Il fallait s’y attendre, la Sgbci, filiale de la Société générale, a cessé ses activités depuis jeudi dernier dans l’ancienne capitale politique. La porte d’accès aux différents bureaux est restée hermétiquement fermée. Exceptée, le guichet automatique qui était encore fonctionnel. Une situation qui a créé un vent de panique chez les épargnants qui ont pris d’assaut le distributeur automatique. C’est une longue file indienne qu’on pouvait voir devant ce guichet. Chaque épargnant voulait avoir son argent sur soi, vu l’horizon qui semble s’obscurcir. A en croire ceux-ci, rien ne présageait de la fermeture de cette banque surtout que des assurances avaient été données par des responsables quant à son fonctionnement. « C’est catastrophique! Si la situation reste inchangée, nous courons tous vers un véritable chaos», lâche N.K, homme d’affaires. Comme lui, nombreux sont les clients qui, perdant leur sérénité, accourent vers la banque. Du côté des fonctionnaires, c’est la grande crispation, ils étaient nombreux à se ruer vers le guichet automatique. Cette situation n’est pas sans conséquence sur les populations bassamoises qui, aujourd’hui, vivent l’impécuniosité du fait de la crise que traverse le pays. Dame G.K fonctionnaire est désespérée. Elle traverse des moments difficiles. Pis, sa fille de moins de 5 ans est hospitalisée dans un hôpital de la place. Son état est alarmant. Manque de liquidité, elle souhaite casser son compte crédimatic. Hier jeudi, elle se rend à la Sgbci, grande fut sa surprise de trouver l’agence fermée. « Ma fille est malade depuis deux semaines. Malgré les soins qu’elle a reçus, sa santé ne s’est pas améliorée. Elle a été hospitalisée depuis hier. N’ayant plus de liquidité, je me suis rendue à la banque pour casser mon crédimatic. A ma grande surprise, elle est fermée. C’est dommage», se désole-t-elle. En début d’après-midi, c’était au tour de l’agence de la Banque atlantique de baisser pavillon. Dans les commerces, l’ambiance est morose. «Les commerçants déjà éprouvés du fait de la crise, ont du mal à faire tourner leurs activités faute de financement. La clientèle également se fait rare», confie A.B, vendeur dans un magasin de la place. Qui estime que cette crise est la conséquence de la confiscation du pouvoir par le clan Gbagbo.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam