Général, j’aurais voulu vous adresser directement cette lettre, mais je ne connais ni votre adresse, ni quelqu’un qui aurait pu vous la transmettre. La seule personne susceptible de le faire et que nous avions en commun n’est plus de ce monde. Elle m’a dit que vous étiez amis. Votre attitude d’aujourd’hui me la rappelle jour et nuit depuis un certain temps, au souvenir de propos qu’elle m’avait tenus vous concernant. Rassurez-vous, vous ne faisiez pas l’objet de nos conversations habituelles. D’ailleurs, je dois avouer que je ne vous portais aucun intérêt jusqu’à cet entretien qui, du reste, fut le dernier que nous avons vraiment eu, elle et moi.
Je vous écris parce que j’essaie d’imaginer ce qu’elle vous aurait dit en ces moments précis où la destinée de notre pays se joue partiellement entre vos mains. Je vous invite à repenser à vos conversations liées à la politique. Pour vous y aider, sans la nommer par respect pour son âme, je vous livre ces quelques éléments suffisants pour vous montrer de qui il s’agit. Cette personne a eu à servir M. Alassane Ouattara du temps où il était Premier Ministre, semble t-il, avant que ne vienne le temps de la disgrâce qui l’a contraint à s’éloigner quelque peu. Lorsqu’à son retour, il a fait appel à nouveau à notre ami commun, vous avez suggéré à ce dernier d’accepter de travailler avec lui sans tenir compte de l’opprobre qui le frappait. Le conseil que vous lui aviez donné en son temps, était si emprunt de sagesse que mon indifférence à votre égard a cédé le pas à une sorte de sympathie pour vous. Peu importe pour ce qui est de mes sentiments, mais il me faut le rappeler pour justifier ma réaction de ce jour. Cette sympathie s’est muée en compassion par un fait qui m’a été rapporté par ailleurs. Un jour, vous vous étiez effondré en larmes, sanglotant « comme un enfant » dans votre bureau parce que vous aviez été « contraint par qui vous savez, de faire certaines choses qui vont contre vos convictions ». Ce serait à quelque chose près vos propres termes.
Je n’ai jamais su de quoi il s’agissait précisément, mais j’ai pu imaginer aisément les tourments de votre âme, même si je n’en comprenais pas le pourquoi. Pour moi, tout semblait si facile ! Il n’y avait qu’à suivre la voie de la morale. On m’a alors brandi l’obéissance aux Autorités et ce que la Bible enseigne à ce sujet par la plume de St Paul, dans sa lettre aux Romains aux versets 1 à 5 du chapitre 13 : « Que tout homme soit soumis aux Autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorités que par Dieu et celles qui existent sont établies par Lui… ». Peut-être est-ce dû à l’humilité de ma foi, j’avoue ne pas y avoir trouvé l’explication de vos choix parce que dans le morceau choisi, St Paul précise également que l’Autorité est au service de Dieu pour inciter au bien (versets 3-4). De plus dans «les Actes des Apôtres» autre écrit de cette même Bible, St Pierre et divers autres apôtres répondent au grand Prêtre qui les interroge parce qu’ils désobéissaient en agissant au nom de Jésus, qu’«il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes». Et encore, lorsque dans sa crainte de voir le peuple hébreux grandir davantage en nombre et en puissance sur sa terre, le Roi d’Egypte demanda aux sages-femmes d’exécuter les garçons dès leur naissance, la Bible nous dit ceci : «Mais les sages-femmes craignirent Dieu ; elles ne le firent pas comme l’avait ordonné le Roi et laissèrent vivre les garçons» (exode 1,17).
Votre attitude donc en tant que croyant et fils de pasteur, tout en supposant que vous ne pouvez pas ignorer ces versets bibliques et bien d’autres, m’ont laissé sceptique quant aux valeurs que vous prétendez soutenir par vos choix. Au surplus, cela va faire assez longtemps que votre âme est tourmentée. Dois-je conclure que votre foi est en agonie devant les espèces sonnantes et trébuchantes ? Cela peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Auquel cas, il est toujours temps de se ressaisir, devant les hommes, mais aussi et surtout devant Dieu ! L’erreur fatale a toujours été de croire que Christ s’étant sacrifié pour notre salut, le Paradis nous est accessible quoi qu’on fasse ! C’est Jésus lui-même qui disait qu’il sera plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux (Luc 18,35). C’était dans le cadre de sa mission sur cette terre, annoncer la bonne nouvelle, enseigner aux hommes à assumer leur ressemblance d’avec Dieu à l’image de celui que ils ont été créés. Pourquoi l’aura-t-il fait, sachant que sa destinée était de mourir pour le salut de ces mêmes hommes ? Il faut considérer la Parole de Dieu comme le mode d’emploi d’un produit qui aide à le rendre utilisable et efficace. La création est le produit de Dieu à la parole de celui que nous devons nous conformer pour être en harmonie avec Lui, avec ce qui nous entoure et avec nous-mêmes. Et, autant le contexte de ce dit nous rappelle que le chrétien doit savoir se détacher des biens terrestres, doit pouvoir y renoncer, autant il suggère que le paradis n’est pas un trou béant où tous, nous irons systématiquement nous engloutir pêle-mêle, à la fin de notre pèlerinage terrestre.
