Après avoir conduit une mission d’observation électorale de long terme (de décembre 2008 à Janvier 2011) sur toutes les phases du processus électoral, la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), a produit son rapport final. Pour elle, il ne fait aucun doute que les résultats proclamés par la CEI (Commission électorale indépendante) sont tout à fait justes et le président élu est le candidat du RHDP. Dans cet entretien, son coordonnateur, N’Gouan Patrick explique comment la CSCI est parvenue à cette conclusion.
Le Patriote : M N’Gouan Patrick, votre structure vient de produire son rapport final dans lequel elle soutient que les incidents qui ont emmaillé le scrutin ne sont pas de nature à entacher la crédibilité de l’élection présidentielle. Est-ce à dire que vous reconnaissez les résultats proclamés par la CEI donnant le candidat du RHDP vainqueur ?
N’Gouan Patrick : Nous avons fait des calculs. Nous n’avons pas fait les choses au hasard. Nous avons fait une typologie des villes, région par région et nous avons calculé le pourcentage des incidences que cela peu avoir sur les résultats de ces régions. Et nous nous sommes rendus compte que cela se situait entre 1, 2, voire 3 %. Nous avons fait un travail statistique assez performent, vous pouvez le vérifier. Nous avons les données. Donc après cette démarche scientifique, nous avons trouvez que effectivement ces irrégularités au nord, à l’ouest comme au sud ouest, ont été réelles, mais n’influençaient pas les résultats finaux communiqués par la CEI. En plus, il faut dire qu’à notre niveau, nous avons élaboré des formulaires et nous avons recensé les résultats dans 38% des bureaux de vote. Et nous avons également relevé les résultats dans toutes les commissions électorales locales, départementales et régionales. Nous avons fait un ensemble de calcul et nous nous sommes rendus compte que, en plus de l’observation sur le terrain, en plus du recomptage de tous les résultats dans les structures de centralisation de la CEI, lorsque nous combinons tout cela, nous arrivons à des résultats qui sont sensiblement égaux à ceux donnés par la CEI. Pour cela, nous pouvons donc dire que nos résultats sont très proches de ceux donnés par la CEI. Maintenant, les résultats donnés par la CEI favorisent-ils un candidat, induisent-ils qu’un candidat a été élu ? Cela n’est pas un problème.
LP : Mais la CEI a dit très clairement que c’est le candidat du RHDP qui est le vainqueur de l’élection présidentielle.
N’G. P . : C’est la conclusion à tirer. Nous estimons que les résultats donnés par la CEI sont justes.
LP : Pourtant, vous avez demandez la reprise des élections ?
N’G. P. : Nous n’avons pas demandé la reprise des élections. Ce que je vous dis maintenant est la conclusion du rapport de la mission d’observation électorale. Cela est différent de la position politique de la Convention de la société civile ivoirienne. Donc la Convention, même si elle a eu des positions par le passé, elle est obligée de se conformer au résultat donné par la mission d’observation électorale. Nous avons envoyé le plus grand contingent d’observateurs sur le terrain. Nous avons envoyé au total 1100 observateurs sur le terrain le jour du scrutin. Au premier comme au deuxième tour. Et depuis décembre 2008, nous étions sur le terrain avec 275 observateurs de longs termes dans toutes les sous-préfectures et les communes. Donc, nos résultats sont plus représentatifs que d’autres résultats. Nous sommes donc obligés de bâtir notre analyse autour des conclusions de notre mission d’observation électorale.
LP : Vous reconnaissez les résultats proclamés par la CEI. Qu’est-ce que vous attendez donc du Panel de l’UA qui doit rendre sa décision pour régler la crise née du fait du Conseil Constitutionnel qui a pris sur lui-même la décision d’annuler le vote dans certains départements ?
N’G. P. : Nous attendons du Panel qu’il puisse prendre une décision assez sage, assez juste, à partir de leur intime conviction. Pour que nous puissions avoir un seul président. Et que ce Président puisse prendre des mesures urgentes. Et nous avons beaucoup de propositions dans ce sens.
