Si on en juge par la tourmente qui s'est emparée de ses partisans, Laurent Gbagbo a vraisemblablement tout prévu pour s'accrocher, sauf au nerf de la guerre dont le prive Alassane Ouattara.
L'argent est vraiment le nerf de la guerre ! Pas seulement parce qu'il permet d'acheter des armes pour contrer l'ennemi mais parce qu'il permet de faire face à certaines contingences, mêmes les plus insoupçonnées, liées à la tension. C'est visiblement ce que sont en train d'apprendre à leurs dépens, Laurent Gbagbo et ses partisans, dans le bras de fer qu'ils ont décidé d'engager avec le nouveau président, Alassane Ouattara. En attendant sans doute une confrontation armée, celui-ci a décidé d'entraîner son rival sur le terrain qu'il maîtrise le plus : la finance. Face au tollé soulevé par un recours à la force pour chasser l'ancien locataire du palais présidentiel, Alassane Ouattara s'est résolu à couper Laurent Gbagbo de toutes ses sources de financement. Le premier train de l'asphyxie financière a été enclenché par l'Union européenne, en liaison avec les nouvelles autorités le 20 décembre 2010. Ces premières mesures qui frappent 18 caciques du clan, implique le gel des avoirs et une interdiction de voyager en Europe. En près de trois semaines, le nombre des sanctionnés passe à 59. Et dans la foulée, toujours avec Alassane Ouattara à la manette, les Etats-Unis décident de se mettre également à l'heure des sanctions. « La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a autorisé des sanctions contre les membres du gouvernement et du régime de Laurent Gbagbo, qui sont interdits de se rendre aux Etats-Unis », a annoncé le 21 décembre dernier, William Fitzgerald, sous-secrétaire adjoint pour les affaires africaines. Le 14 janvier dernier à, l'Union européenne passe encore une vitesse supérieure, ajoutant 32 autres personnes à la liste des personnes sanctionnées. Le 18 janvier, l'UE enjoint les navires immatriculés sur son territoire de ne plus commercer avec les ports ivoiriens. Une décision qui provoque la panique dans le camp de M. Gbagbo qui continue de s'accrocher au pouvoir. Mais, tout en agissant sur l'extérieur, Alassane Ouattara, en fin spécialiste du monde de la finance, décide de corser la pression, en actionnant les leviers internes. Ainsi, le 8 décembre à Banjul (Guinée-Bissau), après avoir recruté Charles Diby Koffi, ancien ministre de l'Economie et des Finances de Gbagbo, il manœuvre et obtient le contrôle du compte de la Côte d'Ivoire à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (Bceao) lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances. Un pouvoir qui sera confirmé les 8 et 22 janvier derniers à Bamako, lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances puis des chefs d'Etat. Au-delà du contrôle du compte, Alassane Ouattara réussit surtout le coup de maître en obtenant la tête du gouverneur de la Bceao Philippe Henri Dacoury-Tabely, partisan de Laurent Gbagbo et qui permettait à celui-ci de continuer à puiser dans le fonds via la banque centrale. Ce sera le coup de grâce qui ébranlera tout l'ancien régime. « Ils ne comprennent rien à la banque et à la finance », rit sous cape, dans son coin l'ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), heureux de toucher là où ça fait mal aux ''refondateurs''. Il n'a pas tort puisque, comme désemparé, le clan Gbagbo se permettra de violer la franchise de la Bceao, en mettant la main sur les locaux de la banque centrale, aussi bien à Abidjan, qu'à l'intérieur du pays. Avant cet acte qui sonne comme un revers fatal, le gouverneur par intérim de la Bceao, Jean-Baptiste Compaoré qui a eu le nez creux, avait commencé à faire verrouiller le système de la banque. Désormais, plus aucune transaction entre les banques commerciales et la Bceao ne sera possible. Du coup, les caisses de l'Etat de Laurent Gbagbo sont fortement menacées par un assèchement. Une situation difficile à accepter par le chef de file de La majorité présidentielle et l'ensemble de son clan qui tentent alors de rançonner les patrons de banques commerciales. Toute chose qui pousse ces chefs d'entreprises, à fermer leurs sociétés pour se mettre à l'abri avec leurs personnels. Depuis lors, c'est le désarroi dans le clan de Laurent Gbagbo, parce qu'Alassane Ouattara a mis trop de sel dans le plat des ''refondateurs''. En plus d'avoir invité les propriétaires de véhicules à ne pas payer la vignette, aux chefs d'entreprise de ne pas payer les impôts, bien plus, M. Ouattara a fait cesser depuis le 24 janvier, les exportations du café et du cacao vers l'Europe. Une décision qui n'est pas sans effet puisqu'elle prive d'une manne importante, le régime de Laurent Gbagbo. Le signe qui achève de convaincre du coup de massue reçu par les ''frontistes'', c'est que les rares spécialistes des questions économiques ont entre-temps choisi de se terrer, laissant le loisir à Justin Katinan Koné, bombardé ministre délégué au budget, de tenter de rassurer les partisans de Laurent Gbagbo.