Mais, peut-être craignez-vous plutôt pour votre vie, ce qui serait tout à fait légitime. Mais combien en sacrifierez-vous ou en laisserez-vous sacrifier pour sauver la vôtre ? Je souhaite de tout cœur que Dieu la protège car elle Lui tient tout aussi à cœur que celle des autres, en Lui demandant de soulager votre âme de ses agitations. Je ne crois pas que vous soyez fondamentalement mauvais, comme tout homme d’ailleurs, pourvu qu’il se laisse toucher par la grâce de Dieu. Sauf qu’il faut la rechercher, cette grâce, dans le repentir et ailleurs que dans les assassinats, le mensonge et autres perversités. Que vous aurait dit notre ami commun ? Posez-vous la question autant de fois que nécessaire et répondez-y. Il ne me revient pas de parler à sa place. Mais référez-vous à votre conscience. Elle est habilitée à le faire au nom de l’Esprit-Saint. Laisse-la vous guider et nos prières vous accompagnent. J’avais moi le devoir de vous rappeler certaines choses, de vous dire ce que je crois. Je l’ai fait, sans animosité. Notre ami avait une si grande estime pour vous ! Je refuse encore de croire que vous soyez complice de tous ces assassinats et toutes ces souffrances que subit la population. Souvenez-vous de l’attachement de Dieu pour son peuple, jusqu’au sacrifice de son fils unique pour sauver ce peuple. N’oubliez jamais. De plus, Vox populi, vox Dei, (voix du peuple, voix de Dieu), dit l’adage pour signifier qu’¨il faut établir la vérité d’un fait, la justice d’une chose sur l’opinion du plus grand nombre.¨ Que Dieu vous soutienne !
Je finis en vous invitant à lire dans le dernier livre de la Bible, les versets 5 à 13 du chapitre 14 dont je me permets de reprendre ici quelques éléments qui pourraient nous servir à tous : «C’est l’heure de la persévérance des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus …Heureux dès à présent, ceux qui sont morts dans le Seigneur !!! Oui, qu’ils se reposent de leurs labeurs car leurs œuvres les suivent.» Leurs œuvres les suivent, dit l’Apocalypse, il ne parle pas de biens. Que Dieu vous garde !
Nahima H.
houenouci @yahoo.fr
Je vous écris parce que j’essaie d’imaginer ce qu’elle vous aurait dit en ces moments précis où la destinée de notre pays se joue partiellement entre vos mains. Je vous invite à repenser à vos conversations liées à la politique. Pour vous y aider, sans la nommer par respect pour son âme, je vous livre ces quelques éléments suffisants pour vous montrer de qui il s’agit. Cette personne a eu à servir M. Alassane Ouattara du temps où il était Premier Ministre, semble t-il, avant que ne vienne le temps de la disgrâce qui l’a contraint à s’éloigner quelque peu. Lorsqu’à son retour, il a fait appel à nouveau à notre ami commun, vous avez suggéré à ce dernier d’accepter de travailler avec lui sans tenir compte de l’opprobre qui le frappait. Le conseil que vous lui aviez donné en son temps, était si emprunt de sagesse que mon indifférence à votre égard a cédé le pas à une sorte de sympathie pour vous. Peu importe pour ce qui est de mes sentiments, mais il me faut le rappeler pour justifier ma réaction de ce jour. Cette sympathie s’est muée en compassion par un fait qui m’a été rapporté par ailleurs. Un jour, vous vous étiez effondré en larmes, sanglotant « comme un enfant » dans votre bureau parce que vous aviez été « contraint par qui vous savez, de faire certaines choses qui vont contre vos convictions ». Ce serait à quelque chose près vos propres termes.
