle de porter atteinte à la démocratie », s'est-il indigné.
Devant l'impasse, trois mois après le second tour, les partisans d'Ado en France ont exprimé leur colère et impatience. Le constat est là, amer et implacable : Laurent Gbagbo continue de se maintenir au pouvoir. Pour les intervenants, le Rhdp doit sortir de sa torpeur et trouver les voies et moyens de faire plier le président sortant grâce à une stratégie idoine. Et sur ce point, Djédjé Mady, très embarrassé a vite répondu, précisant que les questions de stratégie ne se discutaient pas en public. Les jours à venir nous situerons sur l'efficacité de cette stratégie. Pour l'heure, l'impatience et le ras le bol gagnent du terrain.
Karim Wally, à Paris