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Région Publié le mardi 22 février 2011 | Nord-Sud

Grand-Bassam - Plus d’argent pour se soigner

A l’hôpital de Grand-Bassam, ce jeudi 17 février en fin de matinée, le ciel est mi-couvert. Ce n’est pas la grande affluence à l’hôpital. La chaleur aidant, les parents des malades pour la plupart ont trouvé abri dans le jardin de cet établissement public. La mine renfrognée, dame G.T est anxieuse. Sa fillette de 4 ans n’est pas bien portante. Elle souffre d’un accès palustre selon le diagnostic du médecin et présente des signes d’anémie. Depuis deux semaines, elle parcourt les centres de santé pour soigner sa fille. Elle est admise, jeudi dernier, à l’hôpital de Grand-Bassam pour des soins intensifs. Elle n’a plus de liquidité. Et le comble, c’est qu’elle ne peut plus faire de retraits. La succursale ivoirienne de la banque française Société générale (Sgbci) a fermé ses portes jusqu’à nouvel ordre. Sa carte magnétique, selon elle, a expiré. « Ma fille est malade depuis deux semaines, les premiers soins apportés n’ont pas changé grand-chose. Plus grave, elle est hospitalisée. N’ayant plus de liquidité, je me suis rendue à l’agence de la Sgbci, la caisse est hermétiquement fermée. Et pour en rajouter à mon malheur, ma carte magnétique n’est plus d’actualité», se désole-t-elle. Et d’ajouter que, « renseignement pris auprès des vigiles, il s’avère que la banque est fermée parce qu’elle n’est plus en mesure d’assurer des services de qualité ». Dans l’immédiat, elle était contrainte de faire appel à son frère cadet pour qu’il lui prête de l’argent afin de faire face aux dépenses des soins médicaux. Pour elle, si la situation reste inchangée, c’est la vie des malades qui apparemment sera hypothéquée. Tout comme cette dame, nombreux sont les parents des malades qui vivent cet enfer. S. I est désemparé. Son père a subi une opération chirurgicale, vendredi 11février, à l’hôpital général de Grand-Bassam. Il souffrait de la prostate. Outre cette maladie, il faut des moyens pour faire d’autres analyses car son géniteur semble avoir perdu l’usage des membres inférieurs. Situation devenue catastrophique pour sa famille, faute de moyens. Chose difficile qui vient en rajouter à cette situation précaire, c’est qu’il n’arrive pas non plus, à percevoir le mandat qu’il a reçu de l’extérieur. Il ne fait que des allers et retours en vain. « C’est infernal, j’ai reçu un mandat qui doit servir à assurer les soins de mon père. Ce dernier a subi récemment une opération chirurgicale. Il doit également faire d’autres examens parce qu’il ne sent plus ses membres inférieurs. Vous comprenez que la situation est infernale pour nous », se désole-t-il. Pour sûr, les conséquences immédiates risquent d’être lourdes si la situation reste inchangée.
Emmanuelle Kanga à
Grand-Bassam
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