LP : Qu’attendez-vous par décision sage ?
N’G. P. : C’est-à-dire une décision qui permette de reconnaître le Président élu et qui lui permettre de l’amener à tendre la main à tout le monde pour qu’on puisse réaliser la réconciliation. La Côte d’Ivoire est tellement divisée aujourd’hui qu’un seul camp ne peut pas dirigé le pays. Il faut que main dans la main, les enfants de la Côte d’Ivoire puissent agir ensemble dans l’intérêt du pays. C’est pour cela que nous avons fait deux ou trois propositions précises. Nous souhaitons que le Président élu ait un ministre de la défense et un chef d’Etat Major qui permet de réunifier très rapidement les deux armées (FDS, FAFN). Ensuite, que ce ministre de la Défense travail à la réunification de tout le pays. Et que nous puissions mettre en marche le commandement intégré. Ce sont là les mesures urgentes. Et si possible que le président puisse confier le mécanisme de la réconciliation nationale à la société civile, aux religieux, aux chefs coutumiers et aux personnalités qui n’ont pas été impliqués directement dans les antagonismes. Pour que nous puissions aller à l’essentiel qui est le développement et la lutte contre la pauvreté.
LP : Aujourd’hui, la situation se détériore sur le terrain. Il y a des poches de terrain un peu partout sur le territoire national. Face à la situation, quel message pouvez-vous lancer à la communauté internationale ?
N’G. P. : La communauté internationale doit se montrer compréhensive vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Elle doit voir dans quelle mesure à la place de certains jugements, certaines mesures draconiennes, elle peut aider la Côte d’Ivoire à se retrouver dans le cadre d’un consensus national. Nous tenons vraiment à cela. Un consensus national si possible parrainé par la communauté internationale ou par l’Union africaine. Pour que quand bien même on aura reconnu le Président élu, on puisse l’aider à réconcilier les Ivoiriens. Nous attendons également de la communauté internationale qu’elle exerce des pressions sur les deux leaders pour les amener à la raison et à être plus sensibles à la souffrance des Ivoiriens.
Réalisée par Dao Maïmouna
Le Patriote : M N’Gouan Patrick, votre structure vient de produire son rapport final dans lequel elle soutient que les incidents qui ont emmaillé le scrutin ne sont pas de nature à entacher la crédibilité de l’élection présidentielle. Est-ce à dire que vous reconnaissez les résultats proclamés par la CEI donnant le candidat du RHDP vainqueur ?
N’Gouan Patrick : Nous avons fait des calculs. Nous n’avons pas fait les choses au hasard. Nous avons fait une typologie des villes, région par région et nous avons calculé le pourcentage des incidences que cela peu avoir sur les résultats de ces régions. Et nous nous sommes rendus compte que cela se situait entre 1, 2, voire 3 %. Nous avons fait un travail statistique assez performent, vous pouvez le vérifier. Nous avons les données. Donc après cette démarche scientifique, nous avons trouvez que effectivement ces irrégularités au nord, à l’ouest comme au sud ouest, ont été réelles, mais n’influençaient pas les résultats finaux communiqués par la CEI. En plus, il faut dire qu’à notre niveau, nous avons élaboré des formulaires et nous avons recensé les résultats dans 38% des bureaux de vote. Et nous avons également relevé les résultats dans toutes les commissions électorales locales, départementales et régionales. Nous avons fait un ensemble de calcul et nous nous sommes rendus compte que, en plus de l’observation sur le terrain, en plus du recomptage de tous les résultats dans les structures de centralisation de la CEI, lorsque nous combinons tout cela, nous arrivons à des résultats qui sont sensiblement égaux à ceux donnés par la CEI. Pour cela, nous pouvons donc dire que nos résultats sont très proches de ceux donnés par la CEI. Maintenant, les résultats donnés par la CEI favorisent-ils un candidat, induisent-ils qu’un candidat a été élu ? Cela n’est pas un problème.