Je n’ai jamais su de quoi il s’agissait précisément, mais j’ai pu imaginer aisément les tourments de votre âme, même si je n’en comprenais pas le pourquoi. Pour moi, tout semblait si facile ! Il n’y avait qu’à suivre la voie de la morale. On m’a alors brandi l’obéissance aux Autorités et ce que la Bible enseigne à ce sujet par la plume de St Paul, dans sa lettre aux Romains aux versets 1 à 5 du chapitre 13 : « Que tout homme soit soumis aux Autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorités que par Dieu et celles qui existent sont établies par Lui… ». Peut-être est-ce dû à l’humilité de ma foi, j’avoue ne pas y avoir trouvé l’explication de vos choix parce que dans le morceau choisi, St Paul précise également que l’Autorité est au service de Dieu pour inciter au bien (versets 3-4). De plus dans «les Actes des Apôtres» autre écrit de cette même Bible, St Pierre et divers autres apôtres répondent au grand Prêtre qui les interroge parce qu’ils désobéissaient en agissant au nom de Jésus, qu’«il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes». Et encore, lorsque dans sa crainte de voir le peuple hébreux grandir davantage en nombre et en puissance sur sa terre, le Roi d’Egypte demanda aux sages-femmes d’exécuter les garçons dès leur naissance, la Bible nous dit ceci : «Mais les sages-femmes craignirent Dieu ; elles ne le firent pas comme l’avait ordonné le Roi et laissèrent vivre les garçons» (exode 1,17).
Votre attitude donc en tant que croyant et fils de pasteur, tout en supposant que vous ne pouvez pas ignorer ces versets bibliques et bien d’autres, m’ont laissé sceptique quant aux valeurs que vous prétendez soutenir par vos choix. Au surplus, cela va faire assez longtemps que votre âme est tourmentée. Dois-je conclure que votre foi est en agonie devant les espèces sonnantes et trébuchantes ? Cela peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Auquel cas, il est toujours temps de se ressaisir, devant les hommes, mais aussi et surtout devant Dieu ! L’erreur fatale a toujours été de croire que Christ s’étant sacrifié pour notre salut, le Paradis nous est accessible quoi qu’on fasse ! C’est Jésus lui-même qui disait qu’il sera plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux (Luc 18,35). C’était dans le cadre de sa mission sur cette terre, annoncer la bonne nouvelle, enseigner aux hommes à assumer leur ressemblance d’avec Dieu à l’image de celui que ils ont été créés. Pourquoi l’aura-t-il fait, sachant que sa destinée était de mourir pour le salut de ces mêmes hommes ? Il faut considérer la Parole de Dieu comme le mode d’emploi d’un produit qui aide à le rendre utilisable et efficace. La création est le produit de Dieu à la parole de celui que nous devons nous conformer pour être en harmonie avec Lui, avec ce qui nous entoure et avec nous-mêmes. Et, autant le contexte de ce dit nous rappelle que le chrétien doit savoir se détacher des biens terrestres, doit pouvoir y renoncer, autant il suggère que le paradis n’est pas un trou béant où tous, nous irons systématiquement nous engloutir pêle-mêle, à la fin de notre pèlerinage terrestre.
Mais, peut-être craignez-vous plutôt pour votre vie, ce qui serait tout à fait légitime. Mais combien en sacrifierez-vous ou en laisserez-vous sacrifier pour sauver la vôtre ? Je souhaite de tout cœur que Dieu la protège car elle Lui tient tout aussi à cœur que celle des autres, en Lui demandant de soulager votre âme de ses agitations. Je ne crois pas que vous soyez fondamentalement mauvais, comme tout homme d’ailleurs, pourvu qu’il se laisse toucher par la grâce de Dieu. Sauf qu’il faut la rechercher, cette grâce, dans le repentir et ailleurs que dans les assassinats, le mensonge et autres perversités. Que vous aurait dit notre ami commun ? Posez-vous la question autant de fois que nécessaire et répondez-y. Il ne me revient pas de parler à sa place. Mais référez-vous à votre conscience. Elle est habilitée à le faire au nom de l’Esprit-Saint. Laisse-la vous guider et nos prières vous accompagnent. J’avais moi le devoir de vous rappeler certaines choses, de vous dire ce que je crois. Je l’ai fait, sans animosité. Notre ami avait une si grande estime pour vous ! Je refuse encore de croire que vous soyez complice de tous ces assassinats et toutes ces souffrances que subit la population. Souvenez-vous de l’attachement de Dieu pour son peuple, jusqu’au sacrifice de son fils unique pour sauver ce peuple. N’oubliez jamais. De plus, Vox populi, vox Dei, (voix du peuple, voix de Dieu), dit l’adage pour signifier qu’¨il faut établir la vérité d’un fait, la justice d’une chose sur l’opinion du plus grand nombre.¨ Que Dieu vous soutienne !
Je finis en vous invitant à lire dans le dernier livre de la Bible, les versets 5 à 13 du chapitre 14 dont je me permets de reprendre ici quelques éléments qui pourraient nous servir à tous : «C’est l’heure de la persévérance des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus …Heureux dès à présent, ceux qui sont morts dans le Seigneur !!! Oui, qu’ils se reposent de leurs labeurs car leurs œuvres les suivent.» Leurs œuvres les suivent, dit l’Apocalypse, il ne parle pas de biens. Que Dieu vous garde !
Nahima H.
houenouci @yahoo.fr