* Ce qui s'est passé à Williamsville, Koumassi, Cocody
Il est 11 heures 22 minutes, ce vendredi 25 février 2011, notre équipe de reportage se trouve sur l’axe Adjamé-Abobo passant par le Zoo. Sous l’air ambiant sec, avec un soleil de plomb, Florent, un gamin d’à peine 6 ans, est tenu par la main par son père. Ils viennent d'Abobo Pk 18, à plus d'une quinzaine de Km de là. Où l'emmenaient ses parents? Il répond: « Papa nous a dit de partir de la maison parce qu'on tire chez nous la nuit ». Ils sont partis depuis l'aube, du quartier Pk 18 d’Abobo pour rallier Adjamé. A sa demande, ses parents observent une pause, Florent s’affaisse aussitôt sur le baluchon que porte sa grande sœur, sous le regard impuissant de leurs parents qui se contentaient de lui donner un beignet et un sachet d’eau achetés aux abords de la route, pour le remonter. Cela se passe au carrefour Djény Kobena à Adjamé-williamsville, non loin du camp d'Agban. Plus loin, un autre habitant fuyant Abobo raconte: « Depuis le lundi 21 février dernier, nous ne pouvons plus dormir dans nos maisons parce que notre quartier est devenu un champ de guerre où s’affrontent au quotidien les fds et des civils armés. Nous avons espéré que ces combats n’allaient pas perdurer, mais malheureusement, avec la tournure des choses j'ai décidé de quitter le quartier pour mettre ma famille à l’abri. Nous allons rester un moment chez mon petit frère à Yopougon, le temps que les choses reviennent à la normale», a expliqué Daniel K, qui vivait jusqu’ici au quartier Pk 18 d’Abobo. Comme lui, ils sont nombreux, les habitants d'Abobo qui ont décidé de partir de cette commune. Surtout que depuis ces derniers temps, ces populations sont privées d’eau et d’électricité, comme l’explique dame A. Noelle que nous avons rencontrée au niveau d’Abobo-Anador : « J'ai décidé de faire partir les enfants à la Riviera chez mon grand frère depuis ce matin, parce que nous sommes privés d’eau et d’électricité depuis bientôt 3 jours. On ne sait pas jusqu’à quand cela va continuer. Nous ne pouvons pas continuer à garder les enfants ici au risque de les exposer à des maladies. Surtout que des gens en tenue sont descendus dans l’arrière-cour de ma maison pendant que ça tirait toute la nuit (Nrdl la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 février », a-t-elle expliqué. Par centaines, sacs sur la tête, balluchons en bandoulière, les habitants de la commune d'Abobo désertent les lieux en empruntant toutes les issues permettant de partir de là. Le spectacle est le même sur l'axe Abobo-Yopougon par la prison civile, où de nombreuses populations marchent le long de la voie pour échapper aux tirs. Notons que depuis le 3 janvier dernier, Abobo est le théâtre de violents affrontements entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) et une armée mytérieuse. Ces affrontements se sont intensifiés depuis le lundi 21 février dernier, et ont fait de nombreuses pertes en vies humaines, particulièrement au sein des Fds. Notons par ailleurs, qu'au camp de la Compagnie Républicaine de Sécurité (Crs) de Williamsville, les habitants vivent dans la psychose d'une attaque imminente depuis quelques jours. Certains avancent même que le commando invisible qui sévit dans la commune d'Abobo, envisage d'attaquer ce camp de la Crs. Saisis de cette information, les locataires de cette cité ont décidé de mettre leurs familles à l'abri. Cette rumeur d'attaque est d'autant plus persistante que le jeudi 24 février, il a été constaté que les portes du commissariat du 11è arrondissement sont restées fermées. Le vent de violence a gagné la commune de Koumassi, où le commissariat du 6e arrondissement a essuyé des tirs des assaillants dans la nuit du jeudi 24 février au 25 février dernier. Les impacts de balles sur le mur de la clôture de ce commissariat étaient encore perceptibles à notre passage hier en ce lieu. Malgré notre insistance, nous n'avons pu avoir d'informations précises sur les circonstances de cet assaut contre le 6è arrondissement. Au quartier Angré de Cocody, des riverains affirment avoir assisté à des affrontements entre forces de l'ordre et des manifestants armés. La violence s'intensifie donc et tend à gagner du terrain.
