La commune d'Abobo a renoué avec la tension faite de panique générale. Hier jeudi, les rumeurs toutes aussi folles que fantaisistes ont fait que les Fds à la gâchette facile ont encore tué. Conséquence : la commune d'Abobo a été paralysée toute la journée, une agence de la société téléphonie Moov a été cassée et pillée. Or, tout semblait calme en début de matinée. Les populations ont commencé à sortir timidement de leurs maisons, qui pour aller faire des courses, qui pour aller à la recherche de leur pitance quotidienne. Comme une traînée de poudre, la rumeur a envahi la commune d'Abobo faisant état de la décision prise par les jeunes armés qui résistent aux Fds, de prendre le contrôle du camp commando d'Abobo. « Le commandant Fognon s'installera dans quelques heures au camp commando pour en faire son Qg.», a fait circuler la rumeur. Il n'en fallait pas plus pour que des tirs nourris se fassent entendre. De la gare au quartier Sos où se trouve le camp commando, en passant le dépôt 9, Anodore, Avocatier, partout, des tirs d'armes automatiques retentissent de manière simultanée. Au grand marché les tirs ont crée une panique générale et une débandade indescriptible. Les femmes fuyant et laissant leurs marchandises, les enfants pris de panique couraient dans tous les sens…Une scène quasi chaotique, qui a duré une heure demie environ. Après une accalmie la rumeur a repris avec insistance cette fois-ci. On a annoncé la prise du camp commando dit-on des jeunes gens insurgés. Toute chose qui en a rajouté à la peur et la psychose. Nous avons pu constater qu'il n'en était rien. Le camp commando d'Abobo a plutôt reçu des renforts en hommes notamment des éléments la Bae. Toutefois, des barricades ont été érigées dans toutes les rues menant cette garnison très stratégique. Des barrages sont tenus par les éléments du camp. En début d'après-midi les rumeurs ont fait état du ralliement des soldats du 3ème bataillon du camp génie de Bouaké délocalisé à Ebenté (Anyama). Aux environ de 15 heures des sources concordantes nous apprenaient l'attaque de l'agence de la société Moov située à quelques mètres du collège ST Joseph. L'opération de casse serait menée, selon des témoins, par des hommes en armes qui se sont bien servis avant de laisser entrer des badauds dans le but, sans doute, de masquer leurs crimes. Concernant le bilan de cette folle journée des sources diverses indiquent qu'i y a eu des morts à la gare routière et plusieurs blessés dans la débandade créée par les tirs des Fds. La zone de Ndotreé étant déclarée une zone de guerre nous n'avons pas pu y accéder.
Kamagaté Ibrahima
Kamagaté Ibrahima