L'argent est vraiment le nerf de la guerre ! Pas seulement parce qu'il permet d'acheter des armes pour contrer l'ennemi mais parce qu'il permet de faire face à certaines contingences, mêmes les plus insoupçonnées, liées à la tension. C'est visiblement ce que sont en train d'apprendre à leurs dépens, Laurent Gbagbo et ses partisans, dans le bras de fer qu'ils ont décidé d'engager avec le nouveau président, Alassane Ouattara. En attendant sans doute une confrontation armée, celui-ci a décidé d'entraîner son rival sur le terrain qu'il maîtrise le plus : la finance. Face au tollé soulevé par un recours à la force pour chasser l'ancien locataire du palais présidentiel, Alassane Ouattara s'est résolu à couper Laurent Gbagbo de toutes ses sources de financement. Le premier train de l'asphyxie financière a été enclenché par l'Union européenne, en liaison avec les nouvelles autorités le 20 décembre 2010. Ces premières mesures qui frappent 18 caciques du clan, implique le gel des avoirs et une interdiction de voyager en Europe. En près de trois semaines, le nombre des sanctionnés passe à 59. Et dans la foulée, toujours avec Alassane Ouattara à la manette, les Etats-Unis décident de se mettre également à l'heure des sanctions. « La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a autorisé des sanctions contre les membres du gouvernement et du régime de Laurent Gbagbo, qui sont interdits de se rendre aux Etats-Unis », a annoncé le 21 décembre dernier, William Fitzgerald, sous-secrétaire adjoint pour les affaires africaines. Le 14 janvier dernier à, l'Union européenne passe encore une vitesse supérieure, ajoutant 32 autres personnes à la liste des personnes sanctionnées. Le 18 janvier, l'UE enjoint les navires immatriculés sur son territoire de ne plus commercer avec les ports ivoiriens. Une décision qui provoque la panique dans le camp de M. Gbagbo qui continue de s'accrocher au pouvoir. Mais, tout en agissant sur l'extérieur, Alassane Ouattara, en fin spécialiste du monde de la finance, décide de corser la pression, en actionnant les leviers internes. Ainsi, le 8 décembre à Banjul (Guinée-Bissau), après avoir recruté Charles Diby Koffi, ancien ministre de l'Economie et des Finances de Gbagbo, il manœuvre et obtient le contrôle du compte de la Côte d'Ivoire à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (Bceao) lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances. Un pouvoir qui sera confirmé les 8 et 22 janvier derniers à Bamako, lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances puis des chefs d'Etat. Au-delà du contrôle du compte, Alassane Ouattara réussit surtout le coup de maître en obtenant la tête du gouverneur de la Bceao Philippe Henri Dacoury-Tabely, partisan de Laurent Gbagbo et qui permettait à celui-ci de continuer à puiser dans le fonds via la banque centrale. Ce sera le coup de grâce qui ébranlera tout l'ancien régime. « Ils ne comprennent rien à la banque et à la finance », rit sous cape, dans son coin l'ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), heureux de toucher là où ça fait mal aux ''refondateurs''. Il n'a pas tort puisque, comme désemparé, le clan Gbagbo se permettra de violer la franchise de la Bceao, en mettant la main sur les locaux de la banque centrale, aussi bien à Abidjan, qu'à l'intérieur du pays. Avant cet acte qui sonne comme un revers fatal, le gouverneur par intérim de la Bceao, Jean-Baptiste Compaoré qui a eu le nez creux, avait commencé à faire verrouiller le système de la banque. Désormais, plus aucune transaction entre les banques commerciales et la Bceao ne sera possible. Du coup, les caisses de l'Etat de Laurent Gbagbo sont fortement menacées par un assèchement. Une situation difficile à accepter par le chef de file de La majorité présidentielle et l'ensemble de son clan qui tentent alors de rançonner les patrons de banques commerciales. Toute chose qui pousse ces chefs d'entreprises, à fermer leurs sociétés pour se mettre à l'abri avec leurs personnels. Depuis lors, c'est le désarroi dans le clan de Laurent Gbagbo, parce qu'Alassane Ouattara a mis trop de sel dans le plat des ''refondateurs''. En plus d'avoir invité les propriétaires de véhicules à ne pas payer la vignette, aux chefs d'entreprise de ne pas payer les impôts, bien plus, M. Ouattara a fait cesser depuis le 24 janvier, les exportations du café et du cacao vers l'Europe. Une décision qui n'est pas sans effet puisqu'elle prive d'une manne importante, le régime de Laurent Gbagbo. Le signe qui achève de convaincre du coup de massue reçu par les ''frontistes'', c'est que les rares spécialistes des questions économiques ont entre-temps choisi de se terrer, laissant le loisir à Justin Katinan Koné, bombardé ministre délégué au budget, de tenter de rassurer les partisans de Laurent Gbagbo.