Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien, est un homme entièrement à part. Assurément, il est passé maître dans l’art de dire et de se dédire. Plus il dénonce un comportement, c’est pour mieux l’appliquer dans sa marche. Le 13 Juillet 1999, voici ce qu’il disait dans le quotidien Notre Voie, le journal officiel de la refondation : « Ici dans cette partie-ci de l’Afrique, les gens croient que quitter le pouvoir, c’est une infamie. Ils pensent que quitter le pouvoir, c’est infamant. Il y en a même qui ont dit : « on ne dira jamais de moi, voilà un ancien chef de l’Etat ».
Mais c’est grave. Et Mandela leur montre qu’il est plus célèbre qu’eux, qu’il est plus populaire qu’eux, alors que lui, il est un ancien chef de l’Etat. Celui qui ne veut pas qu’on dise qu’il est un ancien chef d’Etat, est un dictateur. L’ONU dit que c’est le gouvernement de Dos Santos qui est le gouvernement légitime. L’ONU a désigné comme paria, Jonas Savimbi. Mais qu’attend l’ONU pour faire comme les Européens, pour prendre les armes et rétablir la paix ? » Douze ans après cette déclaration, Laurent Gbagbo se trouve dans la même posture que Jonas Malheiro Savimbi, qu’il dénonçait à cette époque. Le 28 novembre dernier, il est allé au second tour de la Présidentielle avec le président et candidat du RHDP, Alassane Ouattara. Aux urnes, il a été proprement battu. Au lieu d’accepter sa défaite, Gbagbo, appuyé par ses soldats et par les mercenaires libériens et angolais, refuse de céder le pouvoir. Avec amusement, il se proclame le défenseur de la souveraineté nationale, oubliant que c’est le peuple dont il se réclame pompeusement, qui a porté son choix sur le Président Ouattara.
Ne sait-il pas aujourd’hui que « quitter le pouvoir n’est pas une infamie » ? Ne sait-il plus que « celui qui ne veut pas qu’on dise qu’il est un ancien chef d’Etat est un dictateur » ? Le prenant à son propre discours, les Ivoiriens sont donc légitimés de s’écrier, comme il l’a fait à cette période : « Mais qu’attend l’ONU pour faire comme les Européens, pour prendre les armes et rétablir la paix » en Côte d’Ivoire ? On ne manque pas d’être séduit par la démarche de Laurent Gbagbo. Critiquer une chose, vitupérer comme une attitude et la mettre en pratique. Le penseur chinois Lao Tseu, n’a pas eu tort de le dire : « celui qui peut vaincre les autres est fort. Mais celui qui s’est vaincu lui-même est vraiment puissant ». En la matière, il faut bien reconnaitre que Gbagbo n’a pas d’égal en Côte d’Ivoire.
Bakary Nimaga
Mais c’est grave. Et Mandela leur montre qu’il est plus célèbre qu’eux, qu’il est plus populaire qu’eux, alors que lui, il est un ancien chef de l’Etat. Celui qui ne veut pas qu’on dise qu’il est un ancien chef d’Etat, est un dictateur. L’ONU dit que c’est le gouvernement de Dos Santos qui est le gouvernement légitime. L’ONU a désigné comme paria, Jonas Savimbi. Mais qu’attend l’ONU pour faire comme les Européens, pour prendre les armes et rétablir la paix ? » Douze ans après cette déclaration, Laurent Gbagbo se trouve dans la même posture que Jonas Malheiro Savimbi, qu’il dénonçait à cette époque. Le 28 novembre dernier, il est allé au second tour de la Présidentielle avec le président et candidat du RHDP, Alassane Ouattara. Aux urnes, il a été proprement battu. Au lieu d’accepter sa défaite, Gbagbo, appuyé par ses soldats et par les mercenaires libériens et angolais, refuse de céder le pouvoir. Avec amusement, il se proclame le défenseur de la souveraineté nationale, oubliant que c’est le peuple dont il se réclame pompeusement, qui a porté son choix sur le Président Ouattara.
Ne sait-il pas aujourd’hui que « quitter le pouvoir n’est pas une infamie » ? Ne sait-il plus que « celui qui ne veut pas qu’on dise qu’il est un ancien chef d’Etat est un dictateur » ? Le prenant à son propre discours, les Ivoiriens sont donc légitimés de s’écrier, comme il l’a fait à cette période : « Mais qu’attend l’ONU pour faire comme les Européens, pour prendre les armes et rétablir la paix » en Côte d’Ivoire ? On ne manque pas d’être séduit par la démarche de Laurent Gbagbo. Critiquer une chose, vitupérer comme une attitude et la mettre en pratique. Le penseur chinois Lao Tseu, n’a pas eu tort de le dire : « celui qui peut vaincre les autres est fort. Mais celui qui s’est vaincu lui-même est vraiment puissant ». En la matière, il faut bien reconnaitre que Gbagbo n’a pas d’égal en Côte d’Ivoire.
Bakary Nimaga