Affrontements de mardi à Abobo : Des dizaines de Fds tuées dans une embuscade

Mardi à 18h, le lieutenant A. J. M., du 1er bataillon d'infanterie d'Akouédo, dirige les troupes à Abobo. Il informe sa hiérarchie qu'il venait de subir de lourdes pertes en vies humaines et en matériels. Le bilan donne froid dans le dos : des dizaines de victimes dont le commandant de la Bmo, atteint par quatre balles. Au plan matériel, trois véhicules de type 4x4 de ramassage de troupes de la brigade de maintien d'ordre (Bmo) du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) ont été emportés. Un autre véhicule de type 4x4 estampillé Cecos 06 et monté d'une mitrailleuse de 12,7 mm a été aussi emporté. Le lieutenant demande au Pc crise du renfort en hommes, en armes et en munitions. Vers 21 h, il reçoit le renfort de toutes les unités en armes et en munitions. Ils sont rassemblés au camp commando d'Abobo.

Le film d'une journée tragique

Il a été signalé très tôt, mardi matin, que des individus en armes font mouvement vers Pk 18. Ceux-ci venaient d'Anyama. Le lieutenant et ses hommes se déploient sur le terrain. En cours de route, le commando mystérieux qui affronte les Fds depuis des semaines tend une embuscade. Et les soldats fidèles à l'ancien chef de l'Etat tombent dans la nasse. Le commando attaque à coups de mortiers et de roquettes. Des dizaines d'éléments des Fds sont tués sur-le-champ. C'est le sauve-qui-peut dans le quartier Pk-18, Carrefour Diallo. Il s'ensuit une chasse à l'homme entre militaires et les hommes du mythique commandant «Fongnon». Plusieurs combattants meurent dans les quartiers Céleste, N'Dotré et au terminus du bus 76 en allant vers Unicafé et la morgue d'Anyama.

Les combats se sont généralisés dans tout Pk-18. C'est-là que le lieutenant A. comprend qu'il est tombé dans un bourbier sans fin avec ses éléments. L'officier perd une mitrailleuse 12,7 mm, des lance-roquettes, des kalachnikovs, des caisses de munitions et trois véhicules de type 4x4 avec l'écriteau Cecos. L'officier demande alors à ses troupes de replier sur le camp commando d'Abobo. Entre-temps, le capitaine Kassy du Cecos vient en renfort avec quatre autres gendarmes. Mais ils sont cueillis à froid. Le capitaine et l'adjudant N'Cho sont tués sur-le-champ.

Deux maréchaux des logis sont aussi tués. Du côté civil, on déplore quatre personnes tuées par des balles perdues. Hier matin, tous les chefs de corps ont tenu une réunion de crise avec les officiers dans les différentes casernes. Le lieutenant A. J. M. a été convoqué au bureau du commandant des forces terrestres pour une demande d'explication.

Bahi K.