Juge et partie à la fois, Lohoua Souanga Etienne alias César Etou, qui donne des leçons de journalisme au monde entier, est toujours dans le nouveau Cnp mis en place par Ouattara Gnonzié, malgré sa forfaiture du mercredi 16 février dernier. En effet, journaliste de son état et directeur de publication du quotidien " Notre Voie ", il avait signé, au mépris de sa qualité de membre du Cnp et de l'article 43 alinéa 3 de la loi du 14 décembre 2004 sur la presse, un article dans les colonnes de ce canard bleu. " Les membres du Conseil national de la presse peuvent être également révoqués s'ils exercent directement ou détiennent une participation dans une entreprise liée au secteur de la presse, de l'Edition ou de la communication Audiovisuelle à l'exception des professionnels de la communication " Tel est libellé cet article 43 de la loi sur la presse. Et l'article 36 du décret portant organisation et fonctionnement du Cnp dispose que " Les fonctions de membre du Cnp sont incompatibles avec tout mandat électif, tout emploi public et toute activité, professionnelle ". C'est donc au mépris de tous ces textes que le légaliste César Etou a signé un article dans le journal dont il est le directeur de publication. Le bon sens aurait voulu qu'après une faute aussi grossière, César Etou rende de lui-même sa démission ou qu'elle lui soit exigée par Deby Dalli. Mais il ne l'a pas fait et l'on apprend déjà qu'il siège dans ce Cnp. Pire, dans une interview accordée hier à " Soir Info ", il a tenté de nier, l'existence des textes : " Oui, depuis que j'ai été coopté au Cnp, j'ai consulté les lois, notamment, celle portant régime juridique de la presse de décembre 2004 qui ne me fait même pas obligation de démissionner. Au sein de cette loi, il y a des exceptions auxquelles je bénéficie. Mais pour des raisons d'éthique, pour que mes décisions au sein du Cnp ne soient pas taxées de partialité, j'ai décidé de démissionner…et je le ferai ", affirme-t-il. Dommage que César Etou ne nous donne aucune information sur les exceptions dont il bénéficie. On note aussi qu'il n'a pas encore démissionné ni de " Notre Voie " ni de la commission paritaire où il occupe le poste de président au motif, selon lui, que les membres à l'unanimité lui auraient dit : " Il faut rester jusqu'à ce que la session que nous venons d'ouvrir se termine, pour que nous donnions les cartes aux journalistes afin qu'ils continuent d'être protégés par la loi… ". Comme quoi, sans César Etou à la tête de la Commission, les journalistes de Côte d'Ivoire ne seront plus reconnus par la loi. A quoi sert donc le poste de vice-président de la commission paritaire ? Que serait donc la commission paritaire si césar Etou avait été nommé ministre de la Communication ? Les membres de la Commission paritaire lui auraient-ils aussi demandé de signer les cartes des journalistes ?
D S
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