Germain Dja K
Il est 11 heures 22 minutes, ce vendredi 25 février 2011, notre équipe de reportage se trouve sur l’axe Adjamé-Abobo passant par le Zoo. Sous l’air ambiant sec, avec un soleil de plomb, Florent, un gamin d’à peine 6 ans, est tenu par la main par son père. Ils viennent d'Abobo Pk 18, à plus d'une quinzaine de Km de là. Où l'emmenaient ses parents? Il répond: « Papa nous a dit de partir de la maison parce qu'on tire chez nous la nuit ». Ils sont partis depuis l'aube, du quartier Pk 18 d’Abobo pour rallier Adjamé. A sa demande, ses parents observent une pause, Florent s’affaisse aussitôt sur le baluchon que porte sa grande sœur, sous le regard impuissant de leurs parents qui se contentaient de lui donner un beignet et un sachet d’eau achetés aux abords de la route, pour le remonter. Cela se passe au carrefour Djény Kobena à Adjamé-williamsville, non loin du camp d'Agban. Plus loin, un autre habitant fuyant Abobo raconte: « Depuis le lundi 21 février dernier, nous ne pouvons plus dormir dans nos maisons parce que notre quartier est devenu un champ de guerre où s’affrontent au quotidien les fds et des civils armés. Nous avons espéré que ces combats n’allaient pas perdurer, mais malheureusement, avec la tournure des choses j'ai décidé de quitter le quartier pour mettre ma famille à l’abri. Nous allons rester un moment chez mon petit frère à Yopougon, le temps que les choses reviennent à la normale», a expliqué Daniel K, qui vivait jusqu’ici au quartier Pk 18 d’Abobo. Comme lui, ils sont nombreux, les habitants d'Abobo qui ont décidé de partir de cette commune. Surtout que depuis ces derniers temps, ces populations sont privées d’eau et d’électricité, comme l’explique dame A. Noelle que nous avons rencontrée au niveau d’Abobo-Anador : « J'ai décidé de faire partir les enfants à la Riviera chez mon grand frère depuis ce matin, parce que nous sommes privés d’eau et d’électricité depuis bientôt 3 jours. On ne sait pas jusqu’à quand cela va continuer. Nous ne pouvons pas continuer à garder les enfants ici au risque de les exposer à des maladies. Surtout que des gens en tenue sont descendus dans l’arrière-cour de ma maison pendant que ça tirait toute la nuit (Nrdl la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 février », a-t-elle expliqué. Par centaines, sacs sur la tête, balluchons en bandoulière, les habitants de la commune d'Abobo désertent les lieux en empruntant toutes les issues permettant de partir de là. Le spectacle est le même sur l'axe Abobo-Yopougon par la prison civile, où de nombreuses populations marchent le long de la voie pour échapper aux tirs. Notons que depuis le 3 janvier dernier, Abobo est le théâtre de violents affrontements entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) et une armée mytérieuse. Ces affrontements se sont intensifiés depuis le lundi 21 février dernier, et ont fait de nombreuses pertes en vies humaines, particulièrement au sein des Fds. Notons par ailleurs, qu'au camp de la Compagnie Républicaine de Sécurité (Crs) de Williamsville, les habitants vivent dans la psychose d'une attaque imminente depuis quelques jours. Certains avancent même que le commando invisible qui sévit dans la commune d'Abobo, envisage d'attaquer ce camp de la Crs. Saisis de cette information, les locataires de cette cité ont décidé de mettre leurs familles à l'abri. Cette rumeur d'attaque est d'autant plus persistante que le jeudi 24 février, il a été constaté que les portes du commissariat du 11è arrondissement sont restées fermées. Le vent de violence a gagné la commune de Koumassi, où le commissariat du 6e arrondissement a essuyé des tirs des assaillants dans la nuit du jeudi 24 février au 25 février dernier. Les impacts de balles sur le mur de la clôture de ce commissariat étaient encore perceptibles à notre passage hier en ce lieu. Malgré notre insistance, nous n'avons pu avoir d'informations précises sur les circonstances de cet assaut contre le 6è arrondissement. Au quartier Angré de Cocody, des riverains affirment avoir assisté à des affrontements entre forces de l'ordre et des manifestants armés. La violence s'intensifie donc et tend à gagner du terrain.
Germain Dja K