Il ne fait pas bien d`être malade en cette période postélectorale. Les médicaments deviennent de plus en plus rares dans les différentes officines de Côte d`Ivoire. Le président de l`Ordre des Pharmaciens de Côte d`Ivoire, Dr Parfait Kouassi, intervenant sur la Radio des Nations unies (ONUCI-FM), hier, a indiqué que le stock des médicaments qui reste est très limité. Dans le secteur privé, à en croire Dr Kouassi, le stock qui se trouve dans les entrepôts couvre seulement les besoins d`un mois. Par contre, le secteur public (les établissements sanitaires publics) qui engloutit le maximum de ces médicaments est à plat. « Depuis le 10 février dernier tous les bateaux contenant des médicaments qui étaient sur l`eau en direction de la Côte d`Ivoire ont rebroussé chemin du fait des sanctions de l`Union Européenne (UE). Ces bateaux sont allés au Sénégal » a déploré le président ivoirien de l`Ordre des pharmaciens, faisant remarquer que 80 à 85% des importations des médicaments sont faites par voie maritime. Il a insisté qu`il y aura une rupture de médicaments dans les semaines à venir. Dr Parfait Kouassi a également expliqué qu`aucun grossiste ne peut acheter les produits pharmaceutiques, du fait de la fermeture de la BCEAO et des autres banques. « Nous sommes démunis, nous n`avons plus de liquidités pour acheter les médicaments», a avoué Dr Parfait Kouassi. Il a relevé que l`importation des médicaments par voie aérienne est très onéreuse. Elle est, selon lui, cinquante fois plus coûteuse que l`importation par voie maritime. « La situation est intenable. Nous estimons que le Panel des cinq chefs d`Etat africains nous permettra de sortir de cette situation » a espéré le président de l`Ordre des pharmaciens. Notons que la plupart des laboratoires pharmaceutiques partenaires de la Côte d`Ivoire sont dans l`espace l`UE. Faut-il le rappeler, le gouvernement ivoirien importe 300 milliards de FCFA de médicaments par an dont 200 à 220 milliards de FCFA pour le secteur privé.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé