C’est indéniable ! Dans la crise postélectorale qui secoue le pays depuis bientôt trois mois, l’attitude de l’Afrique du sud intrigue.
Beaucoup d’observateurs se demandent encore comment la patrie de Nelson Mandela, aujourd’hui dirigée par Jacob Zuma, peut soutenir ou ménager Laurent Gbagbo dans sa volonté de confisquer le pouvoir. Pourquoi ce géant de l’Afrique australe, l’un des rares modèles de démocratie sur le continent ferme t-il les yeux sur un hold-up électoral aussi grossier et flagrant que celui perpétré par le Chef des refondateurs.
Même certains médias sud-africains peinent à comprendre le jeu clair-obscur de leurs autorités dans la fournaise ivoirienne. Vendredi dernier, au cours d’une rencontre avec la presse au Cap, Mme Maite Nkoana-Mashabane, qui a accompagné Zuma à Abidjan, avait été acculée par les journalistes qui lui avaient à maintes reprises demandé de clarifier la position de leur pays dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Certains s’expliquaient difficilement la volte-face de leurs dirigeants qui avaient début décembre demandé explicitement à Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite dans les urnes. Mieux, ils ont ouvertement demandé à la collaboratrice de Zuma si son patron contestait aujourd’hui l’élection du Président Ouattara. La ministre des Relations internationales et de la coopération est restée évasive, indiquant laconiquement que les résultats de la présidentielle de novembre n’étaient pas « concluants ». Car proclamés par deux structures désignant deux vainqueurs.
Il faut être dupe pour ne pas le comprendre. La stratégie de Jacob Zuma est simple. Il veut sauver la face de son ami Laurent Gbagbo, en essayant de biaiser la position de l’UA, qui, rappelons-le, a reconnu l’élection d’Alassane Ouattara. Ce qu’il recherche, c’est le maintien de Laurent Gbagbo au Palais présidentiel, même s’il n’ose l’affirmer clairement. La sortie impromptue de son vice-ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim, annonçant que le panel propose « le partage du pouvoir ou de nouvelles élections » alors même qu’elle n’a pas fini sa mission, participe de cette volonté de manœuvrer pour remettre en selle un Laurent Gbagbo, il est vrai, en sérieuses difficultés en ce moment.
Contrairement à ce que Zuma a laissé penser hier en indiquant que son ministre avait menti, Ibrahim Ibrahim n’a pas parlé dans le vide. De toute évidence, c’est un ballon d’essai qu’il a lancé, avec le secret espoir que l’idée fasse son chemin. Prenant ainsi le contre-pied des recommandations des experts du panel, qui avaient sans ambages reconnu la victoire d’Alassane Ouattara.
Heureusement que le président démocratiquement élu et ses collaborateurs ont su rester vigilants et mis rapidement Zuma devant sa perfidie. Conséquence, le complot a été éventré. N’empêche, le jeu trouble de l’Afrique du sud est inquiétant. Fouler au pied les principes de la démocratie, pour ses intérêts. C’est la pire leçon que l’Afrique du sud de Jacob Zuma veut enseigner à l’Afrique. L’héritage de Nelson Mandela a été, hélas, galvaudé…
Y. Sangaré
Beaucoup d’observateurs se demandent encore comment la patrie de Nelson Mandela, aujourd’hui dirigée par Jacob Zuma, peut soutenir ou ménager Laurent Gbagbo dans sa volonté de confisquer le pouvoir. Pourquoi ce géant de l’Afrique australe, l’un des rares modèles de démocratie sur le continent ferme t-il les yeux sur un hold-up électoral aussi grossier et flagrant que celui perpétré par le Chef des refondateurs.
Même certains médias sud-africains peinent à comprendre le jeu clair-obscur de leurs autorités dans la fournaise ivoirienne. Vendredi dernier, au cours d’une rencontre avec la presse au Cap, Mme Maite Nkoana-Mashabane, qui a accompagné Zuma à Abidjan, avait été acculée par les journalistes qui lui avaient à maintes reprises demandé de clarifier la position de leur pays dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Certains s’expliquaient difficilement la volte-face de leurs dirigeants qui avaient début décembre demandé explicitement à Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite dans les urnes. Mieux, ils ont ouvertement demandé à la collaboratrice de Zuma si son patron contestait aujourd’hui l’élection du Président Ouattara. La ministre des Relations internationales et de la coopération est restée évasive, indiquant laconiquement que les résultats de la présidentielle de novembre n’étaient pas « concluants ». Car proclamés par deux structures désignant deux vainqueurs.
Il faut être dupe pour ne pas le comprendre. La stratégie de Jacob Zuma est simple. Il veut sauver la face de son ami Laurent Gbagbo, en essayant de biaiser la position de l’UA, qui, rappelons-le, a reconnu l’élection d’Alassane Ouattara. Ce qu’il recherche, c’est le maintien de Laurent Gbagbo au Palais présidentiel, même s’il n’ose l’affirmer clairement. La sortie impromptue de son vice-ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim, annonçant que le panel propose « le partage du pouvoir ou de nouvelles élections » alors même qu’elle n’a pas fini sa mission, participe de cette volonté de manœuvrer pour remettre en selle un Laurent Gbagbo, il est vrai, en sérieuses difficultés en ce moment.
Contrairement à ce que Zuma a laissé penser hier en indiquant que son ministre avait menti, Ibrahim Ibrahim n’a pas parlé dans le vide. De toute évidence, c’est un ballon d’essai qu’il a lancé, avec le secret espoir que l’idée fasse son chemin. Prenant ainsi le contre-pied des recommandations des experts du panel, qui avaient sans ambages reconnu la victoire d’Alassane Ouattara.
Heureusement que le président démocratiquement élu et ses collaborateurs ont su rester vigilants et mis rapidement Zuma devant sa perfidie. Conséquence, le complot a été éventré. N’empêche, le jeu trouble de l’Afrique du sud est inquiétant. Fouler au pied les principes de la démocratie, pour ses intérêts. C’est la pire leçon que l’Afrique du sud de Jacob Zuma veut enseigner à l’Afrique. L’héritage de Nelson Mandela a été, hélas, galvaudé…
Y. Sangaré