Football : Election au Comité exécutif de la FIFA et de deux pour Anouma

Il y a des moments où on ne peut cacher sa joie. Toujours avec un visage sérieux, Jacques Anouma n'a pu contenir intérieurement le grand bonheur qu'il a vécu, hier au Friendship Hall à Khartoum (Soudan). Un bonheur inouï comme cela a été le cas en octobre 2005 lorsque sous sa présidence, la sélection nationale de Côte se qualifiait pour la première fois de son histoire à une phase finale de la Coupe du monde en 2006 en Allemagne. Les seuls moments où l'homme à la mine toujours sérieuse et pensive laisse apparaître des signes de joie. Et hier, cet instant en valait la peine. Le patron du football ivoirien vient d'être élu lors l'élection des représentants africains au Comité exécutif de la FIFA tenue en marge de la 33e Assemblée générale ordinaire de la CAF, ce mercredi 23 février 2011 au Soudan. Ce pays devenu la terre promise d'Anouma. Et il n'a pu s'empêcher de laisser éclater sa joie, une joie partagée avec son équipe de campagne dès la fin du dépouillement sous le coup de 14h 20, heure locale (11h 20 GMT). Partageant un sourire par-ci, une accolade par-là. Jacques Anouma est aux anges comme un écolier qui vient de réussir à son examen. Jacques Anouma siégera pour les quatre prochaines au Comité exécutif de la FIFA. Ainsi en ont décidé les délégués des 53 associations nationales de football, membres de la CAF. Le président de la FIF, membre sortant et candidat à sa réélection a eu, une fois de plus, la confiance de ses pairs qui lui ont accordé 35 de leur voix. Opposés à quatre autres concurrents (Mohamed Raouraoua, Ibrahim Galadima, Suketu Patel, Danny Jordaan), le candidat ivoirien a pu mesurer l'estime que ses pairs ont pour lui. Il n'est certes pas arrivé en première position (il a été devancé par l'Algérien Mohamed Raouraoua avec quatre voix), mais Jacques Anouma ne reste pas moins coté aux yeux des autres présidents de fédérations sur le continent. Cette journée électorale à la FIFA, indécise et pleine de suspense, a débuté à 13h 40 heure locale (10h 40 GMT) lorsque Kalusha Bwalya élu quelques instants plus tôt membre du Comité exécutif de la CAF pour le compte de la COSAFA annonce le retrait de sa candidature à la course à la FIFA. Quatre minutes après, les scrutateurs sont invités à la table de séance. Très organisés, ils auront mis à peine deux minutes pour débuter le scrutin. Un vote à bulletin secret au terme duquel les candidats qui auraient la majorité absolue représenteront l'Afrique à la FIFA où siègent déjà le président de la CAF et l'Egyptien Hani Aboo Rida. Ce n'est qu'à 14h 07 qu'a débuté le dépouillement bulletins après le vote des délégués des 53 nations affiliées. Dès le comptage des voix, le candidat algérien s'affiche en véritable adversaire de Jacques Anouma, pourtant donné favori. Il avait deux voix lorsque le président de la FIF obtient sa première voix. La bataille ainsi lancée, les deux candidats ne se lâchent plus. Avec un léger avantage, Raouraoua mène seul la course en tête. Même quand le président de la FIF était revenu à une voix après avoir été distancé de trois unités (26-25), l'on s'attendait à voir Jacques Anouma prendre les devants. Mais non ! Très solide, Mohamed Raouraoua appuie une dernière fois sur l'accélérateur pour terminer en tête de ce scrutin qui le prévoyait pourtant en deuxième position.

Une victoire pour la Côte d'Ivoire

Dans la grisaille actuelle, le sport et encore le football vient de hausser le drapeau ivoirien. Dans la
salle de l'Assemblée générale de la CAF, la Côte d'Ivoire a été présente du début jusqu'à la fin. Et la réélection de Jacques Anouma est non seulement un acte de confiance en l'homme mais en son pays. Et lui-même ne s'en cache pas. «C'est une énorme joie qui rejaillit sur toute la Côte d'Ivoire.

Les Ivoiriens voulaient cette victoire et je crois qu'ils ont été entendus par Dieu que nous remercions infiniment. Je dédie cette réélection à toute la Côte d'Ivoire», a dit Anouma. Car dans cette élection, Anouma et son commando n'ont cessé, à aucun moment de penser à leur pays. «Le plus important n'est pas d'être premier ou deuxième. Seule la réélection importait. Dieu merci, nous y sommes parvenus», s'est exclamé Anouma.

OUATTARA Gaoussou, Envoyé spécial