Les congés de février terminés, les établissements scolaires qui fonctionnent encore ont ouvert leurs portes hier. A Abidjan où des combats meurtriers opposent des Fds à une armée invisible depuis quelques jours, cette réouverture expose les élèves à un réel danger de mort. Les échanges de tirs à l'arme lourde qui, jusque-là, se limitaient à la commune d'Abobo gagnent progressivement toute la capitale économique où les combats sont sporadiques. C'est dans ces conditions que des élèves doivent se rendre au cours, traversant parfois plusieurs quartiers. Même quand la zone géographique de leur établissement est encore calme, le danger peut se trouver sur le chemin. C'est le cas d'élèves qui habitent Port-Bouët et qui doivent se rendre à Cocody en passant par Koumassi et Treichville, deux communes très chaudes. Beaucoup d'élèves vivant à Abobo ou à Adjamé ne peuvent même pas quitter leur propre secteur. Malgré ce contexte particulièrement dangereux, certains chefs d'établissements ne tolèrent aucune absence. « J'ai demandé à ma fille de rester à la maison, mais elle tient à se rendre à l'école au motif qu'elle sera sanctionnée », s'alarmait au téléphone hier matin S.M, une parente d'élève qui nous a joints d'Adjamé. Sa fille fréquente le lycée technique de Cocody. Le proviseur de cet établissement aurait décidé que toutes les absences, quelles qu'en soient les raisons, doivent être comptabilisées et prises en compte dans la détermination de la note de conduite. De même, les absents ont systématiquement la note zéro pour tout devoir qu'ils ratent.
Cissé Sindou
Cissé Sindou