LP : Mais la CEI a dit très clairement que c’est le candidat du RHDP qui est le vainqueur de l’élection présidentielle.
N’G. P . : C’est la conclusion à tirer. Nous estimons que les résultats donnés par la CEI sont justes.
LP : Pourtant, vous avez demandez la reprise des élections ?
N’G. P. : Nous n’avons pas demandé la reprise des élections. Ce que je vous dis maintenant est la conclusion du rapport de la mission d’observation électorale. Cela est différent de la position politique de la Convention de la société civile ivoirienne. Donc la Convention, même si elle a eu des positions par le passé, elle est obligée de se conformer au résultat donné par la mission d’observation électorale. Nous avons envoyé le plus grand contingent d’observateurs sur le terrain. Nous avons envoyé au total 1100 observateurs sur le terrain le jour du scrutin. Au premier comme au deuxième tour. Et depuis décembre 2008, nous étions sur le terrain avec 275 observateurs de longs termes dans toutes les sous-préfectures et les communes. Donc, nos résultats sont plus représentatifs que d’autres résultats. Nous sommes donc obligés de bâtir notre analyse autour des conclusions de notre mission d’observation électorale.
LP : Vous reconnaissez les résultats proclamés par la CEI. Qu’est-ce que vous attendez donc du Panel de l’UA qui doit rendre sa décision pour régler la crise née du fait du Conseil Constitutionnel qui a pris sur lui-même la décision d’annuler le vote dans certains départements ?
N’G. P. : Nous attendons du Panel qu’il puisse prendre une décision assez sage, assez juste, à partir de leur intime conviction. Pour que nous puissions avoir un seul président. Et que ce Président puisse prendre des mesures urgentes. Et nous avons beaucoup de propositions dans ce sens.
LP : Qu’attendez-vous par décision sage ?
N’G. P. : C’est-à-dire une décision qui permette de reconnaître le Président élu et qui lui permettre de l’amener à tendre la main à tout le monde pour qu’on puisse réaliser la réconciliation. La Côte d’Ivoire est tellement divisée aujourd’hui qu’un seul camp ne peut pas dirigé le pays. Il faut que main dans la main, les enfants de la Côte d’Ivoire puissent agir ensemble dans l’intérêt du pays. C’est pour cela que nous avons fait deux ou trois propositions précises. Nous souhaitons que le Président élu ait un ministre de la défense et un chef d’Etat Major qui permet de réunifier très rapidement les deux armées (FDS, FAFN). Ensuite, que ce ministre de la Défense travail à la réunification de tout le pays. Et que nous puissions mettre en marche le commandement intégré. Ce sont là les mesures urgentes. Et si possible que le président puisse confier le mécanisme de la réconciliation nationale à la société civile, aux religieux, aux chefs coutumiers et aux personnalités qui n’ont pas été impliqués directement dans les antagonismes. Pour que nous puissions aller à l’essentiel qui est le développement et la lutte contre la pauvreté.
LP : Aujourd’hui, la situation se détériore sur le terrain. Il y a des poches de terrain un peu partout sur le territoire national. Face à la situation, quel message pouvez-vous lancer à la communauté internationale ?
N’G. P. : La communauté internationale doit se montrer compréhensive vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Elle doit voir dans quelle mesure à la place de certains jugements, certaines mesures draconiennes, elle peut aider la Côte d’Ivoire à se retrouver dans le cadre d’un consensus national. Nous tenons vraiment à cela. Un consensus national si possible parrainé par la communauté internationale ou par l’Union africaine. Pour que quand bien même on aura reconnu le Président élu, on puisse l’aider à réconcilier les Ivoiriens. Nous attendons également de la communauté internationale qu’elle exerce des pressions sur les deux leaders pour les amener à la raison et à être plus sensibles à la souffrance des Ivoiriens.
Réalisée par Dao Maïmouna